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le Journal Général de l'Imprimerie et de la Librairie, n'existait sous ce titre que depuis dix mois. Ce Recueil périodique faisoit suite au Journal Typographique et Bibliographique publié sans interruption depuis le 1er vendémiaire an vi (22 septembre 1797) jusqu'en novembre 1810, par Pierre Roux, Dujardin-Sailly, et dans les dernières années par M. Pillet,

A dater du mois de novembre 1810, le Journal Typographique et Bibliographique prit le titre de Journal Général de l'Imprimerie et de la Librairie: d'après le Décret rendu le 17 septembre, à Compiègne, le Journal de la Librairie cessa de paroître pendant tout le mois d'octobre 1811; ce fut seulement à dater du 1er novembre de la même année, et après l'approbation du rapport soumis à Napoléon par M. de Montalivet, que l'on vit paraître le premier numéro de la Bibliographie de l'Empire François, ou Journal de l'Imprimerie et de la Librairie.

Voici maintenant dans quels termes le Baron de Pommereul, Directeur général de l'Imprimerie et de la Librairie, quatre jours après la publication du premier numéro de la Bibliographie de l'Empire Français, recommandoit à tous les Inspecteurs de la librairie placés sous ses ordres, soit à Paris, soit dans les Départemens, ce Journal, dont la rédaction étoit confiée à M. Beuchot.

Paris, le 4 novembre 1811.

LE GÉNÉRAL BARON DE POMMEREUL,

CONSEILLER D'ÉTAT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'Imprimerie et dE LA LIBRAIRIE, A Messieurs les Inspecteurs de l'imprimerie et de la librairie. Vous avez dû, Monsieur, recevoir, avec le Journal de la Librairie, le Prospectus du plan sur lequel il sera désormais composé, et le Décret de Sa Majesté qui l'autorise. Je vous préviens que tous les Imprimeurs et Libraires de votre inspection ont dû pareillement recevoir ce Prospectus.

Il importe essentiellement à la bonne administration de la librairie que tous MM. les Imprimeurs et Libraires soient abonnés à un Journal où ils trouveront les lois et réglemens qui les

concernent, où ils apprendront tout ce qui s'imprime dans l'Empire, et le prix auquel se vend chaque ouvrage, avec l'indication du lieu où ils doivent s'en pourvoir.

Le Gouvernement a jugé que, dans l'intérêt même des personnes qui s'occupent de ce commerce, il convenoit qu'il existât un Journal officiel qui pût servir de guide sûr à leurs spéculations, et leur épargnér les frais d'une nombreuse correspondance. Les Imprimeurs et Libraires qui négligeroient de se pourvoir de ce guide, donneront nécessairement à l'Administration Générale l'idée du peu d'importance d'un établissement, auquel elle le croit indispensable, pour peu qu'il ait de valeur. Je vous charge donc de faire, auprès des Imprimeurs et Libraires de votre arrondissement, toutes les démarches nécessaires pour que les vues du Gouvernement soient remplies.

Je reconnoîtrai au nombre de souscripteurs qui me parviendra de votre inspection, le zèle que vous aurez mis à les seconder.

J'ai l'honneur de vous saluer, Monsieur, avec une parfaite considération.

Signé, Baron De Pommereul.

Nous croyons, en terminant, devoir faire connaître le Prospectus mentionné dans la circulaire de M. le Baron de Pommereul.

PROSPECTUS DE LA BIBLIOGRAPHIE DE L'EMPIRE FRANÇOIS.

Jusqu'à ce jour, la France n'a point eu de bibliographie complète. Elle n'a dû ses richesses en ce genre qu'au travail des gens de lettres ou des savans libraires qui ont publié ou des bibliographies, fruits plus ou moins heureux de leurs travaux, ou des catalogues de grandes bibliothèques. Des journaux bibliographiques ont essayé de publier périodiquement l'annonce des livres qui s'imprimoient; mais n'insérant dans leurs feuilles que celle des ouvrages dont on leur donnoit un exemplaire, les éditeurs de livres un peu chers renonçoient à une annonce trop dispendieuse, tandis que ceux d'un très petit volume et d'un très bas prix ne sembloient pas aux journalistes dignes d'y tenir

une place qu'il étoit dans leur intérêt d'y voir plus fructueusement occupée.

Ces entreprises de particuliers ne pouvoient donc remplir le but de nous donner une bibliographie complète. La littérature françoise devra ce nouveau bienfait à Sa Majesté, et il s'étendra aux littératures étrangères. L'Empire françois réunissant un grand nombre de départemens dont les langues Italienne, Allemande, Hollandoise sont l'idiome local, elles fourniront leur contingent au Journal de la Librairie, qui évitera ainsi à leurs bibliographes futurs des recherches pénibles, et ne leur laissera "qu'à moissonner dans un champ qu'une autre main aura commencé.

L'obligation imposée à la Direction Générale de la Librairie, par le Décret Impérial du 14 octobre 1811, d'insérer dans son Journal l'annonce de tous les ouvrages qui seront imprimés, d'y indiquer le lieu et l'année de leur impression, le format et le nombre de leurs volumes, leurs prix, les noms de leurs imprimeurs, ceux des libraires-éditeurs, ceux de leurs auteurs s'ils sont connus, et, enfin, le nombre d'exemplaires auquel chaque édition aura été tirée, ne laissera désormais à ce sujet aucune utile notion incomplète.

