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ouvrage sur le dialecte de la Bavière et son dictionnaire bavarois sont des modèles en linguistique (1).

Dans son travail sur les manuscrits de Munich, il a été devancé en partie par l'auteur du catalogue des manuscrits grecs, publié à Ingolstadt en 1602, par A. Reiser, et par Braun, qui ont énuméré les manuscrits d'Augsbourg, en 1675, et en 17911795, par G. Steigenberger, U. F. Kopp et O. Franck.

Les faiseurs de statistique varient autant sur les populations des bibliothèques que sur celles des grandes villes. L'auteur de l'ouvrage intitulé Otto giorni a Monaco donne à la bibliothèque de Munich :

250,000 vol., 16,000 manuscrits, 100,000 dissertations et 300,000 opuscules et brochures;

Le docteur Dibdin, 300,000 vol., y compris les doubles et les manuscrits;

Villenave, 300,000 vol., et 9,000 manuscrits.
Ebert, même chiffre.

La Revue Britannique, en 1827, 400,000 vol.
Hassel, idem.

Malchus, idem.

Bailly, en 1827, dans le Journal de la Société française de Statistique universelle, idem.

Amati, plus de 400,000 vol.

Hohn, idem.

Streit, 400,000 vol., 8,000 manuscrits et 2,000 incunables. Bissinger, 400,000 vol., et 10,000 manuscrits.

Schnabel, 400,000 vol. et 90,000 manuscrits.

Duchesne, 500,000 vol.

D'Haussez, 500,000 vol., dont 18,000 manuscrits.

Waehler, 600,000 vol.

Voisin, en 1840, 540,000 vol.

Balbi, en 1841, 540,000 vol. et 16,000 manuscrits.

Constantin, en 1841, 530,000 vol., 12,000 incunables et

8,000 manuscrits.

(1) Die Mundarten Bayerns grammatisch dargestellt, München 1821.— Bayerisches Woerterbuch, Tuebingen, 1827-1837, 4 vol.

D'Arlaincourt, en 1842, 400,000 vol. et 8,000 manuscrits. Foerster, plus de 800,000 vol., 1,300 incunables, 50 aneiens ouvrages gravés sur bois, et 1,600 manuscrits, sans compter les dissertations, brochures, etc.

La dernière supputation est conforme à celle de M. Lichtenthaler et pourra être vérifiée lors du transfert de la bibliothèque du collège des Jésuites dans la rue Louis. Je la crois pourtant exagérée.

Quoi qu'il en soit, la bibliothèque royale de Munich, sous le rapport arithmétique, tient la seconde place parmi celles de l'univers. La première appartient sans contestation à la bibliothèque royale de Paris.

Parmi les manuscrits, un des plus précieux est le Codex S. Emmerani, ou Codex aureus, écrit à Saint-Denis, près de Paris, par deux frères moines du temps de Charles-le-Chauve. L'empereur Arnoul le donna à l'abbé de Saint-Emmeran de Ratisbonne. Il contient les évangiles et un portrait de Charles-leChauve. La reliure est en lames d'or travaillées à plein relief et ornées de pierres précieuses très saillantes, M. Sylvestre, si oublieux de notre bibliothèque de Bourgogne, a donné, dans sa Paléographie, un échantillon de ce codex, et un savant a fait un livre sur ce livre (1). C'est bien discret à lui : il pouvoit en faire une douzaine. Les savans ont le privilége d'être longs.

Les évangéliaires abondent. Il y en a un écrit au cinquième siècle par un copiste appelé Valerianus. En feuilletant ces pages qui semblent si fragiles, on ne peut s'empêcher de penser qu'elles sont plus vieilles que tous les monumens, que toutes les villes de la Bavière.

Le Breviarium Alarici, avec des notes tironiennes, remonte à la même époque; un évangéliaire du neuvième siècle est en parchemin pourpre avec des lettres d'or et d'argent. Celui de saint Ulric ressemble à l'évangéliaire de saint Laurent de Liége, acquis par la bibliothèque royale. Mais cela n'est pas étonnant,

(4) P. C. Sanfil. Dissertatio in novum, ac pervetustum aureum SS. Evangeliorum codicem MSS. monasterii S. Emmerani. Ratisbona, 1786. iņ-4

puisqu'il y a eu, pour les manuscrits, des types de fabrication qu'on a imités dans les différents pays pendant certaines périodes; de sorte que des ressemblances presque identiques ne prouvent pas toujours communauté d'origine.

Les livres d'église provenant de la cathédrale de Bamberg se distinguent par la richesse de leurs couvertures en ivoire sculpté ou chargées d'orfévrerie.

Le Codex Ecclesiæ Ravennatis, sur papyrus, a été imprimé. Il est du neuvième siècle.

Une Bible manuscrite, richement exécutée à Salzbourg, ressemble, pour la lettre, à la première Bible imprimée de Guttenberg.

La traduction latine de Dioscoride, en écriture lombarde et ornée de figures de plantes, appartient au huitième siècle, c'està-dire qu'elle est fort antérieure à l'époque où le célèbre diplomate belge Gislain de Busbecq rapporta de l'Orient le texte original.

Les ouvrages de saint Augustin et de saint Grégoire forment plus de cent volumes.

Des livres de musique de Cyprien de Rore, et surtout de Roland Delattre, sont d'une grande somptuosité. J'aimois à voir ce luxe prodigué à deux Belges renommés, et j'associois à leur souvenir celui de feu mon ami Henri Delmotte, de son traducteur M. F. W. Dehn et de M. Adolphe Mathieu, qui ont fait revivre avec talent le chantre favori du duc Albert V.

