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Nouveaux Préteurs de cette Province,
& les amis de Calpurnius & de Quin-
tius, qui prenoient leurs intérêts en
leur abfence. Les deux partis avoient
à leur tête chacun un Conful, & une
partie des Tribuns du Peuple. Ceux
qui favorifoient les nouveaux Préteurs
affûroient qu'ils s'oppoferoient à l'Ar-
rêt du Sénat, s'il rappelloit les armées
d'Espagne : & leurs adverfaires de leur
côté déclaroient qu'en ce cas, ils ne
permettroient pas qu'on tráitât d'aucu-
ne autre affaire. Enfin la caufe des ab-
fens fut trouvée la moins bonne ; &
l'Arrêt qui fut rendu portoit que les
Préteurs leveroient parmi les Romains
quatre mille hommes d'infanterie &
quatre cens cavaliers
& parmi les
Alliés cinq mille hommes d'infanterie
& cinq cens cavaliers, qu'ils mene-
roient avec eux en Efpagne. Qu'après
avoir diftribué ces troupes dans les
quatre Légions qui y étoient déjà, ils
congédieroient ce qui excéderoit dans
chaque Légion le nombre de cinq mille
fantaffins & trois cens cavaliers; &
qu'ils commenceroient par ceux qui
avoient fait leur tems aufquels ils
ajoûteroient ceux qui fur le témoigna
ge de Calpurnius & de Quintius, ષ્ટિ

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Difpute au

fujet de la Préture va

cante par la mort de De

cimius,

feroient diftingués dans le combat par leur courage & leur fidélité.

Cette difpute appaifée fit place une autre qu'excita la mort du Préteur C. Decimius. Quatre fe prefentoient pour remplir fa place: Cn. Sicinius & L. Pupius qui avoient été Ediles l'an née précédente: C. Valerius Prêtre de Jupiter, & Q. Fulvius Flaccus. Ce dernier ayant été défigné Edile, n'avoit point pris la robe de Candidat, mais briguoit la dignité vacante avec plus de chaleur qu'aucun de fes compétiteurs. La difpute étant reftée entre lui & Valerius; comme après avoir égalé le crédit de ce dernier, il parut prendre peu à peu le deffus, une partie des Tribuns foûtint qu'on ne devoit avoir aucun égard à fa demande, puifqu'il ne devoit obtenir ni exercer en même-tems deux Magiftratures furtout de celles qu'on appelloit Cu-rules. Les autres Tribuns foûtenoient au contraire qu'on devoit le fouftraire à la rigueur de la Loi, pour laiffer aur Peuple la liberté d'élèver à lá Prétüre celui des Prétendans qui lui agréroit davantage. Le Conful Porcius d'abord ne vouloit point recevoir fon nom.. Mais enfuite ayant affemblé les Séna

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teurs pour appuyer fon fentiment de Teur autorité, il leur dit qu'il leur demandoit leur avis fur l'ambition infupportable dans une République, d'un Citoyen qui ayant été défigné Edile, vouloit fe faire nommer Préteur. Que pour lui fon deffein étoit à moins

qu'ils ne fuffent d'un avis different d'obferver la Loi à la rigueur dans l'élection dont il s'agiffoit. Les Sénateurs opinerent que le Conful verroit Q. Fulvius, & l'engageroit à fouffrir que la Loi fut fuivie dans l'Affemblée qui alloit fe tenir pour nommer un Préteur à la place de Décimius. Porcius ayant fait connoître à Flaccus lestermes de l'Arrêt du Sénat, & l'intention des Sénateurs, il lui répondit qu'il ne feroit rien qui fut indigne de lui. Comme cette réponse étoit ambiguë les Sénateurs lui donnant le fens qui Tes flattoit le plus, crurent que Flaccus avoit voulu faire entendre, qu'il céderoit à l'autorité du Sénat. Mais dès que l'Affemblée eût été convoquée, il brigua avec plus d'ardeur encore que devant, reprochant au Conful & au Sénat, qu'ils lui arrachoient le bienfait du Peuple Romain, & le rendoient odieux,fous le faux prétexte qu'il vous

loit réunir deux dignités ; comme s'ils n'étoient pas affûrés qu'il fe démettroit de l'Edilité, dès qu'il auroit été défigné Préteur. Le Conful voyant que l'opiniâtreté de Flaccus ne faifoit qu'augmenter, & que la faveur du Peuple fe déclaroit de plus en plus pour lui, congédia l'Affemblée, & convoqua les Sénateurs. Tous furent d'avis qu'il falloit traiter cette affaire avec le Peuple même, puifque Flaccus ne vouloit pas fe rendre à l'autorité du Sénat. Quand on l'eût affemblé, & que le Conful eut déclaré les intentions du Sénat; Flaccus perfiftant toû jours dans le même deffein, remercia les Citoyens de l'affection dont il l'avoient honoré, en lui donnant leurs fuffrages pour l'élever à la Préture, toutes les fois qu'on les leur avoit demandés. Que pour lui il étoit réfołu de fe prêter à la bonne volonté que fes concitoyens avoient pour lui. Ces dernieres paroles allumerent tellement le zéle & la faveur du Peuple, qu'infailliblement Flaccus alloit être nommé Préteur, fi le Conful eût voulu recevoir fon nom. Les Tribuns toûjours divifés continuerent à foûtenir fortement leur opinion, & le Conful à dé

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fendre la Loi; jufqu'à ce qu'enfin il raffembla tout de nouveau les Sénateurs, & fit rendre un dernier Arrêt qui portoit que, puifque l'opiniâtreté de Flaccus, & l'entêtement de la multitude, empêchoient qu'on ne tint les Affemblées conformément à la Loi, le Sénat jugeoit qu'il y avoit affez de Préteurs dans la République; que Pub. Cornelius feul rendroit la juftice à Rome dans les deux Tribunaux, & préfideroit à la célébration des jeux Apollinaires.

Le Sénat ayant éludé cette Affemblée par fa prudence & fa fermeté, on en tint une autre, dans laquelle il s'éleva une dispute beaucoup plus importante, tant par le nombre & le crédit des compétiteurs, que par le prix auquel ils afpiroient. Il étoit queftion de la cenfure. Elle étoit briguée avec beaucoup de chaleur d'un côté par L. Valerius Flaccus, les deux Scipions Publius & Lucius, Cn. Manlius Vulfo, & L. Furius Purpureo, tous Patriciens; & de l'autre, par des Plebeiens qui n'étoient pas moins confidérables, M. Porcius Caton, M. Fulvius Nobilior, & deux Sempronius, Titus & Marcus, portant les furnoms de Lon

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