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Stertinius de la Sardaigne, L. Manlius de l'Espagne citérieure, & C. Atinius de l'ultérieure.

Voici ce qui fut réglé au sujet des armées. On ordonna que les Légions qui avoient fervi dans la Gaule fous: C. Lelius, paffaffent dans l'Abruzze fous le commandement du Propreteur M. Tuccius que l'armée qui étoit en Sicile, fut congédiée ; & que le Propreteur M. Sempronius ramenât à Rome la Flotte qui étoit dans cette Province. On affigna aux Préteurs des Ef→ pagnes les Légions qui y étoient ac tuellement, avec la permiffion de lever dans le païs des Latins, chacun trois mille hommes de pied & deux cens cavaliers, pour les recrûter. Avant que les nouveaux Magiftrats partiffent pour leurs départemens, on fit en conféquence de la réponse des Décemvirs des proceffions pendant trois jours, à caufe d'une Eclipfe de Soleil qui avoit Eclipfe de paru entre neuf & dix heures du matin; Soleil, & on ordonna une neuvaine, parce qu'il avoit plû des pierres fur le Mont Aventin, Sur ce que les Cenfeurs avoient, en vertu d'un Arrêt du Sénat rendu l'année précedente, forcé les Campaniens de faire joindre le dénom

brement de leurs citoyens à celui qu'on faifoit à Rome des Romains mêmes (car jufque-là on n'avoit point décidé où ils fe feroient immatriculer.) Ils demanderent qu'il leur fut permis d'époufer des Romaines ; & à ceux qui en avoient époufé auparavant, de les garder; & que les enfans qui en feroient nés jufqu'à ce jour, fuffent tenus pour leurs légitimes héritiers. L'un & l'autre leur fut accordé. A l'égard des habitans des Villes municipalles de Formies, de Fondi & d'Arpi, le Tribun du Peuple C. Valerius Tappulus fit porter une Loi qui leur donnoit à Rome le droit de fuffrage dont ils n'avoient point joüi jufqu'à ce tems quoique citoyens Romains, Il y eût quatre autres Tribuns du Peuple qui s'oppoferent à cette Loi, parce qu'on l'avoit proposée fans l'autorité du Sénat mais après qu'on leur eut fait comprendre que c'étoit au Peuple, & non au Sénat, qu'appartenoit le pouvoir de donner droit de fuffrage à qui bon lui fembloit, ils fe défifterent. La Loi paffa donc. Elle portoit que ceux de Formies & de Fondi opineroient dans la Tribu Emilienne & ceux d'Arpi dans la Cornelienne. Et ce fut

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pour la premiere fois qu'en vertu de cette Ordonnance du Peuple, ils furent adoptés dans ces deux Tribus. Ce fut le Cenfeur M. Claudius Marcellus qui ferma le luftre en conféquence de la préference que le fort lui avoit donnée fur T. Quintius fon Collégue. Le nombre des Citoyens montoit à deux cens cinquante-huit mille trois cens huit Chefs de Famille. Après toutes ces céremonies, les Confuls partirent pour leurs Provinces.

Pendant l'hyver où ces chofes fe pafferent à Rome, les Ambaffadeurs de tous les Peuples qui habitent en deça du Mont Taurus, fe rendoient auprès du Conful Cn. Manlius qui paffoit cette faifon dans l'Afie, & continuoient à lui rendre ces devoirs, depuis même qu'il fut devenu Proconful: & fi la défaite d'Antiochus avoit en elle-même plus d'éclat, & avoit acquis aux Romains plus de gloire que celle des Gaulois; d'un autre côté la derniere avoit caufé plus de joye à leurs Alliés que la premiere. Car l'autorité abfolue des Rois leur paroiffoit plus fupportable, que la férocité de ces barbares, qui toujours prêts à fondre comme un orage impétueux, tantôt

fur une contrée, tantôt sur une autre, les tenoient dans des inquiétudes & des allarmes perpetuelles. Ainfi comme la défaite d'Antiochus leur avoit procuré la liberté, celle des Gaulois leur avoit rendu la paix: & ils ne venoient pas fimplement par civilité pour féliciter les Romains de ces glorieux avantages, mais ils leur apportoient par reconnoiffance des couronnes d'or, chacun fuivant leurs moyens. Ce Général reçût encore des Ambassadeurs de la part d'Antiochus, & de celle des Gaulois même qui lui envoyoient demander les conditions aufquelles il vouloit leur donner la paix. Ariarathes Roi de Cappadoce lui envoya auffi les fiens, pour lui faire des excufes, & lui offrir de payer en argent la faute qu'il avoit commife contre les Romains, en donnant du fecours à Antiochus contre eux. Ce Prince fut taxé à deux cens talens d'argent. Pour les Gaulois, Manlius leur répondit qu'ils feroient inftruits de leur fort, quand Eumenes feroit venu. Il fit aux Ambaffadeurs des Peuples Alliés des réponses très-obligeantes, & les renvoya beaucoup plus joyeux encore qu'ils n'étoient venus. I ordonna à ceux d'Antiochus de faire porter

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porter dans la Pamphylie, où il devoit fe rendre avec son armée, de l'argent & du bled, conformément au Traité fait entre L. Scipion & leur Maître. Et en effet au commencement du Printems, ayant fait la revûe de fes troupes, il vint en huit jours à Apamée ; & après y avoir féjourné trois jours il arriva après trois autres jours de marche dans la Pamphylie, où il diftribua à fon armée le bled qu'il avoit ordonné qu'on y voiturât, & fit porter à Apamée les deux mille cinq cens talens qu'il avoit reçûs. De-là il alla à Perge, la feule Ville du païs où Antiochus eût une Garnifon. Comme il en approchoit, il trouva le Gouverneur qui lui venoit demander une tréve de *rente jours pour avoir le tems de confulter Antiochus fur ce qu'il devoit faire ; & ce terme étant expiré, il livra la Ville au Conful. De Perge, il envoya L. Manlius fon frere avec quatre mille hommes, pour aller recevoir.des Oroandes le reste de l'argent qu'ils s'étoient engagés de payer. Pour lui sapprenant qu'Eumenes & les dix Commiffaires étoient revenus de Rome à Ephefe, il remena fon armée à ApaTome II.

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