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Maistre Gilles, nommé Cybille,
Il s'est montré très fort habille;
Car il a tout traduit Thérance
Où il y a mainte sentence.

Jehan Dupin a faict en sa vie
Champ vertueulx dit Mandevie :
Des visions bien composa
Qu'en rithme et en prose posa.

Maistre Myro et maistre Cruche
Estoient bons joueux sans reprouche.
André de la Vigne sans erre
A faict le blason de la guerre.

Albin, nommé des Avenelles,
Bien composa bonnes nouvelles,
Rithmant le remede d'amours,

Dont plusieurs ont faict grands clamours.

René Mace n'est à obmettre

Car il a bon sens et bon mettre.

Ung autre René Pelletier

Se dit grand maistre en ce mestier.

Et ung autre Jacques Colin
Peult estre dit dieu Apolin ;
Tant en sçavoir comme éloquence,
De tel peu trouverez en France.

On l'a veu de si bel

arroy,

Qu'il est admis lecteur du roy.
L'esclave fortune se venge
Du sainct nombre de cette renge.

Du Pont Alais nul ne débat
Qu'il ne face à chascun esbat,
Et quant à ses gentilz suppostz
Assez disent motz à propos.

Maistre Jehan d'Ivry de Beauvois
De composer scet moult de voix;
A Sens y a maistre Calabre,
Qui rithme en branche et en labre.

A tous propos sans rien obmettre,
Tant soit en prose, comme en mettre,

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sienne, le dit positivement natif d'Auxerre en Bourgogne. Ce bibliothécaire cite une édition des Mots dorés, de 1543, à Paris, chez Alain Lotrain, et depuis chez Jean Bonfons. Ou la Croix du Maine se trompe en écrivant 1543 pour 1533, ou c'est une édition de ce que vous appelez l'extrait du second vo lume, ou enfin c'en est encore une du second volume des Mots dorés.

Du Verdier en cite une autre des mêmes Mots dorés, in-8°, è à Paris, chez Denis Janot, sans date. Est-ce le second volume, ou simplement l'extrait? Le titre de cette édition est différent de celui que vous citez, comme vous pouvez le voir page 1017 de sa bibliothèque. Il diffère aussi de celle que j'ai actuellement entre les mains.

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Il me paroît, Monsieur, que vous n'avez point vu cette dernière, qui est gothique. Ce n'est certainement point la même que la vôtre; vous en jugerez bientôt. Voici le titre de la mienne Les Mots dorez du grant et saige Cathon, en francoys et latin, avecques plusieurs bons et très utilles enseignemens, proverbes, adaiges, authoritez et dicts moraulx des saiges, prouffitables a ung chacun, nouvellement revus et corrigez avec plusieurs aultres bons enseignemens adjoustez, oultre la précédente impression. Et a la fin du dict volume sont insérées aulcunes propositions subtilles, problématiques et énigmatiques, sentences, ensemble l'interprétation d'icelles pour la consolation des auditeurs. Cum privilegio. On les vend a Paris, a la rue neufveNostre-Dame, a l'enseigne Saint-Nicolas, in-16, sans date.

Pierre Gromet (car c'est ainsi qu'il signe ici son nom, quoiqu'il écrive toujours en latin Grosnetus) dédie son livre à Henri de Valois, daulphin de France, et a Charles, duc d'Angoulesme. Ce qui prouve clairement que cette édition ne sauroit être antérieure à 1536, puisque Henri de Valois, qui fut depuis le roi Henri II, ne devint dauphin qu'après la mort de François, son frère aîné, arrivée le 10 août de cette année. On lit dans cette épître dédicatoire une singularité dont je vous fais part, d'autant plus volontiers que cette épître manque dans votre exemplaire gothique; c'est que Gromet donne à ces princes la qualité de Majesté. Je sais que ce glorieux titre se trouve dans plusieurs lettres écrites à quelques personnes distinguées par leur

rang, surtout aux évêques. Mais je n'aurois pas cru qué cet usage eût été en vigueur jusqu'en 1536, et peut-être Gromet est-il le seul qui en ait honoré de son temps d'autres que des monarques. Il ajoute dans cette épître, qui est vraisemblablement différente de celle qui se trouve dans votre édition in-8°, qu'après avoir écrit le second volume des Mots dorez dut saige Cathon, avec un enchiridion des vertus morales et intellectuables, il a consideré de voir, visiter et augmenter ce premier volume. Il entend sans doute votre édition gothique, qui doit être anté. rieure à celle-ci, puisque les solutions des questions énigmati ques, qui manquent dans la vôtre, se trouvent dans la mienne. Je prends pour exemple les vers que vous citez, et dont voici le premier :

Homme qui oncques ne fut né..

