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Reine en cas qu'elle le rendit vainqueur. Voilà ce qui fe pafla cette année dans la Ligurie.

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Furius Préteur de Gaule, cherchant dans la paix un prétexte de faire la Guerre aux Manceaux dont il n'avoit aucun lieu de fe plaindre, les avoit attaqués, & leur avoit ôté leurs armes. Ces Peuples étant venus à Rome fe plaindre de cette injure, furent renvoyés par-devant le Conful Emilius; & ayant plaidé leur caufe devant ce Général que le Sénat en avoit rendu l'arbitre furent déclarés innocens malgré tous les efforts du Préteur. Ainfi on leur rendit leurs armes Furius eut ordre de fortir de la Province. Le Sénat donna enfuite audience aux Ambaffadeurs des Alliés, qui, de toutes les parties du Latium, s'étoient affemblés à Rome. Ils fe plaignoient qu'une grande partie de leurs Citoyens étoient venus s'établir à Rome, & qu'ils y étoient compris dans le dénombrement avec ceux de la Ville. Le Préteur Q. Terentius Culleon fut chargé d'en faire la recherche, & de renvoyer dans leur païs tous ceux que les Ambaffadeurs prouveroient y avoir été enregistrés, eux ou leurs peres,

M. Fulvius

triomphe &

pendant la Cenfure de C. Claudius & de M. Livius, ou celle de leurs fuc-> ceffeurs. Cette perquifition renvoya: dans le Latium douze mille Latins, & foulagea Rome de la multitude d'étrangers qui commençoit à la furchar-) ger.

Avant que les Confuls revinffent à demande le Rome, le Proconful M. Fulvius y arP'obtient mal riva de l'Etolie. Après qu'il eût expogré l'oppofi fé au Sénat dans le temple d'Apollon

tion d'un

Tribun du Peuple,

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&

ce qu'il avoit fait dans l'Etolie & la
Cephallenie, il pria les Senateurs de
trouver bon que pour les fervices qu'il
avoit rendus à la Republique, & les
heureux fuccès qu'il avoit eûs contre
fes ennemis on rendit aux Dieux lesi
actions de graces convenables
qu'on lui permît à lui-même d'entrer
triomphant dans la Ville. Le Tribun
du Peuple M. Alburius déclara qu'il
s'oppofoit à tout ce qui pourroit être
décidé là-deffus avant l'arrivée du
Conful Emilius. » Il ajoûta que ce Gé-
» néral avoit deffein de mettre obsta-
»cle au triomphe du Préteur, & qu'en
» partant pour fa Province, il l'avoit
» chargé d'empêcher qu'on prit aucun
» parti fur cette affaire jufqu'à fon re-
tour. Que Fulvius ne perdroit rien

pour attendre ; & que le Senat feroit « le maître, en prefence même du Con- « ful, d'ordonner ce qu'il jugeroit à « propos. M. Fulvius repliqua que « quand le public ne feroit pas infor- « mé de l'inimitié qui regnoit entre << Emilius & lui, de l'animofité & de « la hauteur prefque tyrannique avec « laquelle ce Conful traitoit ceux qu'il « croyoit avoir raifon de haïr; toû- « jours feroit-il indigne que fon ab- « fence fit differer les hommages qu'on « devoit aux Dieux, & la récompense «< qu'il avoit lui-même méritée : & a qu'on arrêtât aux portes de Rome un « Général qui avoit fi avantageufement « combattu pour la gloire de la Repu- « blique, auffi-bien que l'armée victo- « rieufe, les prifonniers qu'elle ame- « noit avec elle, & les dépouilles dont «< elle étoit chargée, jufqu'à ce qu'il plût au Conful, qui s'arrêtoit exprès en chemin, de revenir dans la Ville. « Mais quelle juftice pouvoit-il atten. « dre d'un Conful dont la haine avoit « fait tant d'éclat, & qui avoit porté « dans le tréfor un Arrêt qu'il avoit fait «e rendre furtivement par un petit nom. « bre de Sénateurs, pendant l'abfence « de tous les autres ? Il ne lui paroif- «

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» foit pas, difoit-il, qu'Ambracie eût » été prise d'affaut; après qu'il avoit » employé les mantelets, les tours & »les beliers pour en abattre les mu» railles, après qu'il avoit été obligé » de faire de nouvelles batteries en la » place de celles que les Affiégés a» voient brûlées & détruites, après » qu'on avoit combattu pendant quin» ze jours au-deffus & au-deffous de la mine,après que fes Soldats déja maî» tres des murailles avoient combattu depuis le matin jufqu'à la nuit,& tué plus de trois mille ennemis, avant d'obliger les Affiégés à fe rendre. Qu'il avoit porté l'aigreur jufqu'à » l'accufer devant les Pontifes d'avoir pillé les ornemens des Temples dans une Ville prise d'affaut ; comme s'il » avoit été permis d'enlever les dé»poüilles de Syracufe & des autres » Villes , pour en orner celle de Ro» me, & qu'Ambracie fut la feule Vil» le privilegiée, & la feule dont on ne » pût rien emporter fans commettre un facrilége. Qu'il fupplioit les Séna»teurs, & le Tribun lui-même, de ne » le pas expofer aux outrages que lui » préparoit le plus orgüeilleux de tous » les ennemis.

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Auffi-tôt tous les Sénateurs commencerent les uns à prier le Tribun de fe défifter de fon oppofition, les autres à lui en faire des reproches. Mais ce qui fervit le plus à Fulvius, ce fut le difcours de Tib. Gracchus l'un des Collegues d'Alburius. « Il dit qu'il « étoit odieux d'ufer du pouvoir de fa « charge pour faire du mal à fes pro- « pres ennemis. Mais que rien n'étoit «< plus honteux & plus indigne que de « voir un Tribun du Peuple employer l'autorité que lui donnoient les Loix « facrées, pour fervir la paffion, & af- « fouvir la cruauté d'autrui. Que c'é- « toit par les fentimens de fon cœur « qu'on devoit aimer ou haïr; & par « les lumieres de fon efprit qu'il falloit « approuver ou blâmer la conduite des « autres; & ne pas dépendre du capri- « ce d'un particulier, ni étudier les « mouvemens de fon ame, & l'air de « fon vifage, pour s'y conformer d'u- « ne maniere fervile que le Tribun « avoit tort d'appuyer la haine injuste « du Conful, de fe fouvenir des ordres «< particuliers qu'il lui avoit donnez, « & d'oublier que le Peuple Romain «< lui avoit confié la puiffance Tribu- « nicienne, pour fecourir les Citoyens

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