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differemment. Celles qui avoient payé tribut à Antiochus & qui s'étoient déclarées pour les Romains, furent mifes en liberté & exemptées de toute impofition. Celles qui avoient fuivi le parti d'Antiochus, ou payé tribut au Roi Attalus, furent toutes remifes fous la domination d'Eumenes. Les Colophoniens qui habitent à Notion, les Cyméens & les Mylafiens furent nommément délivrés de tout impôt. Outre l'impunité ils accorderent aux Clazomeniens l'Ile de Drymufe, & reftituerent aux Mylefiens le champ appellé Sacré, & donnerent à ceux d'llion les territoires de Rhetée & de Gergithe, non par reconnoiffance d'aucun fervi ce récent, mais en confidération de leur origine. La même raison fit donner la liberté aux Dardaniens. Ils donnerent auffi, des terres & firent toute forte d'honneurs à ceux de Chio, de Smyrne & d'Erythrée, en récompen-, fe de la fidélité inviolable qu'ils avoient gardée au Peuple Romain dans cette Guerre. Ils rendirent aux Phocéens le territoire qu'ils avoient poffe-. dé avant la Guerre, & leur permirent de fe gouverner fuivant leurs anciennes Loix. Ils confirmerent aux Rhodiens

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la donation qui leur avoit été faite par le premier decret, de la Lycie & de la Carie, jufqu'au Fleuve Meandre, à Pexception de Telmiffe. Ils ajoûterent au Royaume d'Eumenes la Cherfonnefe en Europe, & Lyfimachie avec les Châteaux, les Bourgs & les champs de fa dépendance, tels que les avoit poffedés Antiochus : & en Afie les deux Phrygies, l'une près de l'Hellefpont, & l'autre qu'on appelle la grande Phrygie; & lui reftituerent la Myfie le Roi Prufias lui avoit enlevée enfin ils lui firent encore prefent de la Lycaonie, de la Milyade & de la Lydie, & nommément des Villes de Tralles, d'Ephese & de * Telmiffe. La Pamphylie, dont une partie eft en deçà & l'autre au-delà du Mont Taurus avoit occafionné entre Eumenes & les Ambaffadeurs d'Antiochus, une difpure dont la décifion fut entierement renvoyée au Sénat.

que

Manlius après avoir conclu les Traités, & fait les Ordonnances dont nous venons de parler, partit avec toute fon armée pour aller dans l'Hellefpont ; &

* Il est cependant marqué plus haut que cette Ville étoit exceptée de celles qu'on donnoit à Eumenes & aux Rhodiens.

rope.

y ayant appellé les, petits Rois des Gaulois il leur fit connoître les Loix qu'ils devoient observer à l'égard d'Eumenes; & leur ordonna expreffément de fe tenir renfermés dans leur païs, fans plus courir en armes fur les terres d'autrui. Enfuite ayant ramaffé tous les Vaiffeaux de la Côte, il y joignit la Flotte qu'Athenée frere d'Eumenes lui avoit amenée d'Elée, & re- Manlius repassa en Europe avec toutes fes trou- paffe en Eupes. Puis conduifant à petites journées par la Cherfonnefe, fon armée chargée d'un butin immenfe de toute espece, if féjourna quelque-tems à Lyfimachie, pour y faire repofer fes bêtes de charge, & entrer enfuite dans la Thrace, dont le chemin étoit extrêmement difficile, & fort redouté des Soldats. Le jour même qu'il partit de Lyfimachie, il campa fur les bords du Fleuve Melan, & arriva le lendemain à Cypfele. De-là ayant à faire environ dix mille pas par une route étroite, raboteufe & couverte de bois, pour remedier à l'inconvénient où pouvoit le jetter la difficulté des lieux il partagea fon armée en deux corps, dont il ordonna à l'un de prendre les devants & à l'autre de marcher affez loin der

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Il est attaqué par les

Thraces.

riere, mettant les bagages dans le milieu avec les chariots qui portoient l'argent de la République, & les dépoüilles les plus précieufes des Nations vaincuës. Comme donc il traversoit ces défilés, quatre peuples Thraces, les Cenes, les Aftiens, les Maduates

& les Celetes, au nombre de dix mille hommes, se répandirent tout autour & tâcherent de lui en fermer la fortie. On foupçonnoit le Roi Philippe d'avoir fufcité ces embûches aux Romains. Il fçavoit qu'il leur faudroit de neceffité paffer par la Thrace,& qu'ils portoient avec eux des fommes immenfes d'argent. Manlius étoit à l'avantgarde où la difficulté du chemin lui caufoit beaucoup d'inquiétude. Les Thraces fe tinrent en repos pendant tout le tems que les Soldats armés mirent à paffer. Mais quand ils virent que le premier corps étoit forti du défilé

&
que l'autre qui faifoit l'arriere-gar-
de étoit encore bien loin, ils se jette-
rent fur les bagages & les bêtes de fom-
mes; & après avoir tué ceux qui leur
fervoient d'efcorte, ils enlevoient ce
qui étoit dans les chariots, & tou-
choient devant eux les chevaux de
bâts avec leurs charges. Les cris des

bleffés & des mourans ayant bien-tôt été portés à la queue & à la tête, les derniers hâterent leur marche, & les premiers revinrent promptement fur leurs pas; & les uns & les autres s'étant rejoints dans le milieu, y commencerent en plufieurs endroits un combat où le hazard avoit plus de part que le confeil & la prudence. Les Thraces étoient expofés aux coups des Romains par les dépouilles mêmes dont ils avoient rempli leurs mains, en quittant leurs armes, pour pouvoir. piller plus librement. Mais d'un autre côté, ces barbares, en courant par ces routes qui leur étoient connuës, ou en fe cachant dans les cavités des vallons, tomboient avec avantage fur les Ro mains qui craignoient plus la difficulté du chemin que la valeur de l'ennemi. Les chariots même & les balots dont ils font remplis, font en plufieurs endroits un embarras pour les combattans. Ici périffent ceux qui emportent leur proye? Là tombent ceux qui la leur veulent enlever. La fortune du combat est diverfe fuivant le terrein plus ou moins favorable, fuivant l'audace ou la crainte des Soldats, fuivant le nombre des ennemis à qui chaque.

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