Obrazy na stronie
PDF
ePub

aucune précaution. Gracchus qui tenóit fes troupes fous les armes dans le deffein de les bien recevoir, n'attendit que le tems dont il eût befoin pour faire rentrer fon détachement dans le camp ; & auffi-tôt il fit fortir les autres par toutes les portes, & leur ordonna de fondre fur l'ennemi en pouffant de -grands cris. Les Efpagnols ne pûrent foûtenir cette attaque auffi vive qu'imprévûë. Ceux qui s'étoient attendus à forcer le camp des Romains, ne pûrent même défendre le leur. Car ils furent d'abord mis en déroute, & étant rentrés pleins de frayeur dans leurs retranchemens ils en furent chaffés avec la même facilité. On leur tua ce jour-là neuf mille hommes fur la place; on leur en prit trois cens vingt vivans, avec cent douze chevaux, & trente-fept étendards. Les Romains, ne perdirent que cent neuf Soldats.

Après cette victoire Gracchus alla ravager la Celtiberie, enlevant les hommes, les beftiaux & tous les autres effets; enforte que ces Peuples fe rendant à lui volontairement, ou recevant le joug par force & par crainte, il foûtmit en peu de jours cent trois Villes & fit un butin immenfe. Il revint en

[ocr errors]

Gracchus founet cent

trois Villes.

,

en

fuite fur fes pas, & attaqua tout de nouveau Alcé. Les Affiégés foûtinrent la premiere attaque. Mais quand ils virent que Gracchus employoit contre "eux, non-feulement les armes de fes Soldats, mais encore les ouvrages & les machines; defefperant de fauver la Ville, ils fe retirerent tous dans la Citadelle; & quelques jours après voyant au Propreteur des députés pour lui demander quartier, ils fe rendirent à lui, eux, & tout ce qui leur appartenoit. Les Romains après cette conquête, firent un riche butin dans le païs, & prirent prifonniers plufieurs perfonnages illuftres, & entre autres le fils & la fille de Turrius Roi de cette contrée, & le Prince le plus puiffant de toute l'Espagne. Quand il eût appris la défaite des fiens il envoya demander à Gracchus un fauf-conduit avec la permiffion de le venir trouver dans fon camp. En y entrant il comtel GénéralTM, mença par demander

s'il lui laifferoit la vie? Et quand Gracchus l'en eût affûré, il luí demanda encore s'il lui permettroit de porter les armes pour le Peuple Romain? Et fur la liberté que lui en laiffa le Propréteur, je vous fervirai donc, ajoûta

t'il, contre mes anciens Alliés,* puifqu'ils ne fe font pas mis en peine de me défendre contre vous. Depuis..ce jour il s'attacha aux Romains, & les fervit toûjours avec autant de fidélité que de valeur. Quelque-tems après la puiffante & célébre Ville d'Ergavia effrayée du défaftre des Peuples voifins, ouvrit fes portes aux Romains.

Quelques Auteurs affurent que cette reddition ne fut pas fincere, & que Gracchus n'eût pas plûtôt retiré fes Légions, que ce Peuple fe révolta ; & que quelque-tems après il livra aux Celtiberiens, auprès du Mont Caunus, un grand combat qui dura depuis fix heures du matin jusqu'à midi : qu'il y périt beaucoup de monde tant d'une part que d'autre ; & que tout l'avantage dont fe pûrent flatter les Romains, c'eft que le lendemain ils revinrent défier l'ennemi dans fon camp où il fe tenoit renfermé; que fur le refus qu'il fit d'en fortir, ils pafferent tout le jour à ramaffer fes dépouilles ; que le troifiéme jour il fe donna un combat encore plus fanglant que le premier; que

Le paffage Latin est trés-obscurou pour mieux dire, ne fait aucun fens Je lui en ai donné un qui paToît très-vraisemblable, li ce n'est pas le véritable.

Les Cenfeurs choifif

la victoire fe déclara évidemment pour les Romains qui prirent & pillerent le camp des Celtiberiens, après leur avoir tué vingt-deux mille hommes, en avoir pris plus de trois cens, avec un pareil nombre de chevaux, & foixante & douze Etendards. Qu'alors cette Nation avoua fa défaite, demanda la paix & l'obferva depuis ce -jour-là avec plus de fincerité qu'auparavant. Les mêmes Ecrivains rapportent que L. Poftumius battit auffi les Vaccéens en deux differentes rencontres dans l'Espagne ultérieure. Qu'il leur tua autour de trente-cinq mille hommes, & qu'il s'empara de leur camp. Mais il eft plus vrai-femblable qu'il arriva trop tard dans fa Provin-ce, pour être en état d'y remporter de fi grands avantages.

Les deux Cenfeurs firent avec une fent le Sénat, parfaite union la revûë & le choix des & font faire Sénateurs. Le Cenfeur M. Emilius

plufieurs ou Lepidus grand Pontife fut lui-même

vrages publics.

Il est étonnant que Tite-Live ait fitôt oublié -ce qu'il avoit avance au chap. 39. de ce même Livre; fçavoir, que L. Poftumius étoit arrivé en Efpa gne dès l'année précédente; & que cette même an

née il étoit convenu avec Gracchus qu'il marcheroit contre les Vaccéens

tandis que fon collégue iroit aux extrêmités de la Celtiberie. Il feroit difficile de rendre raifon de ces inadvertances.

élû* Prince ou Chef de cet Ordre. Trois Sénateurs en furent exclus. Lepidus en conferva quelques-uns à qui fon collégue vouloit ôter ce rang De l'argent qu'on leur avoit aligné & qu'

'ils avoient partagé entre eux, ils firent faire les ouvrages fuivans. Lepidus fit élever une digue auprès de Terracine: mais comme il avoit des terres de ce côté-là, ce travail ne fut pas approuvé, & on lui reprocha d'avoir fait fervir les deniers publics à fon utilité particuliere. De plus il fit marché avec des ouvriers pour blanchir le † Théâ

*Prince ici ne fignifie que premier entre fes é gaux.

[ocr errors]

+Ce paffage fouffre de grandes difficultés. Premierement il eft conftant par le témoignage de Valere Maxime liv. 2. ch. 4. par celui de Tacite liv. 14. chap. 20. des Anuales, &par celui de Tite-Live Tui-même dans le Sommaire du liv. 48. qu'il n'y avoit point encore en ce rems-là à Rome de Théâtre fixe, ftable & perma ment, & que le Peuple affiftoit debout à la reprefentation des jeux or i, ya peu d'apparence qu'on ait fait cette dépenfe pour un Théâtre paffager &

[blocks in formation]
« PoprzedniaDalej »