Cette dernière disposition, si rassurante pour les éditeurs éloignés de Paris, a pour objet de les mettre à l'abri de ces entreprises hasardeuses, de ces malheureuses spéculations qui, faute de connoître le tirage d'éditions peu antérieures, ou même contemporaines à celles qu'ils entreprenoient, leur faisoit mettre en circulation des ouvrages dont le débit rendu, par une fatale concurrence, ou trop lent, ou même impossible, les précipitoit dans des faillites qui, du moins, ne pourront plus avoir de telles erreurs pour excuse.

Ce journal offrira au commerce de la librairie et de la gravure d'autres avantages non moins importans par ses annonces officielles publiées avant toutes celles que pourroient faire d'autres feuilles publiques; il mettra ceux qui s'en occupent en garde contre le malheur de se pourvoir d'ouvrages de nouvelles éditions qui n'y seroient pas annoncées. Ce genre d'acquisition ne pouvant appartenir qu'à des contrefaçons ou à des ouvrages

pour la publication desquels les formalités prescrites par les lois n'auroient pas été remplies, resteroit dans leurs mains sujet à la saisie, aux confiscations, aux amendes, qu'ils seront toujours certains d'éviter en ne demandant les ouvrages dont ils veulent se pourvoir qu'aux imprimeurs et libraires déclarés par le Journal en être les véritables éditeurs.

Ainsi pourront être déjouées les nombreuses spéculations des contrefacteurs, qui ont porté de si funestes atteintes au commerce de la librairie; ainsi pourra renoître et se consolider cette austère probité qui amène la confiance et qui a long-temps fait sa gloire. Tous ceux qui exercent cette honorable profession ont donc le plus grand intérêt à se pourvoir d'un répertoire officiel qui éclaire leurs entreprises et leur en évite tous les dangers.

S'il est si évidemment nécessaire aux négocians en librairie, en gravure et en musique, il ne sera pas moins utile aux consommateurs des objets de ce commerce.

Pour satisfaire pleinement les amateurs des belles éditions et des belles épreuves de gravures, le Bibliographe chargé par M. le Conseiller d'État, Directeur Général de l'Imprimerie et de la Librairie, de la rédaction de son Journal, aura soin d'accompagner leurs annonces des remarques particulières propres à les faire bien connaître.

Au renouvellement de chaque année, MM. les Souscripteurs recevront pour complément du Journal de l'année précédente : 1° Une table alphabétique du nom des auteurs des ouvrages qui auront paru dans cette année;

2o Une table alphabétique des titres desdits ouvrages;
3. Une table systématique des mêmes ouvrages;

4o Des tables sommaires et comparatives qui établiront la statistique annuelle du commerce de la librairie dans l'Empire François.

Ces tables, au moyen de leurs renvois, formeront, par leur série, la bibliographie la plus exacte et la plus complète qu'on puisse désirer..

On n'oubliera point d'insérer au Journal de la Librairie les Décrets Impériaux et Réglemens qui y seroient relatifs, et les

Instructions ou Décisions de M. le Directeur Général qui seront de nature à être rendues publiques.

Les détails que nous venons de donner sur la suppression momentanée du Journal de la Librairie, en 1811, n'ont pas été connus jusqu'à ce jour des divers historiens qui ont écrit sur l'histoire de l'Empire; les biographes et bibliographes n'ont encore également donné aucune indication au sujet de ces faits, qui nous ont paru avoir quelque intérêt pour l'histoire littéraire de cette époque. L. B...

III.

LETTRE INÉDITE DE PASCAL.

J'achevois à peine la publication de mon travail sur les Pen-sées de Pascal, où j'ai pu recueillir plusieurs léttres inédites et inconnues de ce personnage extraordinaire, lorsqu'il m'est arrivé une lettre nouvelle, empruntée aux papiers de la famille de M. Hecquet-Dorval, d'Abbeville, descendant de M. Hecquet,. médecin de Port-Royal. Cette lettre a été copiée pour moi sur l'autographe même de Pascal; elle n'est ni datée ni signée ; elle est adressée à madame Perrier. Comme il y est question des assemblées qui se tenoient pour la signature du formulaire, on peut la placer vers l'année 1661, c'est-à-dire l'année même de la mort de Jacqueline Pascal, et un an avant celle de l'auteur des Pensées. Nous donnons ici la copie exacte qui nous a été communiquée avec l'orthographe du temps.

Au dos de la lettre : à mademoiselle (1), mademoiselle Perrier, à Clermont (en Auvergne).

• Ma chère seur (2),

« Je ne crois pas que ce soit tout de bon que tu sois faschée, car sy tu ne l'es que de ce que nous t'avons oubliée, tu

(1) On ne donnoit alors le nom de Madame aux femmes mariées que lorsqu'elles étoient de condition noble. Madame Perrier (Gilberte Pascal) étoit l'aînée de Jacqueline et de Blaise; elle leur a survécu à tous les deux, et. elle a écrit leur vie.

(2) Sic.

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