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Province, pouvoit-on croire qu'ils « 'expoferoient avec moins de zéle à « de nouveaux périls & à de nouvelles « fatigues, après avoir reçû fans délai « le prix de leurs premiers fervices, «<< que fi on les renvoyoit fans récom- «< penfe & fans honneur, avec des ef- «< pérances qui auroient déja été trom- « pées une fois ? Car pour ce qui le re- «< gardoit perfonnellement, il avoit ac- « quis affez de gloire pour illuftrer « toute fa vie, le jour que le Sénat lui « avoit donné la commiffion honora- <<< ble de recevoir la Mere Idée, comme «<< au plus honnête homme qu'il y eut « dans la République ? Que ce feul ti- « tre, quand on n'y ajoûteroit pas ce- « lui de Conful & de triomphateur, « fuffifoit pour rendre le portrait de « Pub. Scipion Nafica respectable à « toute la pofterité. » Des remontrances fi raisonnables, non-feulement mirent tous les Sénateurs dans fes intérêts mais engagerent même le Tribun à fe défifter de fon oppofition. Ainfi il triompha des Boiens, & fit paffer fous les yeux des Citoyens des armes des drapeaux & des dépouilles de toute efpece portées fur les chariots mêmes des Gaulois, fans parler d'une Tom. II.

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grande quantité de vafes de cuivre à l'ufage de ces peuples. On y compta jufqu'à quatorze cens foixante & dix colliers d'or, trois cens foixante-fept marcs & demi d'or, trois mille cinq cens dix marcs d'argent, tant en masse, qu'en vaiffelle travaillée affez délicatement contre la coutume de cette Nation; & deux cens trente mille deniers d'argent marqués aux Armes de la République. De plus le Char de Scipion étoit précédé d'un grand nombre de prifonniers illuftres, & de chevaux qu'on avoit enlevés aux vaincus. Ce Général diftribua à chacun des Soldats qui marchoient à fa fuite trois cens vingt-cinq tas, le double aux Centurions, le triple aux Cavaliers. Le lendemain ayant affemblé le peuple, il lui rendit compte de fes actions; & après s'être plaint de l'injustice du Tribun, qui avoit voulu l'embarrasser dans une guerre étrangere, pour lui faire perdre le fruit de fes travaux &

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de fa victoire, il congédia fes Soldats,
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voient prêté.

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bal à Antio

Pendant que ces chofes fe paffoient en Italie, Antiochus oublioit à Ephefe la guerre qu'il avoit eûe contre les Romains, fans fonger qu'ils étoient d'humeur à le venir chercher jufque dans 1'Afie. La plupart de fes confidens l'entretenoient dans cette fécurité, ou par d'Antiochus. ignorance, ou par flatterie. Le feul Annibal, en qui ce Prince avoit alors Sages conplus de confiance que jamais, ne cef- feils d'Annifoit de lui dire qu'il ne doutoit nulle- chus. ment que les Romains ne paffaffent en Afie, & qu'il étoit étonné qu'ils ne l'euffent pas encore fait. Que le « chemin de Gréce en Syrie étoit plus court, que d'Italie en Gréce; & « qu'Antiochus étoit pour ce peuple «<< ambitieux & entreprenant, un motif « beaucoup plus intéreffant que n'a- « voient été les Etoliens. Que les Ro- « mains n'étoient pas moins puiffans «<< fur mer que fur terre. Que leurs Vaif- « feaux étoient depuis long-tems aux « environs de Malée;& qu'il apprenoit qu'ils avoient envoyé depuis peu d'I- « <talie une nouvelle Flotte & un nou- « veau Général, avec ordre d'agir fur «

DE LA

HO FERADE

LYON

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1895*

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» cet élément. Qu'ainfi le Roi ceffât » de fe flatter de l'efperance d'une paix » certaine. Qu'il lui faudroit bien-tôt >> combattre les Romains dans l'Afie »& pour la poffeffion de l'Afie : & » qu'il fe verroit dans la néceffité ou »d'ôter aux Romains, avec leur em>> pire, l'ambition qu'ils avoient de fe >> rendre les maîtres de l'Univers, ou » de perdre lui-même fes propres Etats. Antiochus reconnut qu'Annibal étoit le feul de tous ceux de fon confeil qui lui dît la verité avec autant de fidélité que de fageffe & de prévoyance. C'eft pourquoi il alla lui-même dans la Cherfonnese avec les Vaiffeaux qui fe trouverent équipés & en état de naviger, afin de fermer de ce côté-là le passage aux Romains, fuppofé qu'ils prissent le parti de venir par terre. Il ordonna à Polyxenidas de préparer le refte de fa Flotte & de la mettre en mer & envoya des efquifs autour des Inles pour tâcher de découvrir les mouvemens des Romains.

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C. Livius Commandant de la Flotte Romaine, étant parti de Rome avec cinquante Vaiffeaux couverts alla à Naples où il avoit ordonné aux Alliés de cette côte, d'envoyer les Bâtimens

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découverts qu'ils devoient fuivant le Traité. De-là, il paffa le détroit, & vint à Meffine, où il trouva les fix Vaiffeaux que les Carthaginois envoyoient aux Romains; & ayant obligé ceux de Rhege, de Locres, & de quelques autres Villes de fournir auffi leur contingent, il fit la revûë de fa Flotte au Promontoire de Lacinie, & fe mit en mer. Quand il fut arrivé à Corfou, qui étoit le premier païs de la Gréce où il aborda, il s'informa de la fituation où étoient les affaires de la guerre; (car le Conful Acilius n'avoit pas encore vaincu Antiochus, ni foumis les Etoliens, ) & dans quel Port étoit la Flotte des Romains. Dès qu'il eut appris que le Conful & le Roi étoient campés autour des Thermopyles, à la veille d'en venir aux mains, & que la Flotte étoit dans le Pyrée, perfuadé qu'il n'avoit point de tems à perdre, il côtoya le Pelopponnefe fans s'arrê ter; & ayant en paffant pillé les Illes de * Zacynthe & de Same › pour les punir d'avoir préféré l'amitié des Etoliens à celle des Romains, il vint à Malée & avec un vent toûjours fa

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*Cette lle n'avoit pas encore été rendue aux Romains.

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