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De-là il alla s'emparer des Villes de
Cypere & de Metropole, & de quel-
ques Châteaux des environs, dont les.
Habitans fe rendirent volontairement.
Comme il étoit maître de toute cette
contrée, excepté d'Atrace & de Gyr-
ton, il entreprit d'attaquer Lariffe
fe flattant que les Habitans lui en ou-
vriroient les portes, ou intimidés par
le malheur des Villes qu'il avoit prifes
de force, ou gagnés par la douceur
dont il avoit ufé envers Hippolochus
& fa garnison, ou enfin engagés par
l'exemple de tant de places qui fe ren-
doient d'elles-mêmes. Il forma de fes
troupes un bataillon quarré, & en cet
état s'approcha des murailles, faifant
marcher fes Elephans devant les Enfei-
gnes, afin d'intimider les Habitans,
En effet la plupart des Lariffiens flot-
toient partagés entre la crainte des en- .
nemis qui étoient à leurs portes, & la
honte d'abandonner leurs Alliés ab-
fens. Pendant ces mêmes jours Ami-
nander, avec la jeuneffe de l'Athama-
nie, fe rendit maître de Pellinée : &
Menippus étant entré dans la Perrhe
bie, avec trois mille hommes d'Infan
terie Etolienne, & deux cent chevaux,
y prit de force Mallée & Cyretie, &

ravagea tout le territoire de Tripoli. Après ces expéditions achevées en courant, ils allerent l'un & l'autre retrouver le Roi auprès de Lariffe, & arriverent justement dans le tems qu'il étoit incertain du parti qu'il prendroit à l'égard de cette Ville. Ils n'étoient pas

tous de même avis. Les uns vouloient que fans differer on employât les ouvrages & les machines, pour emporter de force une Ville qui étant située dans une plaine, pouvoit aisément être abordée dans toutes les parties de fa circonference. Les autres au contraire reprefentoient au Roi, d'un côté les forces de Lariffe, bien fupérieures à celles de Pheres ; & de l'autre les incommodités de l'hiver, faifor. contraire à toutes les opérations de la guerre, & plus qu'à toute autre, à l'attaque des Villes qu'il falloit emporter d'affaut. Pendant qu'Antiochus étoit partagé entre l'efperance & la crainte, il fut encouragé par l'arrivée des Députés de Pharfale, qui par hafard venoient pour lui remettre leur Ville. Cependant M. Bebius & le Roi Philippe s'étant joints dans la Daffaretie, envoyerent de concert Appius Claudius au fecours de Lariffe, avec un

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corps de troupes. Appius traverfa la Macédoine à grandes journées, & arriva au fommet des montagnes, au pié defquelles eft fituée la Ville de Gonnes, environ à vingt milles de Lariffe, à l'entrée même des défilés de Tempe. Là s'étant campé dans un espace plus étendu que ne le demandoit le nombre de fes foldats, & ayant allumé des feux beaucoup plus qu'il n'en avoit befoin, il perfuada aux ennemis, comme c'étoit fon deffein, que toute l'armée Romaine étoit là avec celle du Roi Philippe. C'est pourquoi Antiochus après avoir reprefenté à fes Alliés la proximité de l'hiver, abandonna Lariffe dès le lenddemain, & retourna · à Demetriade, tandis quAminander avec les Athamanes fe retira dans fes Etats, & les Etoliens dans leur Pays. Appius pouvoit fe contenter d'avoir exécuté, en faisant lever le fiege de Lariffe, le deffein qui l'avoit amené. Mais afin de raffurer, même pour l'avenir, le courage de fes Alliés, il defcendit à Lariffe, & caufa aux citoyens une double joie; car ils voyoient les ennemis hors de leur pays, & les Romains leurs amis au milieu de la Ville.

Le Roi étant paffé de Demetriade

B iij

Antiochus Chalcis, y conçut de l'amour pour épouse une fille de Chal- une fille de cette Ville. D'abord il fit

Jivre à toute

cis, & fe parler, puis parla lui-même à Cleopto forte d'excès. lemus fon pere du deffsein qu'il avoit de devenir fon Gendre. Ce particulier

avoit de la peine à contracter une alliance qui étoit fi fort au-deffus de fa condition. Mais il fe rendit enfin aux inftances réitérées de ce Prince. Alors Antiochus fit la cérémonie de fes noces, avec le même appareil & la même profufion, que s'il eût joui d'une paix affurée: & oubliant abfolument deux entreprises auffi importantes, que celle de faire la guerre aux Romains, & de délivrer la Grece, il paffa le refte de l'hyver dans les feftins & les plaifirs qui les accompagnent; puis en étant plûtôt las que raffafié, il fe jetta dans les bras du fommeil. Tous les Lieutenans de ce Prince, fe livrerent à la même débauche dans tous les quartiers d'hyver, principalement ceux qui étoient dans la Béotie. Les Soldats imiterent partout les Officiers. Aucun d'Antiochus corrompue d'eux ne fe mit en peine de prendre fes par le luxe & armes, de faire fentinelle, de fe tenir dans les Corps-de-garde, ou de remplir aucun des devoirs de la difcipline militaire. C'eft pourquoi au commen

L'armée

la débauche.

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cement du Printems, le Roi étant venu par la Phocide à Cheronée, où il avoit ordonné à fes troupes de fe rendre de tous les lieux où elles avoient été en garnifon, il s'apperçut bien que les foldats avoient paffé l'hyver dans la même licence que leur chef. Alors il commanda à Alexandre d'Acarnanie, & à Menippus de Macedoine, de conduire fes troupes à Straton, Ville appartenante en ce tems-là aux Etoliens. Pour lui ayant offert un Sacrifice à Apollon dans la Ville de Delphes, il s'avança jufqu'à Naupacte. Là ayant tenu confeil avec les principaux de l'Etolie, il fuivit le chemin qui conduit à Straton, en paffant à côté de * Chalcis & de Lyfimachie, & alla audevant des fiens, qui venoient par le golphe de Maliac. Là Mnefilochus le plus puiffant des Acarnaniens, dont il avoit acheté l'amitié à force de préfens, non content de travailler luimême à concilier à ce Prince la faveur de fa Nation, avoit encore engagé Clytus, qui en qualité de Préteur, étoit alors à la tête des affaires, à entrer avec

Ces deux Villes étoient dans l'Etolie, differentes de Chalcis dans l'Eubée, & de Lyfimachie dans la Cherfonnefe.

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