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M. Merlin offrent un aspect ingénieux et méritent au moins, par la profondeur et la finesse des aperçus, un examen sérieux et attentif que je suis, pour ma part, disposé à leur accorder. Aujourd'hui je n'ai à ajouter qu'une seule chose, c'est que les soins minutieux et intelligens donnés par M. Merlin à la rédaction du catalogue de M. de Sacy me paroissent être un des plus beaux, un des plus dignes hommages rendus à la mémoire de l'homme supérieur en qui la science la plus vaste et la plus haute érudition n'étoient en quelque sorte que l'accessoire et l'ornement des plus rares et des plus éminentes vertus.

Ce premier volume du catalogue est précédé de la notice de M. Daunou sur M. le baron de Sacy, et de quelques observations de M. de Lagrange, qui a pris la peine de faire la description des manuscrits de cette précieuse bibliothèque.

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VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES":

9h 25254 954. ET LITTÉRAIRES.

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LETTRE DE L'ABBÉ MERCIER DE SAINT-LÉGER SUR LA
PALINGÉNÉSIE (1).

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Dans un cercle d'amis que le goût des lettres et des sciences réunit, messieurs, toutes les semaines, la conversation tomba, y a quelques jours, sur la Palingénésie, cette merveille de la physique, qui consiste à ramener les corps réduits en cendres à leur premier état. Les uns regardoient cet art comme chimérique, d'autres en soutenoient la réalité. Nous fûmes curieux d'ouvrir l'Encyclopédie, dans l'idée que nous trouverions probablement le pour et le contre, exposé sans partialité, et la matière discutée avec soin. Vaines espérances; l'encyclopédiste se contente de dire que l'on exerce la palingénésie, non seulement à l'égard des corps destitués d'organes, mais encore à l'égard des plantes et même des animaux. Pour les corps de la première espèce, l'auteur rapporte les assertions d'Olaus Bur richius, sur le mercure et sur le plomb. Pour les plantes, il copie un passage du crédule Digby, qui est suivi de la recette du P. Kirker pour opérer la palingénésie des végétaux; enfin, pour les animaux deux passages de Gaffarel et du même Digby; pleins d'assertions absurdes, remplissent l'article, qui laisse le lecteur à peu près dans la même incertitude, où il flottoit auparavant, sur la réalité ou la fausseté de la palingénésie.

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(1) Cette lettre peu connue a paru d'abord dans le Journal de Paris, et a été insérée ensuite dans l'Esprit des Journaux du mois de mars 1781. Elle nous a semblé assez intéressante pour être tirée d'une volumineuse collection où peu de personnes sans doute s'aviseroient d'aller la chercher. Nous pourrons donner encore quelques autres pièces non moins curieuses de cet habile et savant bibliographe.. (Note de l'éditeur.)

Pour prouver qu'il est possible de ressusciter une plante morte et de la faire, pour ainsi dire, renaître de ses cendres, Digby assure que Quercetan, médecin de notre roi Henri IV, raconte qu'un Polonois lui avoit fait voir douze vases de verre fermés hermétiquement, contenant les cendres d'autant de plantes; dès que l'on exposoit ces vases à une médiocre chaleur, on voyoit bientôt apparoître dans chacun, l'image de la plante dont la cendre y étoit contenue. Ce Quercetan est Joseph Duchesne, sieur de La Violette, médecin de Henri IV, et auteur de différens ouvrages en prose et en vers, fort connu par les sarcasmes que lancèrent contre lui Riolan et Guy-Patin. Digby n'indiquant pas l'ouvrage dans lequel Duchesne à rapporté ce fait, je me suis avisé de consulter son Grand miroir du monde, poëme dont l'objet est de célébrer les merveilles de l'univers, et dont la seconde édition en six livres, avec les annotations de S. G. S. (Smon Goulart, Senlisien), parut à Lyon, en 1593, in-8. Avec quelque attention que j'aie parcouru le poëme, je n'y ai point trouvé l'histoire du Polonois; elle est apparemment dans quelque autre ouvrage de notre médecin. En revanche, Duchesne, livre 2, p. 89 de son Miroir, rapporte une expérience faite chez lui-même par Antoine de Luynes (ou Loynes), ancien conseiller au parlement de Paris et maître des requêtes. Ce magistrat prit (en hiver) des orties, et les réduisit en cendres; il lessiva ensuite ces cendres, et l'eau de sa lessive étant gelée, la forme entière des orties parut sur la glace, de manière à faire illusion. Voici les vers, ou plutôt la mauvaise prose rimée de Dúchesne:

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Si Dieu l'auteur, la cause, agent de tous agens,

Ouvre en même sujet si divers changemens,

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S'il bastit notre corps de semence silvile,non mzegi eutsia,
Si basti le réduit en poussière inutile;

