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voyoit déja fort ébranlés, ne douta nullement que les premieres Enfeignes des Légions n'achevaffent de les rompre & de les mettre en fuite. Ainfi recevant les Velites & les autres troupes auxiliaires dans les intervalles des compagnies, pour les faire passer derriere, il fit avancer fon corps de bataille.

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les Romains.

Les Gaulois vaincus d'avance par la Les Gaulois défaite des Toliftoboiens, épuifés de vaincus par laffitude & la plupart percés des traits qu'ils portoient encore enfoncés dans la playe, ne pûrent pas même foutenir le premier choc & les premiers cris des Romains. Ils prirent en fuyant le chemin de leur camp, mais il y en eût peu qui y entraffent. Le plus grand nombre emportés à droit & à gauche par la frayeur dont ils étoient faifis, fe fauverent par tout où ils pûrent. Les vainqueurs les poursuivirent jufqu'au camp, & taillerent en piéces les plus pareffeux; mais l'avidité du butin mit fin à leur poursuite. Ceux des Gaulois qui étoient aux deux aîles refterent plus long-tems fur le champ de bataille, parce qu'on les attaqua les derniers: mais quand on vint à eux, ils n'attendirent pas même la premiere décharge. Manlius ne pouvant retirer du camp Tome II.

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ennemi ceux qui le pilloient, commanda à ceux qui avoient été placés aux deux aîles, de pourfuivre les vaincus. Ils le firent pendant long-tems, fans pouvoir cependant en tuer plus de huit mille, tout les autres ayant paffé le Fleuve Halys, avant qu'on pût les joindre. La plupart des vainqueurs pafferent cette nuit-là dans le camp des Gaulois. Le Conful ramena les autres dans le fien. Le lendemain il fit la revûë des prifonniers & du butin qui se trouva immenfe comme ayant accumulé par la plus avide de toutes les Nations, qui depuis un grand nombre d'années, avoit foumis par les armes, & pillé ces riches contrées qui font en deça du Mont Taurus. Les Gaulois s'étant raffemblés de tous les lieux où la fuite les avoit difperfés, lą plûpart blessés, fans armes & fans biens, envoyerent des Ambaffadeurs au Conful pour lui demander la paix, Manlius leur ordonna de le venir trouver à Ephese. Car comme on étoit au milieu de l'Automne, il s'éloigna au plus vîte de ces Cantons à qui la proximité du Mont Taurus commençoit à faire fentir la rigueur du froid, & ramena fon armée hyverner le long des côtes maritimes.

Pendant que ces chofes fe paffoient dans l'Afie, tout étoit tranquille dans les autres Provinces. A Rome les Cenfeurs T. Quintius Flamininus & M. Claudius Marcellus firent la revûë des Sénateurs & remplacerent ceux qui manquoient. Ils donnerent pour la troifiéme fois à Pub. Scipion l'Africain le nom & la qualité de Prince du Sénat. Ils n'en exclurent que quatre, dont aucun n'avoit eu l'honneur de la Chaire Curule. Ils uferent de la même indulgence dans la revue des Chevaliers. Ils firent marché avec dés Entrepreneurs pour l'édifice qui fut élevé par leur ordre, dans la place restée vuide par la démolition de la maifon de M. Manlius, le long de la rue qui monte au Capitole, & pour faire parer celle qui va de la porte Capene au Temple de Mars fitué hors de la Ville. Les Campaniens vinrent confulter le Sénat pour fçavoir où fe feroit le dénombrement de ceux qui habitoient Capoue, ou, ce qui eft la même chofe, à quel Peuple ils feroient agregés.

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*Depuis que Capoue avoit été prife par les Romains, elle n'avoit point de Magiftrats; elle n'étoit pomt regardée com

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me une République qui fe gouverne par les Loix: ce qui fait douter aux habi tans à quel Peuple ils doi• vent être incorporés.

Fulvius s'em

phallenie.

On leur répondit qu'ils feroient cenfés faire partie du Peuple de Rome. Il y eût cette année de grands débordemens d'eaux. Le Tibre inonda jufqu'à douze fois le champ de Mars, & les quartiers les plus bas de la Ville. Le Conful Cn. Manlius ayant terminé la Guerre d'Afie par la défaite des Gaulois, fon collégue M. Fulvius, après avoir achevé Le Conful de dompter les Etoliens, passa dans la pare de la Ce- Cephallenie, & envoya demander aux habitans de toutes les Villes de l'Ifle s'ils vouloient fe rendre aux Romains, ou foutenir la Guerre contre leurs armées. La crainte leur fit prendre à tous le premier parti. On leur demanda enfuite des ôtages de leur fidélité, les Nefiotes, les Craniens, ceux de Palla & de Same . en donnerent chacun vingt, nombre proportionné à leur puiffance qui étoit modique. La Cephallenie étoit en paix contre fon efperance, lorfque les Saméens dont je viens de parler, en troublerent la tranRévolte des quillité par une révolte dont on ne sçait point la caufe, On dit feulement que la fituation commode de leur Ville leur fit appréhender qu'il ne prît envie aux Romains de s'en emparer. On ne fçait pas au refte fi ce fut d'eux mê

Saméens.

mes qu'ils fe mirent cette crainte dans l'efprit, & renoncerent fans aucun fondement à la paix dont ils pouvoient joüir; ou s'ils apprirent qu'en effet on avoit parlé de ce projet à Rome dans le Sénat. Ce qu'il y a de certain, c'eft qu'après avoir livré leurs ôtages, ils fermerent tout d'un coup leurs portes, fans que les prieres des citoyens,qu'ils laiffoient à la merci des Romains, & que le Conful avoit renvoyés aux por tes, pour tâcher d'exciter la compaffion de leurs parens, pûffent les faire changer de réfolution. Le Conful voyant leur obftination, commença à battre leur Ville avec les machines de toute efpece qu'il avoit fait apporter d'Ambracie. Les Soldats de leur côté acheverent promptement tous les ouvrages neceffaires : & deja les murailles étoient battues à coups de beliers en deux endroits tout à la fois.

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Les Saméens de leur côté firent tout ce qui dépendoit d'eux pour ruïner les ouvrages des Romains ou les repouffer eux-mêmes. Ils employoient furtout deux reffources pour les fatiguer & éluder leurs efforts. Premiere-. ment ils avoient foin d'élever à l'inftant, à l'endroit où le belier avoit fait

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