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d'Annibal font mal fuivis.

» d'un homme qui ne fe vante pas d'ê»tre le Capitaine le plus expérimenté » dans tous les autres genres de guer»re; mais à qui au moins fa fortune »tant bonne que mauvaife, a appris »la maniere dont il faut s'y prendre "pour vaincre les Romains. Et je >> contribuerai, fi on le juge à propos, » à l'éxécution de ces confeils, avec » le même courage & la même fidélité » qui m'ont porté à vous les donner. » Je prie les Dieux de tourner à votre » avantage & à votre gloire le parti

auquel vous vous déterminerez. Les confeils Après qu'Annibaleutainfi parlé, ceux qui l'avoient entendu louérent à la verité la fageffe de fes confeils, mais fe mirent peu en peine de les fuivre. Car Antiochus ne fit rien de ce que ce Général avoit dit, finon qu'il fit partir Polyxenidas pour aller en Afie, & en amener fa flotte & fes troupes. Au refte il envoya des Ambaffadeurs à Lariffe dans l'affemblée des Theffaliens. Les Etoliens & Amynander de leur côté ordonnerent à leurs troupes de s'approcher de Pheres, où le Roi vint le premier avec les fiennes. De-là en attendant l'arrivée de fes alliés, il envaya Philippe de Megalopolis avec

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deux mille hommes, pour ramasser les os des Macedoniens tués autour de Cynotcephales, dans la bataille qui a voit terminé la guerre en faveur des Romains; foit que ce Megalopolitain lui eût donné ce confeil pour gagner les bonnes graces de la Nation, & rendre odieux un Roi qui avoit laiffé fes foldats fans fépulture; foit que par une oftentation ordinaire aux Souverains, il eût formé de lui-même un deffein spécieux, mais inutile dans le fond. Il fit donc ramaffer ces os difperfés de côté & d'autre, dans un même tas, & leur donna une fépulture, qui fans lui gagner la faveur des Macedoniens, lui attira la haine & l'indignation de Philippe. C'eft pourquoi ce Prince qui jufques là avoit eu deffein d'attendre l'événement pour fe décla rer, manda fur le champ au Propreteur M. Bebius, qu'Antiochus avoit fait irruption dans la Theffalie; que s'il vouloit fortir de fes quartiers d'hiver, il iroit audevant de lui, & qu'ils con viendroient enfemble des précautions qu'ils avoient à prendre.

Pendant qu'Antiochus étoit campé à Pheres, où Amynander & les Eto liens l'étoient venus joindre, les Am

Expédition dans la Thessalie.

d'Antiochus

baffadeurs de Lariffe arriverent, & luï demanderent ce que les Theffaliens avoient dit ou fait contre lui, qui l'eût obligé de leur faire la guerre ; le priant au refte de faire retirer fes troupes de deffus leurs terres, & alors de vouloir bien leur expliquer fes intentions par fes Ambaffadeurs. En même tems ils envoyerent à Pheres fous la conduite d'Hippolochus, cinq cens hommes armés pour en renforcer la garnison, Mais ne pouvant entrer dans la ville dont les troupes du Roi avoient fermé tous les chemins, ils fe retirerent à Scotuffe. Le Roi répondit civilement aux Ambaffadeurs de Lariffe qu'il étoit venu dans la Theffalie non pour leur faire la guerre, mais pour défendre & affermir leur liberté. Il envoya déclarer la même chofe à ceux de Pheres. Mais fans donner aucune réponse à fon Envoyé, ils dépêcherent euxmêmes au Roi, Paufanias le plus confiderable de leurs Citoyens, qui répondit à ce Prince avec encore plus de fierté, que n'avoient fait les Chalcidiens auprès du Détroit de l'Euripe, dans une occafion femblable. Le Roi exhorta ceux de Pheres à penfer mûs rement à ce qu'ils alloient faire, & à

ne

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ne point s'engager, par trop de défian-
ce & de précaution pour l'avenir, dans
une entreprise dont ils fe repentiroient
bientôt. Mais pour demeurer fidéles
aux Romains, ils ne héfiterent pas
un moment à s'expofer à tout ce que
la fortune voudroit ordonner d'eux.
Ainfi ils employerent toutes leurs for-
ces pour
défendre leur ville, dont le
Roi de fon côté attaqua les murailles
de toutes parts avec les fiennes. Com-
me il étoit perfuadé, & qu'il étoit in-
dubitable, que fuivant le fuccès qu'au-
roient fes armes, à la premiere ville
qu'il attaquoit, il feroit dans la fuite
ou craint ou méprifé de toute la Na-
tion Theffalienne, il n'oublia rien de
ce qui pouvoit dès le commencement
jetter la terreur dans l'efprit des affié-
gés. Ils foutinrent fes premiers af-
fauts avec affez de fermeté. Mais com-
me ils virent que les affiégeans leur
tuoient ou bleffoient beaucoup de
monde, peu à peu leurs courages s'ab-
batirent. Cependant les premiers de la
ville les ayant exhortés à perfeverer
dans le deffein de ne fe point rendre
ils abandonnerent les murailles exté-
rieures, trop étendues pour être gar-
dées par le peu de troupes qui leur
Tom. II,

B

reftoit; & fe retrancherent dans le cœur de la Ville derriere un mur qu'ils avoient élevé à la hâte, & à qui ils avoient donné beaucoup moins de circonference. Mais enfin, comme on les preffoit vivement, craignant que, s'ils attendoient qu'on les forçât, ils ne trouvaffent le vainqueur impitoyable, ils fe rendirent. Le Roi fans perdre tems, & pour profiter de la terreur que la victoire avoit répanduë parmi les habitans de Scoluffe "

envoya quatre mille hommes contre cette Ville, qui fe rendit bientôt, pour éviter les pertes & les malheurs qu'avoient effuyés ceux de Pheres, pour s'être défendus avec trop d'opiniâtreté. Par la reddition de la Ville, Hippolochus & les foldats qu'il avoit amenés, tomberent fous la puiffance du Roi mais il les renvoya tous fans leur faire aucun mal, efpérant que cette clémence ne contribuëroit pas peu à lui concilier les efprits des Lariffiens.

dix

Antiochus n'ayant employé que jours, depuis qu'il étoit venu à Pheres, pour fe rendre maître de ces deuxVilles, marcha avec toute fon armée contre Cranon, qu'il prit en arrivant.

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