M. Delmotte, d'après les renseignemens de M. Schiedhamer, a fait une description détaillée des quatre volumes contenant les psaumes de la pénitence, et dont la garniture en vermeil équivaut ensemble à vingt-quatre livres. Il a, de plus, donné un dessin du tombeau de Lassus, découvert par M. Schiedhamer dans le jardin de mademoiselle de Manntich, et employé plusieurs documens que lui avoit fait délivrer le roi de Bavière.

Parmi les 379 manuscrits grecs, on remarque des Évangiles du huitième siècle, un psautier, un Thucydide du onzième siècle et un Démosthène.

Je m'enquis s'il y avoit à Munich de ces palimpsestes dont

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le cardinal Angelo Mai fait sortir tant de trésors, énigmes inexplicables avant lui, et dont il a trouvé le mot par une pénétration qui tient du miracle. J'appris que, passé quelque temps, un employé de la bibliothèque crut avoir reconnu, dans les interlignes d'un manuscrit, des fragmens inédits d'Épictète. La 'trouvaille étoit de prix : aussitôt M. Thiersch, le cœur palpitant d'espérance, fit accorder une gratification au jeune helléniste, afin qu'il recueillit l'inestimable débris. Mais le paléographe inexpérimenté, au lieu d'employer le bénin réactif du cardinal Mai, fit usage d'une substance mordante et délétère; il n'eut que le temps de reconnaitre qu'il avoit pris un morceau connu d'Antonin pour un fragment ignoré d'Épictète : bientôt le réactif étendit sur le parchemin une couche brune et uniforme qui ne permit plus de rien distinguer. C'était pis que les pages maculées de l'autographe de Sigebert de Gembloux; moins tragique pourtant que la tache du manuscrit de Florence. Et PaulLouis Courier manquoit pour consoler d'un tel malheur!

Les manuscrits orientaux sont au nombre de 300. Un Coran en parchemin avec des lettres d'or, a été jadis la propriété du révérend père de La Chaise. Machiavel convenoit mieux que le Coran à ce roi de la conscience d'un monarque dont la France et pendant long-temps une partie de l'Europe adorèrent la volonté.

Les manuscrits en idiomes teutoniques ont été justement vantés par les philologues. M. Schmeller, qui avoit donné, en 1828, un programme sur l'étude de l'ancien allemand, a publié, en 1832, un fragment en poésie allitérée, intitulé Maspilli. Deux manuscrits de l'Histoire évangélique d'Otfried, l'un en rimes, l'autre dans le système d'allitération de l'ancien saxon, lui ont procuré les moyens d'établir une bonne édition de ce poëme. M. E.. G. Graff, pour publier son Otfrid's Krist, a consulté les manuscrits de Vienne, de Munich et de Heidelberg.

La bibliothèque de Munich possède le Cantique des Cantiques de Williram, de l'année 1080 environ, traduction publiée par M. Hoffmann d'après les manuscrits de Breslau et de Leyde ; deux manuscrits des Nibelungen des années 1235 et 1290, et que M. Charles Lachman, entre autres, a mis à profit; le Par

cival de Wolfram d'Eschenbach, le Tristan, le Service des Dames par Ulrich de Lichtenstein, et l'Héraclius d'Otton de Frisingen, poëte à qui le roi Louis a ouvert les portes de la Walhalla, et dont l'ouvrage, mis en rapport avec le poëme de Gautier d'Arras et toutes les légendes analogues, vient d'être mis au jour par M. Massmann avec une opulence d'érudition qui va jusqu'à la prodigalité.

Un exemplaire unique de l'Alexandréide de Jacques de Maerland pe pouvoit m'échapper. M. Schmeller l'a copié et se propose de le rendre public, quand le fardeau qui l'écrase le laissera respirer. M. Ph. Blommaert, le zélé champion du flamand, étant venu à Munich dans l'espoir d'y trouver des poésies flamandes, entra en pourpalers avec M. Schmeller pour la cession de cette copie qui doit intéresser aussi M. Bock, à la piste qu'il est de toutes les traditions du moyen-âge relatives à Alexandrele-Grand.

Les manuscrits relatifs à l'histoire moderne nous mettent sous les yeux le complément, long-temps cherché en vain, du Diarium cæremoniarum curia romana de Burcard, de l'année 1435 à 1588, des autographes de Luther, de Melanchton, de Calderon, etc.

Un membre de la commission royale d'histoire de Belgique devoit se faire montrer le Codex Iconographicus (n° 265), contenant d'anciennes cartes de Flandre et des plans de villes, principalement de Gand, ainsi qu'une collection d'autographes d'hommes célèbres des Pays-Bas au xvIe siècle (no 74), formée par un certain Hartsoeker, et où l'on trouve des lettres originales de Viglius et du duc d'Albe.

Le quart et dernier volume de Reynaud de Montauban (légende que j'ai essayé de relier à la Belgique, et dont Gœrres, dès 1807, esquissoit à grands traits le caractère épique) a appartenu à Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne. Je crois me rappeler que les trois autres volumes sont à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris.

C'étoit aussi l'opinion de M. Talbot, avec qui je visitai la bibliothèque, et qui m'a parlé d'un curieux manuscrit qu'il possède; l'Art de parler françois, par Walter de Biblesworth. Il

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