Antiochus. Mais le jour de l'assignation étant venu au lieu de répondre à fon accusateur , « c'est à pareil jour, « dit-il , qu: j'ai dompté Carthage.se Allons en remercier les Dieux, a Et en même-tems il s'en alla au Capitole , où tout le Peuple le suivit. Et pour n'être plus exposé à la perfecution des Trie buns , il se retira à Literne , où il passa le reste de ses jours dans un exil volon. taire , quoique d'autres assurent qu'il mourut à Rome ; car on a vů fon toma beau dans ces deux endroits. Scipion l’ Asiatique accusé de péculat , comme Son frere, & condamné pour ce crime étoit conduit en prison , lorsque Tib. Sempronius Gracchus Tribun du Peupleó ennemi des Scipions , accourut, en l'arracha des mains de ceux qui l'emmenoient. Dans la suite il épousa la fille de l'Africain , digne récompense de ce bienfait . Les Questeurs ayant été envoyés pour se faisir de ses biens au profit du trésor public , non-feulement ne trouverent dans la maison aucune partie des dépoüilles d'Antiochus, mais ne púrent même tirer de la vente de tous ses effets , la somme à laquelle montoit l'amende qu'on exigeoit de lui. Il ne voulut point accepter une très-grans de somme d'argent que lui offroient fes Guerres dans l'Etolie & dans l’Athamanis. ENDANT qu'on avoit fait la Guerre en Asie, l'Etolie n'étoit pas demeurée tranquille, L'Athamanie avoit occafionné de nouveaux troubles. Depuis qu’Amynander avoit été chassé de ses États, ils avoient été gouvernés par les Lieutenans de Philippe , qui par leur avarice, leur orgüeil & leur cruauté, irriterent si fort les Peuples, qu'ils réfolurent de rappeller leur ancien Maître, dont ils regrettoient la douceur & la modération. Ainsi ils lui écrivirent en Etolie où il s'étoit réfugié ; & lui ayant exposé l'état malheureux auquel ils étoient réduits , lui firent esperer qu'il pourroit remonter sur son trône, Il envoya donc quelques-uns de ses confidents dans le païs , avec ordre d'assûrer les Principaux, que dès qu'il pourroit compter sur la bonne volonté des Peuples, il ne manqueroit pas de se rendre à Argithée (c'étoit la Capitale de l’Athamanie) à la tête des troupes que lui fourniroient les Etoliens , avec Nicander leur Préteur , & les premiers , que d'abord ils mille Etoliens , les conjurés , de concert, chafferent les troupes de Philippe des quatre Villes qu'on vient de nommer. On envoya en même tems des Lettres dans toutes les autres, pour exhorter les habitans à se délivrer de la tyrannie insupportable de Philippe , &à rétablir sur le trône de ses peres celui à qui il appartenoit légitimement. Les Macedoniens furent donc chassés de tout le païs. La Ville de Theion résistą quelques jours , parce que Zenon qui commandoit la Garnison , ayant intercepté les Lettres des conjurés , s'étoit retiré dans la Citadelle avec les fiens ; Amynander mais enfin elle fut aussi livrée à Amyrecouvre l'A- nander , qui par ce moyen se trouva le maître de toute l'Athamanie , excepte du Fort d'Athenée, situé sur les confins de la Macedoine. Philippe n'eût pas plûtôt appris la révolte des Athamanes , qu'il partit avec six mille hommes & se rendit à Gomphes avec une diligence extraor ; dinaire. Il y laissa une partie de ses troupes , qui n'auroient pas pû le suivre toutes dans une marche si rapide & avec deux mille Soldats seulement vint à Athenée, la seule Place que les siens eussent conservée. De-là, après thamanic. avoir fondé les habitans du voisinage , & reconnu qu'ils lui étoient contraires, il retourna à Gomphes , & rentra dans l'Athamanie avec toutes ses troupes. Il ordonna aussi-tôt à Zenon d'aller de vant avec mille hommes de pied , & de s'emparer d'Etopie, Place située sur une hauteur , d'où elle commande Argithée. Dès qu'il fçût que les liens y étoient entrés, il se campa aux envitons du Temple de Jupiter Acréen ; & y ayant été arrêté un jour entier par un affreux orage, il marcha le lendemain du côté d'Argithée. Il apperçût bien-tôt les Athamanes postés sur des hauteurs & des rochers, d'où il feur étoit aisé de fondre sur ses gens quand ils passeroient dans les chemins qui étoient au-dessous. L'avant-garde s'arrêta aussi-tôt, & de-là la frayeur se répandit dans toute l'armée , n'y ayant personne qui ne sentit le danger auquel elle seroit exposée , fi elle descendoit dans des vallées où les Soldats auroient l'ennemi au-dessus de leurs têtes. Cette allarme obligea le Roi, qui vouloit sortir promptement de ce défilé avant que les ennemis l'attaquassent, de rappeller ceux qui étoient à la tête , & de leur ordonner de revenir sur leurs міїij |