NOUVELLES BIBLIOGRAPHIQUES. BULLETIN DE L'AMI DES ARTS (1). Des besoins nouveaux naissent journellement dans la classe artiste; de nombreux talens surgissent de toutes parts, qui sont impuissans à marquer leur place au soleil de la publicité. Cela vient de l'indifférence en matière d'art généralement répandue dans les masses. Nonobstant tout ce qu'on a `pu dire depuis douze ans bientôt, sur les progrès du goût en France, on est en droit d'affirmer que notre époque reste infiniment au dessous de l'époque de la renaissance de François Ier. Le progrès est chez les artistes, mais il n'est pas dans le public. De ce que nous comptons chez nous un nombre ́toujours croissant d'individus qui prétendent s'initier aux secrets du dessin et de la peinture, il ne faut pas conclure au progrès. La bonne volonté existe, voilà tout. Et cette belle passion d'aquarelle et de mine de plomb qui s'étend aujourd'hui dans les classes élevées et moyennes de la société, vient tristement saboutir à l'adoration des portraits à la mode, du paysage épinglé et frisé, des statuettes gracieuses et de l'architecture dorée du jour; nous ne signalons pas, tant ce vice est commun et répandu, les succès monstrueux de la manière noire, au détriment de la noble gravure au burin ou à l'eau-forte. Etait-ce hasard ou instinct? était-ce qu'il n'y avoit alors que de grands artistes? (1) Voici un nouveau journal créé pour répondre au besoin de publicité que n'avoient pas encore les œuvres des artistes modernes, et les amateurs de tableaux anciens. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur faisant connoître la marche et le but que se proposent les rédacteurs et les directeurs de ce nouveau Bulletin que tous les artistes, les hommes dévoués aux beaux-arts et les amateurs ont accueilli avec empressement et encouragé de leur adhésion. nous l'ignorons; mais nous nous assurons que les seigneurs de la cour de François Ier et de ses successeurs jusqu'à Louis XIV, étoient des juges bien autrement experts en fait de peinture et de sculpture, que les plus célèbres Mécènes de notre époque lézardée. A l'exception d'un riche et noble duc, qu'on nous cite donc aujourd'hui le seigneur assez heureusement inspiré pour renouveller dans son hôtel les splendeurs des hôtels Lambert, Torpanne. Carnavalet, Bretonvilliers, Colbert, Soubise, de Toulouse, Bullion, d'Armenonville, Crozat, Turgot, et de tant d'autres enfin où les meilleurs pinceaux de France et d'Italie ont tracé des chefs-d'œuvre sur les murailles élevées par Jean Goujon, Mansard, Ducerceau, Bullet, Le Beau, Lassurance, Levau, Lemaire et Cartaud. i put push care B Le nombre des artistes augmente, le nombre des travaux diminue. Il faut renoncer aux décorations murales des palais et des maisons, et cependant, au prix où on ja mis aujourd'hui la peinture, une décoration peinte ne coûterait pas si cher que les tentures et les cartons pierres, actuellement en vogue; mais que voulez-vous? dans notre siècle tout le monde connoit le prix du velours et de la soie; quand les appartemens en régorgent cela fait honneur au propriétaire. Les artistes sont obligės de se rejeter sur le portrait qui est peu ou mal payé, et sur les petits tableaux dits de genre qui trouvent encore quelques amateurs. Les amateurs! voilà donc en ce moment le seul espoir des peintres; nous ne parlons pas des sculpteurs: ceux-là, si le gouvernement ne prend pas soin d'eux, ils peuvent bien entonner le Miserere; ce n'est pas le Bourgeois, comme on dit,qui les fera vivre, pas plus que les amateurs... Quand on supprime les hôtels entre cour et jardin, les galeries pour le bal ou la réception, les perrons et les vestibules, tout cela au profit de la boutique ouverte sur la rue ou au profit de l'alignement, il n'y a plus besoin de sculptures; il suffit d'acheter chez le poêlier fumiste une figure en faïence pour orner le sommet de la cheminée. us 201 21 ) gim 2507 Puisqu'il n'y a plus que de rares amateurs, 'nous voulons appe ler ceux qui existent encore, en faire naître de nouveaux, et faire connoître à tous les artistes un nouveau moyen de publicité. Il ne s'agit pas, pour former le goût du public, de lui répéter à satiété que telle peinture ou telle sculpture sont belles de toutes les beautés, il faut seulement l'amener à réfléchir sur les objets d'art offerts à son examen. Quand le