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bault, de Lyon, et un garçon relieur de chez Bourdon..., nommé Larcher... Les deux pendus ayant eu la question ordinaire et extraordinaire pour avoir imprimé, relié, vendu et débité des libelles infâmes contre le roi, qui est, dit-on, son Mariage avec madame de Maintenon, et l'Ombre de M. de Scarron, qui était son mari, avec une planche gravée de la statue de la place des Victoires; mais au lieu des quatre figures qui sont aux angles du piédestal, c'étoient quatre femmes qui tenoient le roi enchaîné, et les noms gravés: madame de La Vallière, madame de Fontanges, madame de Montespan et madame de Maintenon. Le graveur est en fuite. »

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« Décembre. Le lundi 20, le nommé Cherance, garçon libraire, natif de Lyon, fut condamné, par sentence de M. de La Reynie, à être pendu et à la question, pour l'affaire des livres mentionnés en novembre; il eut la question et jasa, accusant les moines... Survint un ordre de sursoir à l'exécution... De la Roque, autre accusé, qui a fait la préface de ces impudens livres..., la veuve Caillouë, imprimeur de Rouen, est morte à la Bastille où elle était pour cette affaire. La veuve Charmot et son fils ont été criés à ban à leur porte, rue de la Vieille..Boucherie, pour raison de ces impressions. ».

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Réforme orthographique. — Homélies. André du Croquet.

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1569. Il n'est rien de nouveau sous le soleil; M. Marle, en proposant sa Réforme ortografique, avoit peut-être cru mettre en avant une idée neuve; pas du tout: avant lui, le cynique, mais original Restif de la Bretonne, essaya l'introduction d'une orthographe de son invention, et en donna le modèle, en 1787, dans le tome xin de ses Nuits parisiennes, précédemment, l'illustre naturaliste Adanson avoit publié ses Familles des Plantes, 1763,

2 vol. in-8, en suivant la prononciation naturelle pour toute orthographe; et plus anciennement encore Lartigant, grammairien de Calais, avoit mis en lumière un livre passablement original qu'il appeloit les Progrès de la véritable ortografe, ou l'Ortografe francêse, fondée sur les principes, confirmée par démonstrations. Paris, 1669, in-12. Nous ne parlons pas ici des plus anciens réformateurs de l'orthographe, parmi lesquels il faudroit nommer l'auteur du livre curieux de la Déclaration des abus que l'on commet en escrivant, et le moyen de les éviter, et representer nayvement les paroles, par Honorat Rambaud, maître d'escole à Marseille. Lyon, Jean de Tournes, 1578, pet. in-8.

Il seroit trop long, sans doute, de citer tous les prétendans à la réforme de l'orthographe, nombreuse phalange que le bibliophile le plus alerte et le savant le plus expert, comme l'a dit le spirituel Charles Nodier, pourroit être mis au défi de réunir sans exception, rassemblement bien plus difficile à former que celui des auteurs qui ont traité de l'art de voler dans les airs et d'établir des colonies dans la lune.

Citons néanmoins celui qui le premier de tous a voulu tenter de réformer l'orthographe de la langue françoise, dans nos contrées flamandes, où parmi les indigènes il n'en étoit presque aucun qui sût écrire en vrai françois à l'époque de notre prétentieux réformateur. Celui-ci s'appeloit André Du Croquet, et avoit nom Croquetius dans le monde savant de son temps; né à Douai au commencement du xvIe siècle, docteur en théologie, prieur de la célèbre abbaye d'Hasnon, il passoit de son vivant pour un prédicateur fameux. Sa réputation commença à Valenciennes, lorsque, pendant les troubles de religion qui désolèrent les Pays-Bas, les moines de l'abbaye d'Hasnon se réfugièrent en cette ville sous la conduite du digne Jacques Froye, leur abbé. Du Croquet y prêcha la parole de Dieu pendant deux ans et demi, les jours de fête et les dimanches, non sans attirer un grand concours de fidèles.

C'est par la publication bizarre d'un choix de ses sermons sur les psaumes de la pénitence que ce religieux a fait connoître sa réforme orthographique. Ayant supporté long-temps, dit-il, le déplaisir de l'incertitude et de la variation de l'orthographe

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d'une langue aussi simple, aussi belle et douce que la langue françoise, j'espère qu'on me pardonnera d'avoir osé lui enlever ses lettres inutiles en la rapprochant de la prononciation usitée de tout temps par les doctes et nobles personnes (1).

