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pelotton fe trouve oppofé. La nuit approchoit lorfque les Thraces abandonnerent le combat, non pour éviter les bleffures ou la mort mais pour emporter leur butin qu'ils trouvoient affez confidérable.

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L'avant-garde des Romains étant fortie du défilé , campa dans un lieu à découvert aux environs du Temple de Diane. L'arriere-garde refta au milieu pour y garder les bagages & s'y retrancha d'un double foffé & & d'une double paliffade. Le lende→ main, ayant fait reconnoître le païs avant de se mettre en marche, elle alla rejoindre la tête. Dans ce combat ainfi difperfé, Manlius avoit perdu une partie de fes bagages, un grand nombre des valets de l'armée, & même des Soldats mais rien ne lui fut plus fen-> fible que la mort de Q. Minucius Thermus l'un des plus braves Officiers de l'armée. Ce jour-là les Romains allerent camper fur les bords de l'Hebre. De-là ils traverferent le païs des Eniens au-delà du Temple d'Apollon furnommé Zerinthien par les habitans. Ils trouverent d'autres défilés autour de Tempyres, auffi difficiles que les premiers, mais moins propres à des em

buches, parce qu'il n'y avoit ni bois, ni enfoncemens. Les Thraufes, Nation Thrace, auffi-bien que les précédentes, vinrent s'en emparer dans l'efperance de s'enrichir des dépouilles des Romains, comme les autres. Mais n'y ayant dans ce canton, ni buiffons, ni cavités où ils puffent fe cacher, ils furent apperçûs ; & par cette raison cauferent moins de terreur & de tumulte parmi les Romains. Car malgré le defavantage de leur pofte, ils alloient combattre à découvert, Enfei gnes déployés, & fans être furpris. Ils avancerent fur la hauteur en bon ordre, ferrant leurs rangs en pouffant de grands cris, & du premier choc, firent plier les ennemis, puis les mirent en déroute: & la difficulté des lieux qu'ils avoient oppofée aux Romains, les embarraffant eux-mêmes dans leur fuite, fut caufe qu'ils furent prefque tous tués. Les Romains vainqueurs allerent camper de-là à un Bourg des Maronites appellé Siré. Le lendemain ils arriverent par des chemins ouverts de toutes parts, dans la plaine Priatique où ils refterent trois jours, pour y recevoir les bleds tant ceux que les Maronites leur fournirent volontaire

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ment que ceux qu'on leur apportoit de leurs Vaiffeaux, qui les fuivoient chargés de toute forte de provifions. De-là ils allerent en un jour à Apollonie, d'où ils fe rendirent à Naples par les terres des Abderites. Dans toute cette route où ils ne rencontroient que des Colonies Grecques, ils ne furent point troublés dans leur marche. Mais ayant encore à paffer au milieu des Thraces, quoiqu'on ne leur dreffat point d'embûches, ils ne laifferent pas d'en apprehender jour & nuít, juf qu'à ce qu'ils arriverent dans la Macédoine. La même armée, lorfque L. Scipion l'avoit conduite par le même chemin, avoit trouvé les Peuples plus traitables, par la feule raifon qu'elle n'étoit pas chargée d'un butin affez riche pour les attirer. Cependant Claudius conte que Mutines cet Officier Numide, dont il a été parlé ci-devant, ayant été envoyé devant l'armée pour reconnoître les paffages, avec quatre cens cavaliers Numides & un petit nombre d'Elephans rencontra un corps de quinze mille Thraces: que fon fils, avec un escadron de cent cinquante Cavaliers choifis, s'ouvrit un chemin à travers les ennemis. Que

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bien-tôt après, pendant que fon pere combattoit les Thraces avec fa cavalerie rangée à droit & à gauche autour des Elephans placés au milieu, il vint fondre comme un torrent fur les ennemis par derriere, & jetta parmi eux une telle épouvante, qu'ils n'oferent venir attaquer les Légions. Pour revenir à Cn. Manlius, il mena fon armée par la Macedoine dans la Theffalie. De-là étant venu par l'Epire à Apollonie, il y paffa l'hyver, la mer ne lui paroiffant pas affez fûre pour s'embarquer.

L'année étoit prête à finir, lorfque le Conful M. Valerius revint de la Ligurie à Rome, pour la création des nouveaux Magiftrats, n'ayant rien fait de mémorable dans fa Province, qu'il pût apporter pour raifon de ce qu'il étoit venu plus tard qu'à l'ordinaire pour préfider aux Affemblées. Car il ne les tint pour la nomination des Confuls que le dix-huit de Février. On choifit M. Emilius Lepidus & C. Flaminius. Le lendemain on créa Préteurs Appius Claudius Pulcher, Ser. Sulpitius Galba, Q. Terentius Culleo, L. Terentius Maffa, Q. Fulvius Flaccus, & M. Furius Craffipes. Le Conful

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propofa enfuite au Sénat de fixer les. départemens des Préteurs. Ils destinerent deux de ces Magiftrats à rendre l'a justice à Rome deux à gouverner la Sicile & la Sardaigne; & en garderent deux pour commander dans l'Italie même, l'un à Tarente, & l'autre dans la Gaule: & fur le champ les fix eurent ordre de tirer au fort. Ser. Sulpicius eût la commiffion de rendre la juftice aux Citoyens & Q. Terentius aux Etrangers. L. Terentius fut envoyé dans la Sicile, & Q. Fulvius dans la Sardaigne. Tarente échût à Appius Claudius, & la Gaule à Marcus Furius. Cette année L. Minucius Myrtifus, & L. Manlius, en conféquence d'un ordre de M. Claudius Préteur de On livre la Ville, furent livrés par les Feciaux. aux Cartha- aux Ambaffadeurs des Carthaginois Romains qui qui les accufoient de les avoir maltrai avoient mal- tés & emmenés à Carthage. On pu

ginois deux

traité leurs Ambaffadeurs.

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blioit qu'il fe faifoit dans la Ligurie des préparatifs de Guerre qui s'augmentoient de jour en jour. C'est pourquoi les nouveaux Confuls n'eurent pas plûtôt demandé aux Sénateurs leur avis fur les affaires de la République & fur les départemens des Généraux & des Soldats, qu'on leur décerna à

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