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Conful.

éminence, dont la vûë s'étend princi- Philippe afpalement du côté d'Heraclée, cet * in- dont il ceffe, fiége Lamie, tervalle paroît encore plus court, & quelques de l'une il eft aifé de remarquer ce qui le fiege par jours après, fe paffe à l'autre. Lors donc que les ordre du Romains & les Macédoniens étoient occupés jour & nuit, comme à l'envi les uns des autres, à pouffer le fiege de ces deux Villes, en fe fervant ou de leurs machines contre les murailles, ou de leurs armes contre les ennemis les Macédoniens éprouvoient de bien, plus grandes difficultés; car tandis que les Romains employoient contre He raclée les trenchées, les mantelets, les tours, les beliers & toutes les autres machines dont on ufe au deffus de la terre, les Macédoniens pouffoient une mine avec des peines infinies, dans un terrein rude & pierreux, où ils rencontroient fouvent des rochers fi durs, que leurs outils s'émouffoient, fans les pouvoir entamer. Le Roi voyant que cet ouvrage avançoit fi peu, tâcha d'engager les habitans, par les conférences qu'il eut avec les principaux, à lui remettre la Ville entre les mains ;

*Les objets qu'on apperçoit d'un lieu élevé dans un fond, paroiffent moins éloignés, que fi on les voyoit d'une plaine à une autre.

recommen-,

cer la guerre,

bien perfuadé que fi Heraclée étoit prife la premiere, ils aimeroient mieux fe rendre aux Romains qu'à lui, & que le Conful voudroit fe faire honneur de la reddition de cette Place, & un mérite auprès des habitans, d'en avoir fait lever le siége aux Macédoniens. Il avoit raisonné jufte; car auffi-tôt que le Conful fut maître d'Heraclée, il envoya dire à Philippe de lever le Siége; qu'il étoit jufte que les Romains, qui avoient eu la peine de combattre les Etoliens euffent auffi les récompenfes de la victoire. Philippe abandonna Lamie, dont les habitans fe rendirent aux Romains pour éviter les malheurs qu'Heraclée avoit foufferts prefque à leurs yeux.

Les Etoliens preffent AnPeu de jours avant la prife d'He tiochus de raclée les Etoliens affemblés à Hypate, envoyerent à Antiochus des Ambaffadeurs, du nombre defquels étoit le même Thoas qu'on lui avoit déja dépêché dans une autre occafion. Ils avoient ordre de prier ce Prince premierement de revenir lui-même en Grece avec une nouvelle flotte & une nouvelle armée: fecondement, fi quelque raifon l'en empêchoit, de leur envoyer des troupes & de l'argent. Qu'outre qu'il étoit de fon honneur & de

fa bonne foi, de ne point abandonner fes alliés dans le befoin, fa fureté & celle de fes Etats demandoit qu'il occupât les Romains dans la Grece de telle façon qu'ils n'euffent ni le tems ni la liberté de détruire entierement les Etoliens, pour paffer enfuite dans l'Afie avec toutes leurs forces. Ces raifons qui étoient fans replique, firent impreffion fur l'efprit du Roi. Ainfi il donna fur le champ aux Ambassadeurs l'argent dont ils avoient befoin pour foutenir la guerre, & leur promit de leur envoyer inceffamment les troupés de terre & de mer qu'ils demandoient. Il retint auprès de lui Thoas qui y refta volontiers, pour folliciter en perfonne les fecours qu'il faifoit efperer.

mander la

Mais la prife d'Heraclée acheva Ils fe déterd'abattre le courage & de ruiner les minent à deefperances des Etoliens; & peu de paix. jours après le départ des Ambaffadeurs qui étoient allés pour engager Antiochus à reprendre les armes, renonçant abfolument à la guerre, ils en envoyerent au Conful pour lui demander la paix. Ils commençoient à le haranguer, lorfque ce Général les arrêta tout court, leur dit qu'il avoit

autre chofe à faire que de les entendre, & leur accordant une tréve de dix jours, les renvoya à Hypate avec L. Valerius Flaccus, à qui il leur ordonna d'expofer leurs raifons, comme ils auroient fait à lui-même. Lorfqu'ils y furent arrivés, les Principaux de la Nation tinrent confeil chez Flaccus, pour examiner avec lui de quelle maniere ils devoient traiter avec le Conful. Ils paroiffoient difpofés à lui rapeller dans la mémoire les alliances qu'ils avoient contractées avec le peuple Romain, & les fervices qu'ils avoient rendus à la République. Mais Flaccus leur confeilla de » ne point » parler des traités qu'ils avoient vio»lés. Que leur falut dépendant non » de la bonté de leur caufe, mais de la clémence du Peuple Romain., le meilleur parti qu'ils euffent a prendre, c'étoit d'avouer leur faute, » & d'en demander pardon. Que s'ils agiffoient en fupplians, il leur fer» viroit de médiateur auprès du Con»ful, & dans le Sénat à Rome, où il »étoit à propos qu'ils envoyaffent » auffi des Ambaffadeurs. « Suivant l'avis de Flaccus, ils conclurent tous que l'unique moyen de fe fau

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ver, étoit de s'abandonner * à la
bonne foi des Romains. Que cette
confiance les piqueroit d'honneur, &
leur ôteroit la volonté de maltraiter
des fupplians : & que pour eux ils fe-
roient toujours les maîtres de profiter,
pour se rétablir dans leur premier état,
des occafions que leur préfenteroit la
Fortune.

se remettent

Quand ils furent devant le Conful, Les Etoliens
Pheneas, chef de l'ambassade, fit une à la difcré-
harangue longue & pathétique, dans tion du P. R.
l'efpérance d'adoucir la colere du
vainqueur, & finit en difant que les
Etoliens remettoient leurs perfonnes &
tout ce qui leur appartenoit à la bonne
foi du Peuple Romain. Penfez- y mure-
ment, lui dit le Conful, & furtout
prenez bien garde de me tromper.
Alors Pheneas lui montra le decret
où ces termes étoient écrits mot pour
mot.» Puifque cela eft ainfi, reprit <<
le Conful, je vous fomme de me li- « & fa réponse
vrer fans differer, votre citoyen « impérieuse
Dicearchus, & Menetas d'Epire, « qui hélitoient
(cet homme étant entré dans Nau- ce à obéir.

* S'abandonner à la la difcrétion, à la merci du
bonne foi du vainqueur,
dans le fens des Romains,
c'étoit proprement mettre
fa perfonne & fes biens à

vainqueur. Mais les Eto-
liens donnoient à ces ter-
mes une interprétation
plus favorable.

Demandes du Conful,

aux Etoliens

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