Pourquoi ne pourra-t-il de rechef l'animer,

Et de la cendre morte un nouveau corps former? V

J'a beaucoup de témoins encore pleins de vies! 9950 (1)
Qui les formes ont vu de mainte et mainte ortie

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Dans le salé lescifs de leur cendre écoulé x9zch house & ZIPIL

Leseifs qui par le froid s'étant un jour gelé, "

Dans son cristal glacé tellement représente

Racine, feuille, tige et fleur de ceste planter LAS

Que l'œil discerne tout la reconnoît soudain;
La bouche aussi la nomme; il n'y a que la main
Trompée, ne sentant quand elle la vient la prendre
Des cuisantes formis lui poindre la peau tendre.
Je n'en suis point l'auteur: mon de Luynes, c'est toy
Qui trouvas ce secret étant logé chez moy :

Secret dont on comprend, que quoique le corps meure,
Les formes font pourtant aux cendres leur demeure.

Cette expérience, dont on ne peut guère révoquer en doute la réalité, semble établir la possibilité de la palingénésie. En effet, la forme des orties ne parut sur la glace, que parce que les cendres de ces orties, contenant toutes les parties élémentaires de ces plantes, la chaleur avoit d'abord réuni ces parties qui se peignirent ensuite sur la glace. Quoi qu'il en soit, Gaffarel, qui se croyoit fondé à croire à la pàlingénésie, en conclut que les fantômes ou ombres des morts que l'on voit souvent paroître sur les cimetières, sont tout-à-fait naturels. Ce ne sont, selon cet écrivain, que les figures des corps morts que la chaleur ou un petit vent doux excite et élève en l'air. L'explication de Gaffarel me rappelle un trait qui m'a été rapporté par un homme digne de foi. Passant à cheval, pendant une nuit fort obscure, devant un cimetière, il y aperçut un fantôme qui paroissoit en mouvement: frappé du spectacle, il s'arrête et considère l'ombre avec attention; puis, pour fixer son incertitude, il va droit à la figure; son cheval s'arrête, et ce n'est qu'à coups d'éperons qu'il le force de surmonter cet obstacle; le cavalier et son cheval partagent le spectre en deux parties, qui retombent aux deux côtés comme de légères vapeurs (1).

II

PIÈCE MACARONIQUE D'ANTOINE DE ARENA.

Nous annonçons aujourd'hui un recueil aussi rare que curieux d'Arrêts du parlement de Provence, en tête duquel se trouve

(1) J'ai entendu citer par des personnes également dignes de foi plusieurs faits complètement analogues à celui-ci. (Note de l'éditeur.)

une pièce macaronique d'Antoine de Arena. Comme cette pièce est peu connue et qu'elle est fort courte, nous avons pensé qu'il pourroit être agréable à nos lecteurs de la trouver ici tout entière :

Anthonius Arena Solleriensis Judex Regius

Ville sancti Remigii playdegiare volentibus de venuta Excellentissimi novelli presidentis domini Joannis Meynerii domini Ville de Aupeda avisamentum mandat.

Ad parlamentum nunc omnes currite gentes
Quæ vultis causas playdegiare bonas:
Daupeda dominus bon presiddentus amicus,
De toto mundo justitiando bene,

Quem sua nos illum prudentia forsat amare
Justitiæ pater est curia tota simul
Scit sacras leges omnes quæ regna gubernant
Recti quid juris rostra severa ferant.
Despachare facit processus pondere justo,
Omnes contentat qui bona jura fovent.,
Qui brolhare volunt tortas sequando traversas
Ameynare facit jure redreyssat eos,
Abbreviat causas estillos dando novellas,
In campo plures decidit atque graves,
Playderias audit attente postque resolvit,
Omnia comprendens decretat atque cito;
Appoyntat recte quamvis res sit caput ydræ

Et copat arrestum fort bene plusque bene.
Juste presto sapit et condemnare ribaldos,

Illos esmendat vel foetare jubet;

Et dum paysani per criddas cedere nolunt
Sed per les villas arma cruenta ferunt,
Estrepare facit tales tunc curia presto,
Estirando illos brachia tota petant,
Per forcas timidas plures sens ordine branlant,
Hos ventus nudos ben virolare facit;
Illos vel mandat maygras voggare galeras
Post bastonatas nocte dieque tocant,
Et plorant oculis valde clamando parentes :
Auxiliatrices porgite presto manus.

In prisone mala non chaumant tempore longo,
Nec panem regis plus rohigare solent.
Gens adversa Deo truculenta morte peribunt,
Hic male qui vivit sic solet atque mori.
Rex bene providit nunc hæc Provensa triumphat
Qui talem patrem pro dominando dedit.
Hunc decet in mundo quod vivat secula longa
Justitiam donat omnibus atque brevem,'
Dommodo continuet concordentque ultima primis

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