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» pacte avec des troupes, en avoit » foulevé les habitans) & Amynander » avec les principaux des Athamanes, » par le confeil defquels vous vous »êtes révoltés contre nous. Pheneas attendit à peine que le Conful eut achevé de parler alors prenant la parole avec vivacité, » Nous nous » fommes livrés à vous, dit-il, comme » amis, & non comme efclaves : & je » fuis perfuadé que c'eft faute de faire » réfléxion aux coutumes des Grecs » que vous nous demandez des chofes >> qui y font contraires. Je me mets » peu en peine, repliqua le Conful, » qu'il femble aux Etoliens que j'agis » contre les coutumes des Grecs; » pourvû que, conformément à celles » des Romains, j'ufe de mon autorité » contre des peuples qui viennent de » s'y foumettre par leur propre decret, » & que j'avois déja foumis par les » armes. C'est pourquoi fi vous n'o» béiffez dans le moment, je vais vous » faire mettre en prifon. «< Et fur le champ il fit apporter des chaînes, & les fit entourer de fes Licteurs. Ce fut alors que Pheneas & tous les autres perdirent toute leur fierté, & reconnurent quelle étoit leur veritable con

dition

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dition;» & Pheneas dit qu'il avoüoit «< avec tous ceux des Etoliens qui «< étoient presens, qu'il falloit obeïr «< aux ordres du Conful; mais qu'il étoit néceffaire d'affembler la Nation <<< pour en faire un Decret: qu'il de-« mandoit pour cet effet une tréve de << dix jours. » Le Conful la leur accorda à la priere de Flaccus ; & les députés retournerent à Hypate. Là Pheneas ayant expofé aux Apocletes les demandes du Conful, & le péril auquel lui & fes Compagnons s'étoient vûs expofés. Ces Confeillers choifis ne pûrent s'empêcher de gémir fur les malheurs des Etoliens; mais ils n'en conclurent pas moins pour l'obéïffance; & fur le champ firent convoquer toute la Nation.

*

Quand tous les Peuples affemblés eurent appris les demandes du Conful, ils furent tellement aigris de la hauteur & de la dureté de ce Général, que s'ils euffent été en paix, la colere qui les tranfportoit, eut été capable de leur faire prendre les armes. A l'indignité des ordres qu'on leur donnoit,

*Confeil fecret compofé des premiers & des plus prudens de la Na ion, comme il a déja été, dit du verbe Grec anaλéw, assembler à part,

Tome 11.

D

fe joignoit la difficulté de les executer. >> Comment pourroient-ils livrer aux » Romains furtout la perfonne d'A»mynander? « Les efprits étoient dans cette difpofition, lorfque Nicander revenu de fon Ambassade de Syrie flatta la multitude d'une vaine efperance en lui faisant entendre qu'Antiochus fe préparoit à recommencer la Guerre plus fort que jamais, tant par mer que par terre. Cet Ambaffadeur s'étant acquitté de fa commiffion étoit rentré dans l'Etolie douze jours après fon embarquement, & étoit arrivé à Phalara dans le Golphe de Maliac. Delà ayant transporté à Lamia l'argent dont il étoit chargé, il s'étoit mis en chemin à l'entrée de la nuit avec un petit nombre de gens, pour fe rendre à Hypate. Mais en paffant entre le Camp des Romains & celui de Philippe par des fentiers qui lui étoient connus, il tomba dans un Corps-deGarde de Macédoniens, & fut conduit au Roi qui n'avoit pas encore achevé de fouper. Ce Prince ravi de cette capture, traita Nicander comme un hôte, & non comme un ennemi, le fit mettre à table; & après qu'il eût bû & mangé, renvoyant ceux qui

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étoient venus avec lui, le prit en par-
ticulier, & lui dit qu'il n'avoit rien à
craindre pour fa perfonne; mais ne
pût s'empêcher de blâmer la mauvaise
conduite des Etoliens, qui jufque-là
leur avoit toujours été funefte, & de
leur reprocher d'avoir attiré dans la
Grece premierement les Romains
enfuite Antiochus. « Il ajoûta que «
comme il étoit plus aifé de repren- «
dre les fautes paffées que de les ré- «
il n'infulteroit point à leur «
mifere. Mais qu'il étoit tems qu'ils «
miffent fin à la haine qu'ils lui «
avoient toujours portée ; & que Ni- «
cander en fon particulier ne devoit <<
jamais oublier que ce jour-là même «
il lui avoit fauvé la vie. » Après lui
avoir ainfi parlé, il lui donna une ef→
corte pour le conduire en lieu de fûre-
té; & enfin il arriva à Hypate, où les
Etoliens déliberoient encore fur les
propofitions des Romains.

parer,

Manius Acilius, après avoir vendu, ou diftribué aux Soldats le butin d'Héraclée, apprenant que l'Affemblée d'Hypate étoit contraire à la paix; & que les Etoliens s'étoient réunis à Naupacte, pour foutenir de-là tout l'effort de la Guerre, fit partir Appius

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Claudius devant lui avec quatre mille hommes, pour aller s'emparer des fommets des montagnes les plus inacceffibles. Pour lui il monta fur celui d'Oeta, où il fit un facrifice à Hercule, au lieu appellé * Pyra, parce que c'eft-là qu'on brûla le corps mortel dont ce Dieu s'étoit dépouillé. Etant parti de-là avec toute fon Armée, il marcha affez facilement jufqu'à Corax, qui eft une montagne très-haute entre Callipolis & Naupacte. Mais quand il y fut arrivé, plufieurs bêtes de fomme tomberent dans des précipices avec leurs fardeaux, & les foldats y effuyerent des fatigues extrêmes. On jugea alors combien on devoit méprifer un ennemi qui ne s'étoit pas faifi de ces défilés, d'où il eût pû si aisément fermer le paffage à l'Armée Romaine. Le Conful Malgré cette négligence, ce ne fut afficge Nau- qu'après avoir beaucoup fouffert

pacte.

'

qu'elle defcendit à Naupacte. Alors le
Conful ayant élevé un Fort contre la
Citadelle, partagea le refte de ses trou-
pes & les pofta autour des murailles
felon la difpofition du lieu. Ce Siége
ne couta pas moins de peine, de tra
* Pyra, fignifie Bucher.

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