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taille des Thermopyles, la fuite y em avoit ramené un plus grand nombre : mais la plupart étoient revenus fans armés; & tous enfemble fans Chef & fans difcipline, n'avoient ni affez de courage, ni affez de confiance, pour foutenir un Siége. Ainfi ils répondirent à. ceux que Philippe avoit envoyés devant lui pour les fonder, qu'il trouveroit les portes de la Ville ouvertes. A l'approche de ce Prince, quelques-uns des Principaux en fortirent, & Eurylochus fe donna volontairement la mort. Les Soldats d'Antiochus, avet une escorte que Philippe leur donna pour les mettre en fûreté comme il

en étoit convenu, traverfent la Macédoine & la Thrace, & fe retirerent à Lyfimachie. Il y avoit auffi à Démétriade un petit nombre de Vaiffeaux, à qui on donna la liberté de fe retirer avec Ifidorus qui en avoit le comman dement. Depuis ce tems-là Philippe reprit la Dolopie, l'Aperantie, & quelques Villes de la Perrhebie...

Pendant que Philippe étoit occupé T. Quinti- à ces expéditions, T. Quintius, après Hus vaa Nau avoir recouvré Zacynthe, paffa de étoit fur le Affemblée des Achéens à Naupacte forcie qui fe trouvoit réduite à la derniere

pacte qui

point d'être

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extrêmité. Il y avoit deux mois que
les Romains la battoient avec beau-
coup de vigueur, & s'ils l'euffent prise
de force, fa ruïne auroit infaillible-
ment entraîné celle de l'Etolie entiere.
Mais quoique ce Général fut juftement
irrité contre ces Peuples, qui feuls
avoient voulu lui ôter le titre glorieux.
de Libérateur de la Gréce, & avoient
méprifé fon autorité, lorfque pré-
voyant tout ce qui leur arriva depuis
il avoit tâché de les détourner d'une
entreprise infenfée; cependant perfua-
dé qu'il étoit de fon honneur de ne
Faiffer périr aucune des Nations d'un
païs qu'il avoit remis en liberté, il
commença à fe promener autour des
murailles , pour fe faire remarquer aux
Etoliens. Les Corps-de-Garde les plus
avancés le reconnurent d'abord &
fur le champ tout le monde fçut dans
Ja Ville que Quintius étoit au Siége..
Auffi-tôt les murailles furent remplies Les Etoliens
de gens qui firent retentir le nom de implorent fas
Quintius, tendant les mains vers lui,
& le conjurant de les fecourir & de les
fauver. Il fut touché de leurs prieres;
mais fans le leur témoigner, il leur fir
figne de la main qu'il n'étoit pas en
fon pouvoir de les tirer du péril qui
D vj

,

clémence..

les menaçoit. Mais s'étant approché du Conful, « Manius, lui dit-il, eft>>ce que vous ne voyez pas les fuites >> de tout ceci ? Ou que les prévoyant, >> vous vous imaginez qu'elles font in» differentes pour le bien de la Répu>>blique ? » Le Conful furpris de cette queftion, dont il ne comprenoit pas le fens, le pria de s'expliquer plus clairement. <<< Quoi, reprit Quintius, vous » ne vous appercevez pas qu'après » avoir vaincu Antiochus, vous per» dez le tems à affiéger deux Villes, »fur le point de voir expirer celui de » votre Confulat; au lieu que Philip»pe, qui ne s'eft point trouvé à la » Bataille, qui n'a pas même vû les drapeaux des ennemis a déja conquis non-feulement des Villes, mais » encore des Nations, telles que font » l'Athamanie, la Perrhebie, l'Ape»rantie & la Dolopie. Et cependant » il nous importe bien moins d'affoi» blir les Etoliens, que d'empêcher » les accroiffemens extraordinaires de Philippe, à qui votre victoire a déja acquis plus de Provinces dans la Grece , que de Villes à vous & à » vos Soldats, à qui le fruit & la ré» compenfe en appartiennent plus lé»gitimement qu'à lui, «

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Le Conful convenoit de la folidité de ces réfléxions. Mais il avoit honte de lever le Siége d'une Ville qu'il étoit fur le point de réduire. Cependant il laiffa Quintius le maître de fon fort. Celui-ci retourna auffi-tôt à la partie du mur d'où il avoit entendu les cris douloureux des Etoliens. Ils recommencerent auffi-tôt à le fupplier encore plus fort que devant, d'avoir compaffion des Peuples de l'Etolie: furquoi il leur ordonna de lui envoyer quelques-uns d'entr'eux. Pheneas leur Préteur fortit fur le champ, & vint le trouver avec les premiers de la Nation. Quintius les voyant à fes pieds: « L'é- « tat miférable où je vous vois réduits, « leur dit-il, fait que je retiens ma co- « lere, & que même je vous épargne « les reproches que vous mérités. Il «e ne vous eft rien arrivé que je ne vous « aye prédit. Vous n'avez pas même « la trifte confolation de pouvoir vous « plaindre de la fortune; & vous ne « devez vous prendre de votre mal- « heur qu'à vous-mêmes. Cependant « puifque c'eft mon deftin de protéger « la Gréce, je ne cefferai pas encore « de vous faire du bien aujourd'hui « que vous vous en êtes rendus indi- «

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1

envoyent des Ambaffadeurs à Rome.

>> dignes par votre ingratitude. EnLes Etoliens» voyez des Ambaffadeurs au Conful »& le priez de vous accorder une tréve » affez longue, pour en dépêcher à » Rome qui remettent votre fort à la >> difcrétion du Sénat. Pour moi en at» tendant je ferai votre interceffeur & » votre Patron auprès du Conful. » Ils fuivirent ponctuellement le confeil de Quintius. Acilius écouta favorablement leurs députés, & après leur avoir accordé le tems neceffaire pour envoyer à Rome recevoir la réponse du Senat, il leva le Siége, & fit passer fon armée dans la Phocide. Pour lui il s'en alla avec T. Quintius à Egie où les Achéens tenoient leur affemblée.. On y traita de l'affaire des Eléens, & du rétabliffement des exilés de Lacédemone, fans rien conclure pour lors fur ces deux Articles, parce que les Achéens demanderent qu'on leur laiffåt l'honneur & le mérite de l'un; & que les Eléens aimerent mieux fe réüair par eux-mêmes à l'affemblée des: Achéens, que par le miniftere des Romains. Les députés des Epirotes vinrent:auffi trouver le Conful. On étoit bien affuré que leur fidélité à l'égard des Romains n'avoit pas été bien fins

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