"

On lit au bas, de même que dans l'édition de la veuve Bonfons, c'est Adam. Je ne vous en rapporterai plus que deux exemples assez courts, pour ne pas ennuyer beaucoup.

Ad Sylvam vado renatum cum cane quinto,

Quod capo perdo, quod fugit hoc habeo.

A la forest m'en vays chasser

Avecques cinq chiens à trasse,

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Ce que je prends, je perds et tiens,
Ce qui s'enfuit, ay et retiens,
Or devinez de cette affaire,

Comme cela se pourroit faire.

C'est quand on va chasser en sa téte avecques cinq doits de la main, pour prendre et tuer ces petites bestes. 1

Je crois que ce commentaire de Gromet est assez clair. Au reste, il y a faute de rime dans le premier vers, et l'auteur l'avoit peut-être écrit de la manière suivante ou à peu près, du moins il auroit dû le faire :

Au bois je m'en vais à la chasse. 31

A Paris un homme a eu la tête tranchée, quatre-vingts cordeliers eurent la tête coupée, et en tout n'y fut trouvé qu'ung trépassé.

C'est-à-dire un quidam eut en Grève la téte tranchée, et

ce morceau se rapporte assez à celui que je viens de produire, je vais vous nommer seulement tous ces anciens poètes.

Jehan Duval.

laume Durand.

Pierre Binel. Julien Hebert. Guil

Frère Nicole le Forestier. Julien des

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Jean Mallard.

Baillebache, sergent.

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Vatel., Frère Benoist

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Maistre Pierre Gaultier. Nicolas

-

Bar. Julien le Galloys. Pierre Benard.P du Doal, Hervé Fierabras. Maistre François Robert, prieur. Maistre Clement Hebert. Nicolas Fournyer, Geuffroy le Prevost. Nicolas Baudry. CopJehan Maurice. pin. Nicole Boyssel, Henri Toulouze

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Nicole de Mandeville-Bomain Breard. Robert Becquet Frère Nicole le Forestier, souprieur des Celestins.

François Robert, procureur. Robert Bellanger. -Jo. le Blond, Curie parlamenti advocatus.

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Remarquez qu'il y a trois religieux dans ce catalogue et des gens de plusieurs sortes d'états. Le Parnasse n'a jamais été fermé à personne; chacun pouvoit boire aux fontaines de l'Hélicon.

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LETTRE DE M. JOLY, CHANOINE DE LA CHAPELLE-AU-RICHE DE DIJON, A M. L'ABBÉ LE BEUF, CHANOINE ET SOUSCHANTRE D D'AUXERRE.

Souffrez, Monsieur, qu'un homme qui vous est entièrement inconnu prenne la liberté de vous demander quelques éclaircissemens sur la lettre que vous avez insérée dans le Mercure du mois de mars dernier.

Vous paroissez avoir quelque curiosité d'apprendre si feu M. l'abbé Papillon a parlé de Pierre Grognet dans sa bibliothè que manuscrite de Bourgogne. Comme c'est à vous, Monsieur, qu'il est presque uniquement redevable des écrivains auxerrois que renferme cet ouvrage, ainsi qu'il m'en a quelquefois fait l'aveu, il a cru apparemment que Grognet étoit né à Touci, suivant que vous le dites à la page 72 de la préface de votre Histoire de la prise d'Auxerre.

Si M. Papillon a eu connoissance de cet auteur, comme je me le persuade aisément, il a cru, sans doute, que vous étiez mieux instruit que la Croix du Maine, qui fit naître Pierre Grognet à Auxerre. Je ne ferois point difficulté de préférer votre témoignage à celui de ce bibliothécaire, souvent peu exact, s'il ne m'étoit tombé depuis peu entre les mains quelques ouvrages de Grognet, où l'auteur lui-même, en différens endroits, se dit Auxerrois.

Vos recherches sur cet auteur ont excité les miennes, eu égard à l'intérêt que je prends à la bibliothèque de Bourgogne. Cette lettre pourra servir de supplément à la vôtre, et même d'addition au manuscrit de M. l'abbé Papillon, à moins que vous ne me fassiez la grâce de me communiquer les raisons qui vous portent à croire que Pierre Grognet étoit né à Touci.

Je ne sais si cet écrivain a eu de la réputation du temps de François Ier, mais il me semble qu'il est aussi connu aujour d'hui qu'aucun autre auteur de son espèce, j'ajoute même autant qu'il le mérite. La Croix du Maine et du Verdier en parlent assez amplement, de même que de ses ouvrages, dans leurs bibliothèques françoises, et ce premier, à la page 400 de la

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