Bebius refteroit à Pellinée.

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Manius Aci

falie, où il

bre de Villes.

Ce fut en ce tems-là que le Conful, Le Conful Manius Acilius ayant paffé la mer avec lius entre vingt mille hommes de pié, deux mille dans la Thefcavaliers, & quinze éléphans, char- prend un gea les Tribuns des foldats dont il grand nomconnoiffoit la capacité, de conduire l'infanterie à Lariffe, pendant que luimême il alla avec fa cavalerie joindre Philippe à Limnée. A l'arrivée du Conful, les habitans rendirent la Ville fans héfiter, & avec elle, la garnifon d'Antiochus, & les Athamanes qui s'y trouverent. Acilius alla auffi- tôt de Limnée à Pellinée. Les Athamanes se rendirent à lui les premiers; & auffitôt après, Philippe de Megalopolis en fit autant. Comme il fe retiroit de la Place, le Roi Philippe qui fe trouva par hazard fur fon paffage, ordonna aux fiens de le faluer du nom de Roi par dérifion; puis s'en étant approché lui-même, il l'appella fon frere, par une raillerie peu digne de la Majesté Royale. Il fut enfuite conduit au Conful qui le fit charger de chaînes, & peu de jours après, l'envoya à Rome en cet état. Tout le refte des prifonniers, tant Athamanes que Syriens, foldats d'Antiochus, trouvés dans les Places

qui fe rendoient ces jours-là, furent livrés au Roi Philippe. Ils étoient au nombre de trois mille. Le Conful s'en alla enfuite à Lariffe pour y tenir le confeil de guerre. En chemin faisant il rencontra les Députés de Pialie & de Metropole, qui lui apportoient les clefs de leurs Villes. Philippe ayant traité avec beaucoup de douceur ceux que le Conful lui avoit abandonnés fur tout les Athamanes, dans le deffein de gagner l'affection de cette Nation, qu'il ne defefperoit pas de foumettre à fon empire, conduifit fon armée dans l'Athamanie, ayant renvoyé devant lui fes prifonniers, chacun dans fa patrie. Leur retour fit beaucoup d'impreffion fur l'efprit de leurs compatriotes, fur tout quand ils leur vantoient la clémence & la générosité dont le Roi avoit ufé à leur égard. D'un autre côté, Amynander, dont la préfence & l'autorité avoient conténu le peuple dans le devoir, craignant d'être livré à Philippe, qui le haïffoit depuis long-tems, ou aux Romains, qui alors étoient justement irrités contre lui, à caufe de fa révolte, fortit de fon Royaume & fe retira à Ambracie avec fa femme & fes enfans. Par fa

fuite l'Athamanie entiere tomba fous la puiffance de Philippe. Le Conful étoit refté quelques jours à Lariffe, principalement pour remettre fa cavalerie des fatigues de la navigation, & de la longue marche qu'elle avoit faite en fortant des vaiffeaux. Mais quand il vit que ce peu de repos avoit rendu à fon armée toute fa vigueur & tout fon courage, il partit pour Cranon. Dès qu'il parut, les Villes de Pharfale, de Scotuffe & de Pheres fe rendirent à lui avec les garnifons qu'Antiochus y avoit laiffées. Des foldats dont elles étoient compofées, it y en eut mille qui s'offrirent à fervir pour les Romains; il les livra à PhiHippe, & renvoya les autres fans armes à Demetriade, il reprit enfuite Proerne, & quelques Forts des environs. Alors il s'avança jufqu'au Golfe de Maliac. Lorfqu'il approchoit du paffage étroit, au-deffus duquel on a bâti Thaumaces, tous les jeunes gens en armes abandonnerent cette Ville ? & s'emparerent des hauteurs & des forêts, d'où ils venoient fondre, fuivant l'occafion, fur les troupes des Romains. Le Conful commença par leur envoyer des gens, qui en leuz

parlant de près les puffent engager à abandonner une entreprise téméraire, & dans laquelle il y avoit plus de fureur que de courage. Mais voyant qu'ils n'entendoient point de raifon, il ordonna à un Tribun de faire un circuit avec les foldats de deux Enfeignes, & de fermer le chemin de la Ville à cette troupe obftinée après quoi il la prit, la trouvant fans défense. Ces jeunes gens jugeant par les cris qu'ils entendoient derriere eux, de ce qui fe paffoit dans la Place, voulurent abandonner les forêts d'où ils fe jettoient fur les Romains; mais ils furent prefque tous tués par les foldats du Tribun. Le Conful en deux jours alla de Thaumaces jufqu'aux rives du Sperchius, d'où il ravagea les terres de ceux d'Hypate.

Pendant ces expéditions, Antiochus étoit à Chalcis. Là s'appercevant que de tous les avantages qu'il avoit efperé tirer des Grecs, il ne lui reftoit que le fouvenir des plaisirs qu'il avoit goûtés dans cette Ville pendant tout un hiver, & des nôces qu'il y avoit contractées avec fi peu de décence; il commença à fe plaindre des vaines promeffes des Etoliens, & de la fotte

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arrogance de Thoas ; & à admirer Annibal non-feulement comme un Général prudent & expérimenté, mais encore comme un Prophete qui lui avoit prédit tout ce qui arrivoit alors. Cependant pour ne pas ruiner par une indolence volontaire un projet dans lequel il s'étoit engagé témérairement, il envoya avertir les Etoliens fes alliés de faire prendre les armes à toute la jeuneffe de leur païs. Il y conduifit lui-même environ dix mille hommes de pié, en comptant ceux qui étoient venus depuis peu de l'Afie, & cinq cens cavaliers. Il y trouva les Etoliens en plus petite quantité que jamais ; & quand il s'en plaignit aux principaux du païs qui n'étoient venus qu'avec une poignée de clients, ils lui répondirent qu'ils avoient fait tous leurs efforts, pour amener avec eux le plus de monde qu'ils pourroient; mais qu'ils n'avoient rien gagné ni par leur autorité, ni par leurs promeffes fur l'efprit d'une jeuneffe qui avoit opiniâtrément refufé de s'enroller. Alors deftitué & du fecours de fes fujets,qui ne fe hâtoient point de fortir de l'Afie, & de celui qu'il avoit cru trouver en Gréce fur la parole de fes alliés, il fe retira dans le Détroit