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La jurisprudence s'est augmentée des collections de Zeidler ́et de Marperger.

Le fonds de Solger, acheté en 1766, et composé de 6844 numéros (1), a procuré un Ancien Testament de l'an 1360, avec une interprétation scolastique entremêlée de quelques histoires profanes en flamand; de plus, un manuscrit hébreu, payé par le légataire 1,500 florins: Codex de l'Ancien Testament, en sept volumes in-folio, avec la date de 1291, et dont le docte Nagel a donné une excellente description, ainsi que du suivant: John. Andr. Mich. Nagelii Diss. de Duobus codicibus MSS. V. T. Bibl. publicæ Norimb., etc., Altdorfii, 1769, in-4, et deux autres brochures du même.

La bibliothèque possède en outre le Codex de Rachi Samuel, en deux volumes petit in-folio, de 1249; deux Codex hébreux d'Ebner, du xe et du xin siècle; enfin, le Machsor, grand in-folio avec miniatures, que les juifs de Vienne voulurent racheter en payant un ducat de chaque feuillet, or il y en a 528. Le Machsor est un cycle ou collection très ample des prières et cantiques rhythmés dont les juifs font usage le jour du sabbat et les autres fêtes. L'auteur de la Thériaque Judaïque, im- ' primée à Nuremberg en 1681, Jean Wülfer, déclare n'avoir trouvé un manuscrit pareil ni à Paris, ni à Rome (2). Cè volume fut achevé en 1331.

Les manuscrits qui se rapportent à la théologie sont les plus nombreux; il y en a 620, entre autres, un Nouveau Testament et un Évangéliaire en grec, du xe siècle (3), des écrits de Luther et de Mélanchton, le plus doux, le plus conciliant des réformateurs, et pour lequel, à cette considération, s'étoit

(1) V. Christ.-Henr. Mulleri Commentarii itineris sui in Helvetiam facti, qui -de bibl. Norimb. publica, fusius autem de Solgeriana-exponunt, Fridericostadii, 1769, in-4, pp. 71-119.

Le catalogue de la bibliothèque d'Adam Rodolphe Solger est en 3 vol. in-8, maj. Nuremb., 1760-1762.

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(2) Il est décrit page 98 et suiv. de Andr. Würfel, Historische Nachricht von der chematigen Juden gemeinde în Nürnberg. Nürnb., 1755, in-4.

(3) De Murr, t. 1, pp. 34-35, t. II, 100-31. De Murr, pour le Nouveau Testament, a suivi la description de Schoenleben.

enthousiasmé le docteur Vandevelde, quoique la douceur ne fût cependant pas son moindre défaut.

Entre les manuscrits philologiques (on en énumère 159), j'ai démêlé plusieurs classiques grecs du xive et du xv siècle, avec d'autres ouvrages annotés par le cardinal Bessarion et par J. Regiomontanus. Ils proviennent de la succession du dernier. De Murr a publié des lettres de ce savant et de ses amis (1).

Si on s'attendoit à trouver des monuments de l'ancienne poésie allemande, on se tromperoit. En ce genre, je ne puis citer qu'une copie des poésies de Hans Sachs; elle n'est cependant pas autographe.

Le traité de Durer, Die Menschlichen proportions, est, au contraire, de la main même de l'auteur, mais incomplet.

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Dans le fonds de Solger est conservé un tableau en parchemin, long de quatre pieds trois pouces et large de deux pieds. On y a tracé, avec des armoiries soigneusement enluminées, la généalogie de la maison de Bourgogne, depuis Philippe. IV, roi de France, jusqu'à Charles-le-Hardi. CharlesChrétien Hirschius, dans son Millenarius, 111 App., en fait mention (2); une carte du nouveau monde a été dressée, en 1529, par Diégo Ribera, cosmographe du roi; sa hauteur ́est de sept pieds deux pouces, sa largeur de deux pieds onze pouces.

Le fonds de Schwarz contient un recueil de notices généalogiques sur les principales familles de Nuremberg, en 30 volumes in-folio et en 20 in-quarto. C'est le lieu de remarquer qu'à notre bibliothèque royale on garde un magnifique volume in-folio en parchemin, avec quantité d'armoiries très bien peintes, et contenant une généalogie détaillée de la famille patricienne de Haller. Un autre volume, de la même exécution que celui-ci, et concernant la famille de Tucher, est maintenant à vendre chez un marchand de bric-a-brac, à Bruxelles.

La bibliothèque nurembergeoise ou norique de Will est classée systématiquement. Elle réunit tout ce qu'on a pu dé(4) De Murr, I, 74-203.

(2) II, 99.

couvrir de manuscrits, de gravures et d'imprimés relatifs à la topographie et à la chorographie de Nuremberg et de son territoire, depuis les temps les plus reculés.

On n'ignore pas que Will et Nopitsch ont rédigé un Dictionnaire des savants nurembergeois.

Un honorable citoyen de cette ville, M. Mayer, rassemble aussi depuis sa jeunesse une bibliothèque historique locale. Déjà elle contient quelques centaines de manuscrits, beaucoup de documents, d'albums, de dessins, de gravures, etc; mais c'est une propriété privée.

Je ferai observer, à ce propos, que Livinius Hulsius, de Gand, qui acquit de la réputation en Allemagne, comme géographe et mathématicien, fit paroître à Nuremberg, en 1597, ses Emblemata anniversaria Academia Altorfine, dont une seconde édition vit le jour en 1618.

C'est également à Nuremberg que fut imprimée la première édition des Annales de Flandre, de Jacques Meyer, où les ministres de Charles-Quint exigèrent qu'on effaçat les priviléges des provinces et des villes qui y étoient insérés, en laissant subsister l'éloge d'Érasme, biffé plus tard par la plume inexorable

d'un docteur de Louvain.