public françois réfléchit, il est déjà plus qu'à demi instruit.o anesh el, En conséquence, nous parlerons et nous reparlerons sans cesse des tableaux exposés aux Galeries des Beaux-Arts. Nous aimons à penser que nos lecteurs ne nous croiront pas tout-àfait sur parole, et qu'ils voudront se former un jugement personnel; si cela arrive, nous aurons assez fait, et nous parviendrons petit à petit, sans combat, sans tapage, sans sortir de notre coin, à imprimer aussi notre mouvement à la marche progressive de l'éducation artistique des masses enteltua roi Nous adressons le Bulletin de l'Ami des Arts aux artistes et à tous ceux qui placent leurs jouissances dans les productions des arts. Nous nous efforcerons d'intéresser les premiers par des recherches utiles, qu'ils n'ont pas souvent le temps ou l'oecasion de faire eux-mêmes, et par des révélations sur les arts à l'étranger. Nous mettrons les seconds en rapport direct avec les premiers par des examens successifs et continuels des objets exposés dans les Galeries des Beaux-Arts, et par des biographies d'artistes contemporains; nous exciterons aussi leur curiosité par des renseignemens précieux sur les raretés artistiques. Nous offrirons enfin aux uns et aux autres des études sur les ouvrages des maîtres d'autrefois, persuadés que nous sommes, de l'heureuse influence que l'examen de ces chefs-d'œuvre doit avoir sur leurs progrès et sur le développement de leur goût, à chacun en ce qui les concerne. Puis viendront les nouvelles littéraires ou romans; les fantaisies qui font diversion aux lectures sérieuses; les causeries d'atelier; les nouvelles de toutes sortes, qui ont trait aux beaux-arts; les correspondances qui unissent dans un lien fraternel et généreux les artistes de la province et de l'étranger à ceux de Paris. Enfin les dessins, gravés ou lithographiés, qui porteront au dehors les richesses de la Galerie, ou qui reproduiront les costumes, les tableaux, ou les gravures rares et curieuses, qui feront l'objet de certains articles. Nous ne promettons pas à l'avance ce que nous ne pourrions peut-être pas tenir; nous ne détaillons pas une liste orgueilleuse d'articles élaborés par les sommités de la littérature, ou de dessins exécutés par les maîtres de l'école moderne. Nous marcherons paisiblement et avec attention, glanant çà et là les fleurs les plus belles dans les champs de l'art et de la littérature, choisissant toujours, mais ne dédaignant jamais ce qui nous paroîtra devoir convenir à l'un ou à l'autre. Il nous est plus agréable de faire au lecteur une surprise aimable, que de crier tout d'abord le programme de nos richesses. Être utiles aux artistes par les amateurs, aux amateurs par les artistes; les réunir par une communauté d'intérêts et de soins; augmenter leur bien-être; les rapprocher en les débarrassant des intermédiaires qui tendent de plus en plus à les éloigner les uns des autres; faire un journal d'art qui convienne également à toutes les classes, en leur apportant à chacune l'enseignement qu'elles désirent, tels sont les moyens principaux du but unique, que se proposent les directeurs et les rédacteurs du Bulletin de l'Ami des Arts. ET CATALOGUE DE LIVRES RARES ET CURIEUX, DE SE TROUVENT A LA LIBRAIRIE DE 457 ABLANCOURT (D'). Mémoires de M. d'Ablancourt, envoyé de Louis XIV en Portugal, contenant l'histoire de Por tugal, depuis le traité des Pyrénées, de 1659, jusqu'à 1668. Paris, Mabre Cramoisy, 1701, pet. in-12, v. (Rare). · 91 6450 458 AVBERY. De la prééminence de nos roys, et de leur séance sur l'empereur et roy d'Espagne. Traité histoMOSIY rique dédié à monseigneur le chancelier. Paris, Michel Soly, 1649, in-, 4, vél. 'd 9. 459 Beauvau. Mémoires du marquis de Beauvau, pour servir à l'histoire de Charles IV, duc de Lorraine et de Bar Cologne (à la sphère). P. Marteau, 1688. Histoire de l'emprisonnement de Charles IV, duc de Lorraine, détenu par les Espagnols dans le château de Tolède. Cologne (à la sphère), P. Marteau, 1698, in-12, v. f. 4-50 460 BIBLIOTHÈQUE de madame la dauphine, no 1. Histoire. Paris, 1770, in-8, mar. rouge, fil., tr. dor. (Aux armes da madame la dauphine.). unitannic WILD 12—A 461 BOILEAU DESPRÉAUX (Nicolas), Ses OEuvres, avec des éclaircissemens historiques donnés par lui-même. Amsterdam, Changuion, 1729, 2 vol. in-fol. br., non rog. stisen il 2997io? áeugf. 2 |