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pere Attalus leur avoit rendus dans » la Guerre qu'ils avoient faite contre » Philippe même, ou des périls & des travaux aufquels il s'étoit exposé » lui-même,pendant tout le tems qu'ils ❞ avoient combattu contre Antiochus → par mer & par terre. Qu'outre ces raifons, Eumenes avoit pour lui le jugement des dix députés, qui en » lui accordant Cherfonnefe & Lyfi» machie, lui avoient fans doute ac»cordé Enus & Maronée que leur situation devoit faire regarder comme l'acceffoire d'un don plus confidérar »ble. Pour Philippe, étoit-ce en vertu » des fervices qu'il avoit rendus aut » Peuple Romain, ou des droits qu'il avoit comme Roi de Macédoine; qu'il avoit mis Garnison dans deux » Villes fiéloignées de fess Etats 3 » Qu'ils fiffent venir les Maronites, & qu'ils apprendroient d'eux le vérita »ble état oùs fe trouvoient ces. Places Les députés de Maronées étant ape »pellés, avouerent que le Roi ne fe contentoit pas de tenir Garnifondan's » un feul endroit de Maronée, comme » c'étoit l'ufage, mais que tous les quartiers de cette Ville étoient rem >>>plis de Macédoniens. Qu'ainfiquié❤

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toient les partifans ou pour mieux di- «< re les efclaves de ce Prince qui y do- « minoient; qu'eux feuls avoient la li- « berté de parler & dans le Sénat, & « devant le Peuple: qu'eux feuls dif- « pofoient de toutes les Charges & de «. toutes les dignités pour eux-mêmes, « ou pour leurs amis. Que les gens de «< bien, pour avoir parlé en faveur « des Loix & de la liberté, étoient « ou exilés de leur patrie, ou y vi- « voient dans l'obfcurité & dans le fi- «. lence, foumis à la volonté des plus « méchans. Ils ajoûterent au fujet de « leurs confins, que Q. Fabius La- «e béon étant dans le païs, avoit borné « les prétentions de Philippe au vieux « chemin royal tirant vers les Monta, « gnes de Thrace, & qui ne s'étende en aucun endroit du côté de la mer, «< Mais que depuis, ce Prince avoit « tracé de nouvelles limites, dans lef«. quelles il avoit enfermé les campa- «. gnes & les Villes des Maronites.»>

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Réponse de

Philippe à

A ces derniers Philippe répondit tout autrement qu'il n'avoit fait aux Eumenes & Theffaliens & aux Perrhebiens. « Cee, aux Maronin'eft, dit-il, nil aux Maronites ni à«, Eumenes que j'ai maintenant affaire, « mais à vous, Romains, à vous dont«

tes.

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l'injuftice & la mauvaise volonté à » mon égard fe manifefte depuis long»tems. Je croyois qu'il étoit juste qu'on me rendit les Villes de Macé» doine qui s'étoient révoltées contre » moi pendant la tréve, non qu'elles puffent augmenter beaucoup les for» ces de mon Royaume, étant peu "confidérables, & fituées aux extrê» mités de mes Etats; mais parce que leur exemple étoit d'une grande "conféquence pour contenir le refte. » des Macédoniens: c'eft ce que vous »'m'avez refufé pendant la Guerre d'E

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tolie. Le Conful Manius Acilius » m'avoit ordonné d'affiéger Lamia; & après bien des fatigues, après avoir livré plufieurs combats contre » les affiégés; & élevé un grand nom »bre de batteries contre les murailles » de cette Ville, j'étois fur le point de » m'en rendre maître, lorfqu'il m'arracha la victoire d'entre les mains. » en m'ordonnant de lever le fiége, & » d'emmener mes troupes d'un autre Ecôté. Pour adoucir en quelque forte: » l'amertume de cet affront on me » permit de reprendre dans la Theffa- : lie, dans la Perrhebie & dans l'Arha- i manie, quelques places qui peuvent : › paffer

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paffer pour des Châteaux plûtôt que pour des Villes : & depuis quelques « jours vous me les avez encore ôtées, Q. Cecilius. Il n'y a qu'un moment <<< que les députés d'Eumenes foûte- « noient que leur Maître méritoit beau- «<< coup mieux que moi qu'on lui aban- « donnât les Villes qu'on avoit ôtées « à Antiochus; & leur raifonnement, « s'il vous plaît, leur paroiffoit fans « replique. Pour moi, j'en juge bien «< differemment. Car comme il étoit « impoffible qu'Eumenes confervât son « Royaume, fi vous n'aviez pas atta- « qué & vaincu Antiochus ; c'eft lui « qui vous a obligation, & non pas « vous à lui. Il n'en eft pas de même « de moi. Car bien loin que j'aye été « en danger de perdre la moindre par-, « tie de mes Etats, j'ai refufé trois «. mille talens, cinquante Vaiffeaux «< Couverts & toutes les Villes de « Grece que j'avois poffedées aupara- « vant, que m'offroit Antiochus pour « m'engager à faire alliance avec lui: «e je me fuis déclaré fon ennemi avant « même que Manius Acilius fit paffer « Les troupes dans la Grece, & j'ai foûtenu avec ce Conful la partie de la « Guerre dont il m'a chargé. Et lorf- «< Tome 11.

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» que fon fucceffeur L. Scipion eût ré» folu de conduire fon armée par terre jufqu'aux bords de l'Hellefpont » non-feulement je lui donnai passa»ge fur mes terres mais encore je » lui frayai les chemins, fis faire des » ponts & des chauffées, & lui four>nis les vivres dont il eut befoin pen»dant qu'il traverfa la Macédoine » & même lorfqu'il paffa par la Thra›› ce où entre les autres fervices » que je lui rendis, je contins ces »Barbares, & les empêchai de le troubler dans fa marche. Pour un »zéle fi bien marqué, je pourrois di»re, pour des fervices fi importans, » n'étoit-il pas de votre générofité, » Romains, d'ajoûter à mes Etats

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quelques Villes ou quelques Provin» ces, plûtôt que de me dépouiller de » celles que je tenois de mes ancêtres » ou de vos bienfaits, comme vous le » faites aujourd'hui ? On ne me resti» tuë point les Places que vous avoüez » avoir fait partie de mon Royaume. » Eumenes vient pour me dépouiller, » comme fi ma cause étoit la même que » celle d'Antiochus. Et il appuye le »plus impudent de tous les menfonges de l'autorité du decret des dix dépu

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