Depuis 1470, l'imprimerie à Nuremberg fut toujours fort active, excepté dans ces derniers temps, quoique j'y aie compté jusqu'à dix-huit libraires et sept imprimeurs. Les Sensenschmidt, les Creussner, les Koburger, les Frisner et beaucoup d'autres y exercèrent la typographie dès le xve siècle. La Grande Chronique, à l'aide de ses images en bois, enseigna jadis l'histoire à une partie de l'Europe, et seulement avec les impressions noriques on formeroit une bibliothèque considérable.

Celle que j'examinois en ce moment joint aux livres quelques curiosités, telles que des portraits d'hommes célèbres, une liste des maîtres chanteurs (Meistersaengentafel), des instruments de mathématique de Regiomontanus, deux cent cinquante médailles pontificales en cuivre doré données par Laufer, et frappées à ses frais (1), les médailliers de Dilher, de Colmar et de Kress, etc.

(1) G. Francisci Hoelbing, e Soc. Jesu, Introductio in S. Sedis Rom. æternam

Les dévots au protestantisme et au génie ne voient pas sans émotion le verre et le bonnet de Luther, dont les pantoufles sont à Francfort. Le verre est un cadeau fait par le réformateur à son ami, le docteur Justus Jonas; le bonnet est celui dont il se servit lorsqu'il se retira, l'an 1530, sous le nom de Grubogk, au château d'Ehrenbourg (1). Je ne sais si M. Michelet, auteur d'une vie de Luther déjà mise à l'index, a visité ces reliques.

Un globe construit, en 1520, à Bamberg par le professeur de mathématiques Jean Schoener, a cela de remarquable que l'île de Cuba y est confondue avec le continent de l'Amérique, et que la côte occidentale du nouveau monde est laissée indécise, ainsi que celle de l'île Isabelle et de l'île Espagnole. A cette vue, on pense aussitôt au fameux navigateur nurember geois, Martin Behaim, dont de Murr a écrit l'histoire diplomatique, et qui devint gendre d'un gentilhomme belge, le chevalier Jacob de Hurter, seigneur de Moerkerke et des îles Açores (2) rien que cela.

M. Rauner, prédicateur et bibliothécaire, est prié de recevoir ici mes remerciemens pour sa complaisance et pour sa politesse.

Les archives sont sous la garde de M. Jos. Gutschneider. Je regrette de n'avoir pas eu le loisir de les explorer. Elles renferment sans doute des renseignements précieux sur nos anciennes relations commerciales et politiques avec l'Allemagne.

JOURNAUX DE NUREMBERG.

Comment toucher à la presse sans parler de ses manifestations les plus influentes, les journaux ? Le Scythe venant à Nuremberg par l'ordre de l'ange Ituriel, n'y auroit pas rencontré

memoriam - in numis memorialibus omnium Rom. Pontificum, cura et impensis Casp. Theophili Laufer. s. 1. et a, in-8. Cet ouvrage existé aussi en allemand.

(1) A Cobourg.

(2) Voyez mon mémoire sur les relations anciennes de la Belgique et du Portugal, p. 28.

les gazettes de la médisance, qu'il lut avec indignation à Persépolis, ces archives du mauvais goût, que l'envie, la bassesse et la faim avoient dictées; ces lâches satires où l'on ménagevil le vautour et où l'on déchiroit la colombe. Les journaux de Nuremberg ne sont pas précisément à l'abri de toute critique, mais, du moins, il y règne du calme, trop de calme peut-être. Le Correspondant d'Allemagne (Der Correspondent von und für Deutschland) est extrêmement répandu.

Il fut un temps, et ce temps n'est pas éloigné, où la passion animoit les carrés de papiers destinés à guider l'opinion pu blique en Franconie. Un Belge, enlevé à sa patrie dès les premiers mois de sa naissance, et transporté en Allemagne, s'y étoit imbu d'un teutonisme exclusif et poétique. Plein d'imagination et de feu, il rêvoit une Allemagne conforme à ses souvenirs littéraires, à ses espérances d'adolescent, une Allemagne impossible; et, avec moins de prudence que de bonne foi et de générosité, il se fit journaliste. Mûri par la réflexion et par l'âge, il mettroit sans doute aujourd'hui dans sa censure plus de retenue et de circonspection, mais il lui seroit difficile d'y faire preuve de plus de talent. Le docteur Victor-Amédée Coromans, avec l'enthousiasme de la jeunesse et l'irritation d'un écrivain contrarié par le pouvoir, penchoit pour la république; une des flèches qu'il lançoit en 1835 portoit pour étiquette: Jahrbüchlein des Republikaners. Fécond, zélé pour sa cause, il répandit, de 1831 à 1832, une foule d'articles politiques dans des journaux dont il étoit le principal rédacteur ou le collaborateur passager, et qui eurent une existence plus ou moins lon que, tels que la Voix du Peuple (Die Volks Stimme), l'Honneur du Peuple (Volks Ehre), te Droit et la Force (Recht und Gewalt), la Lutte de l'époque (Der Zeitkampt), Peuple et Ministère (Volk und Ministerium), la Cochinchine (Die Cochinchinesen), les Feuilles de Juillet (Juli Blaetter), le Droit du Peuple Votksrecht), et surtout la Presse libre (Frei Presse), et les Feuilles de Franconie (Blaetter aus Franken). C'est dans la Presse libre, reprise un instant à Bruxelles, que se fit la proposition de séparer administrativement la Franconie de la Bavière, et dans les Feuilles de Franconie, le plan de la ligue d'op

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