Ce livre singulier de Du Croquet est donc un monument précieux qui nous a consacré la prononciation des habitans instruits et bien élevés des provinces des Pays-Bas pendant le xvie siècle. Il nous montre qu'elle se rapproche beaucoup, pour certains mots, de celle aujourd'hui en usage parmi les villageois de la même contrée, gens simples et primitifs, qui conserveront long-temps encore le langage et les traditions des temps passés (2).

Suivant son orthographe, Du Croquet supprime entièrement la lettre h comme inutile; il ne la conserve que dans les noms propres qu'il croit devoir respecter; il se sert de la diphtongue latine a pour remplacer eu, et de tous les é fermés il fait des è ouverts pour se conformer à la prononciation du pays que beaucoup de Valenciennois d'aujourd'hui, vrais partisans des ouvrages traditionnels, ne manquent jamais de prononcer ainsi.

C'est principalement cette singularité de l'orthographe, jointe à une certaine excentricité d'idées, et à une grande bizarrerie d'expression, qui fait rechercher des curieux le livre des sermons de Du Croquet. Voici son titre : Omilies trentnoef contenantes l'exposition des set psalmes penitentieles, précées en la ville de Valencênes, en l'église et prevotée. de Nôtre Dame la grande, par D. Andrieu Du Croquet, religia de l'abeie de Hasnon, doctor en la S. theol. Pquisien. A Douai, de l'imprimerie de Jean. Bogard, l'an M.DLXXIX, in-8 de 335 feuillets, dédié à J. Froye, abbé d'Hasnon.

.' (1) « Ayant porté loin tem le déplaisir de l'incertaine variété, et super-
fluité faceuse coniointe à l'ortografie d'vne tant simple, nète et douce langue
françoise, ami lector, ie te prie prenre en bone part, ou au moins pardoner,
si..... i'aie dans ce livre osé tailer la mesure de l'ortografie d'icêle sur la
prononciation de tout tems vsitée aux doctes et nobles persones, etc... »
(Le corectar au lectær).

(2) Par exemple l'auteur dit vora pour voudra; çangement pour changement; l'onar pour l'honneur; volu pour voulu; liu pour lieu; çarge pour charge; Douisien pour Douaisien, etc.

Le Douaisien Du Croquet est encore connu par quelques productions ascétiques qui n'ont pas l'intérêt particulier de celle que nous venons de citer; disciple du fameux Mathieu Van Galen, professeur de théologie et chancelier de l'université de Douai, Du Croquet crut devoir mettre en lumière les leçons qu'il avoit recueillies de ce maître pendant le cours de ses études à Douai : elles parurent pour être ensuite négligées et retomber dans l'oubli éternel. André Du Croquet lui-même, étant encore dans toute la force de l'âge, fut emporté par la peste à Valenciennes, en 1580, tandis qu'il prêchoit fort diser\tement sur l'Apocalypse dans l'église de Notre-Dame la Grande de cette ville; et toute son éloquence ne l'eût pas sauvé de l'oubli, si, en publiant ses trente-neuf homélies, il n'eût eu l'ingénieuse idée, lui Flamand indigne, de vouloir réformer l'orthographe de la belle langue françoise, qu'il estropioit vraisemblement, à dire d'expert, dans la chaire de vérité.

ARTH. DINAUX.

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

ET LITTÉRAIRES.

I

NAPOLÉON ET LES PARTHES. (Extrait des Souvenirs sur le Bibliothécaire de l'Empereur.) (1).

Napoléon, dans une longue note dictée, en 1808, à Bayonne pour son bibliothécaire, après avoir tracé le plan d'une Bibliothèque portative qu'il eut le projet, à cette époque, de faire imprimer pour son usage particulier, demandoit en même temps les travaux mentionnés dans le fragment que nous reproduisons ici.

Bayonne, 17 juillet 1808.

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‹ L'Empereur désireroit également que M. Barbier s'occupât du travail suivant avec un de nos meilleurs géographies:

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Rédiger des mémoires sur les campagnes qui ont eu lieu sur l'Euphrate et contre les Parthes, à partir de celles de • Crassus jusqu'au yiie siècle, en y comprenant celles d'Antoine, de Trajan, de Julien, etc.

Tracer sur des cartes d'une dimension convenable le che<< min qu'a suivi chaque armée, avec les noms anciens et nouveaux des pays et des principales villes; des observations

(1) Nous sommes redevable de cette communication à l'obligeance de M. Louis Barbier, sous-bibliothécaire du Roi, au Louvre.

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