Obrazy na stronie
PDF
ePub

«

re, ils n'avoient pas été fuffifamment << récompenfés de leur fidélité & de « leur zéle, ils ne devoient pas être pu- « nis avec la derniere févérité pour leur << inconftance après la feconde. Le «< Conful leur repliqua que les Etoliens <<< avoient souvent recours aux traités, се mais qu'ils ne les propofoient jamais « fincerement; qu'ils imitaffent, en " demandant la paix, Antiochus qu'ils « avoient entraîné malgré lui dans la « Guerre. Que ce Prince n'avoit pas « feulement renoncé à un petit nombre «< de Villes à qui on avoit eu deffein de «< rendre la liberté mais à toute la « partie de l'Afie qui eft en deçà du « Mont Taurus, & qu'on pouvoit re- « garder comme un Royaume confi- « dérable. Que pour lui il n'écouteroit <<< > point les Etoliens qu'ils n'euffent mis <<< les armes bas. Qu'avant de parler de « paix, ils devoient commencer par les « livrer aux Romains avec tous leurs «<< chevaux. Que de plus ils payeroient « au peuple Romain mille talens, moi- «

[ocr errors]

сс

tié comptant, & s'engageroient par « le traité, à n'avoir point d'autres « amis, ni d'autres ennemis, que ceux « que les Romains auroient reconnus « pour tels.»

Les Ambaffadeurs trouvant ces con ditions dures, & fe défiant du caractere inconftant & indomptable de ceux qui les avoient envoyés, s'en retournerent fans faire aucune réponse au Conful, afin de confulter tout de nouveau le Préteur & les Chefs de la Nation, & fçavoir d'eux, avant de rien conclure, ce qu'ils defiroient qu'ils fiffent dans une affaire de cette importance. Ils furent fort mal reçûs de l'Affemblée On leur reprocha qu'ayant eu ordre de rapporter la paix à quelque condition que ce fût, ils expofoient l'Etolie à un traitement. plus dur, par leur lenteur & leur retardement. Ils fe mirent donc en chemin pour retourner à Ambracie. Mais ils tomberent dans une ambuscade que leur avoient dreffée fur la route les Acarnaniens avec qui les Etoliens étoient en Guerre, & furent conduits à Tyrrhée pour y être gardéss Voilà ce qui éloigna la conclufion de la paix. Les Ambaffadeurs des Rhodiens & des Athéniens étoient déja dans le camp du Conful, à qui ils étoient venus demander grace pour les Etoliens, quand Amynander Roi des Athamanes, après s'être muni d'un fauf-conduit, s'y ren

dit

dit

,

dit auffi; afin d'interceder, moins
pour les Etoliens en général, qu'en
particulier, pour la Ville d'Ambracie
où il avoit paffé la plus grande partie
de fon exil. Le Conful ayant appris
d'eux l'accident des Ambaffadeurs, or-
donna qu'on les lui amenât de Tyr-
rhée; & quand ils furent arrivés, on
recommença à parler de Paix. Amy-
nander follicitoit fortement les Ambra-
ciens à fe rendre, car c'étoit ce qu'il
avoit le plus à cœur : & comme il avoit
peine à perfuader leurs Magiftrats
dans les conférences qu'il avoit avec
eux au pied des murailles il entra
dans la Ville par la permiffion du Con-
ful; & ajoûtant les prieres aux con-
feils, il les engagea enfin à ouvrir les Ambracie
portes aux Romains, après avoir tiré rendue aux
parole du Conful, que les troupes au-
xiliaires des Etoliens feroient ren-
voyées faines & fauves. C. Valerius Conditions
fils de Levinus, frere uterin du Con- de Paix dic-
tées par le
ful, qui le premier avoit fait amitié Conful aux
avec les Etoliens, leur fut d'un grand Etoliens,
fecours en cette occafion pour leur fai-
re obtenir des conditions plus fuppor-
tables. Car Fulvius n'exigea d'eux que
cinq cens talens Euboïques, dont ils
en payeroient deux cens comptant, &
Tome 11.

N

Romains.

le refte en fix payemens égaux de fix mois en fix mois. Qu'ils rendroient aux Romains leurs prifonniers & leurs transfuges qu'ils ne retiendroient dans leur dépendance aucune des Villes, qui, depuis l'arrivée de T. Quintius dans la Grece, eût été prise de force par les Romains ou reçûë volontairement dans leur amitié. Que l'Ile de Cephallenie ne feroit point comprise dans le Traité. Quoiqu'ils n'euffent pas lieu de s'attendre à un traitement fi doux, ils demanderent cependant & obtinrent la permission d'aller encore confulter la Nation. Ils eurent quelque peine à confentir qu'on retranchât de leur corps des Villes qui en avoient autrefois fait partie : à la fin cependant tous opinerent pour la paix aux conditions qu'on vient de dire. Les Ambraciens firent prefent au Conful d'une Couronne d'or pefant cent cinquante livres : & ce Général fit enlever toutes les ftatuës de marbre & de cuivre, & tous les tableaux qui fe trouvoient à Ambracie en plus grand nombre, & d'un plus grand prix qu'en aucune Ville du païs, parce que Pyrrhus y avoit eu autrefois fon palais. Mais c'eft à quoi il borna tout le butin qu'il fit en cette Ville.

[ocr errors]

us

is

[ocr errors]

Le Conful étant parti d'Ambracie, entra dans le cœur de l'Etolie, & alla camper à vingt-deux milles de-là, auprès d'Argos d'Amphilochie. Il commençoit à s'étonner de ce qui pouvoit retenir fi long-tems les Ambaffadeurs des Etoliens, lorfqu'ils vinrent enfin le trouver en cet endroit. Et ayant appris d'eux que les conditions de paix avoient été approuvées dans leur Affemblée, il leur ordonna d'aller à Rome, leur permit d'emmener avec eux les députés de Rhodes & d'Athenes pour être leurs interceffeurs auprès du Sénat; & ayant auffi confenti frere C. Valerius les y accompagnât que fon il paffa dans la Cephallenie. Les Etoliens étant arrivés à Rome, trouverent tous les Grands prévenus contre eux par les Lettres & les Ambaffadeurs que Philippe avoit eu foin d'y envoyer. Ce Prince les accufoit de lui avoir enlevé la Dolopie,l'Amphilochie & l'Athamanie, d'avoir chaffé fes troupes de toutes les Places où elles étoient en Garnifon, & enfin d'avoir repouffé son fils Perfée de devant Amphilochie; & par ces plaintes réïtérées, il avoit fermé les oreilles des Sénateurs aux prieres de leurs Ambaffadeurs. Cependant

« PoprzedniaDalej »