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fon abfence, avoit ordonné qu'on envoyât dans les Villes de Plaifance & de Crémone; mais propofa encore d'établir deux nouvelles Colonies dans le territoire qu'il avoit conquis fur les Boiens, à quoi le Sénat confentit. En ce même-tems on reçût les Lettres par lefquelles le Préteur L. Emilius apprenoit au Sénat qu'il avoit défait l'armée navale d'Antiochus auprès de Myonnefe, & que le Conful L. Scipion étoit paffé en Afie avec fon armée. On ordonna un jour de proceffions pour la victoire navale, & un autre pour le paffage des troupes de la République en Afie, & l'on fit des vœux pour la réüffite d'une entreprise fi importante. Le Conful eut ordre d'immoler chacun de ces deux jours vingt grandes victimes. Enfuite on tint les affemblées Confulaires qui ne fe pafierent pas Confulaires. fans trouble, à caufe du nombre des Prétendans. Ils étoient quatre, M. Emilius Lepidus, M. Fulvius Nobilior, Cn. Manlius Vulfon, & M. Valerius Meffala. Fulvius fut nommé feul, les trois autres n'ayant pas eu le nombre de fuffrages ordonné par les Loix. Le lendemain il fe nomma pour Collegue Cn. Manlius, Meffala s'étant dé

Affemblées

M. Fulvius,

lius Con. an

de Rome

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fifté. Lépidus fut rejetté, parce que pour venir briguer cette dignité, il avoit quitté la Sicile fa Province, fans avoir confulté le Sénat. On nomma enfuite Préteurs les deux Fabius, Labéon & Pictor, dont le dernier avoit été cette année-là facré Prêtre de Romulus; M. Sempronius Tuditanus, Spurius Poftumius Albinus, L. Plautius Hypfæus, & L. Bebius Dives.

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Sous le Confulat de M. Fulvius No& Cn. Man bilior, & de Cn. Manlius Vulfon, Valerius Antias rapporte, qu'il fe répandit à Rome un bruit qu'on tint presque pour certain. On publioit qu'Antiochus ayant attiré le Conful L. Scipion, & Pub. Scipion l'Africain, à une conférence où il devoit leur remettre le jeune Scipion entre les mains, il avoit arrêté ces deux Généraux, étoit allé fur le champ attaquer leur camp, resté fans Chefs, l'avoit pris & taillé en piéces toute l'armée des Romains. Qu'une fi grande défaite ayant fait reprendre courage aux Etoliens, ils avoient refufé d'obferver les conditions de paix qu'on leur avoit impofées, & que leurs Chefs étoient allés dans la Macédoine dans la Dardanie & dans la Thrace pour y lever des troupes.

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Que ce fut le Propreteur A. Cornelius qui dépêcha d'Etolie A. Terentius Varron & M. Claudius Lepidus pour apporter cette fâcheufe nouvelle à Rome. Il ajoûte à ce conte que les Am baffadeurs des Etoliens répondirent à Rome aux Sénateurs qui leur demandoient d'où ils fçavoient que les Généraux Romains avoient été pris, & leur armée défaite, ils l'avoient appris des Ambaffadeurs qu'ils avoient auprès du Conful. Je n'ai pas voulu omettre ce* conte, quoique n'étant rapporté dans aucun autre Auteur, j'aye bien de la peine à croire qu'il ait été effectivement debité dans la Ville.

Les Ambaffadeurs Etoliens ayant été introduits dans le Sénat, auroient dû être engagés par le vice de leur caufe & de leur fortune, à avoüer leur faute ou leur égarement, & à en demander humblement le pardon. Mais fuivant leur caractere arrogant & intraitable, ils fe mirent à vanter les fervices qu'ils prétendoient avoir rendus au Peuple Romain ; & lui reprochant prefque que c'étoit à leur valeur qu'il étoit redevable de la victoire qu'il

* Cette Fable n'ayant aucun fondement, il femble que Tite-Live auroit auffi bien fait de la paffer fous filence.

HISTOIRE ROMAINE. avoit remportée fur Philippe, ils choquerent les oreilles de tous leurs Auditeurs par un difcours fi infolent, & à force de répéter des faits aufquels on ne fongeoit plus, révolterent tellement les efprits, que le Sénat oubliant ce qu'ils avoient fait en faveur de la République, ne fe fouvint plus que de leur infidélité & de leur perfidie. Car au lieu d'exciter les fentimens de compaffion qui pouvoient les fauver, ils ne firent qu'allumer le courroux & la haine qui cauferent leur perte. Enfin comme un Sénateur leur eut demandé s'ils s'abandonnoient abfolument à la bonne foi du Peuple Romain; & un autre s'ils étoient réfolus à n'avoir plus d'autres alliés & d'autres ennemis que les fiens; ils ne daignerent pas ré pondre à ces questions, ce qui fit qu'on leur ordonna de fortir de la Salle: alors tous les Sénateurs s'écrierent d'une commune voix que les Etoliens étoient encore attachés à Antiochus plus que jamais, & que c'étoit-là ce qui entretenoit leurs efperances : qu'ainfi il falloit leur faire la Guerre à toute outrance, jufqu'à ce qu'on eut achevé de dompter leur fierté & leur orgüeil. Ce qui mit le comble

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1

,

,

à l'indignation des Romains. c'eft
qu'on fçût que dans le tems qu'ils de-
mandoient la paix à Rome, ils fai-
foient eux-mêmes la Guerre aux Do-
lopes & aux Athamanes. Le Sénat ren-
dit donc conformément au fentiment
de Manius Acilius qui les avoit vain-
cus & Antiochus avec eux
un Arrêt
qui leur ordonnoit de fortir ce jour-là
de la Ville, & dans l'efpace de quinze
jours, de toute l'Italie. A Terentius Les Ambaf-
Varron eut ordre de les accompagner Etoliens font
jufqu'à la mer ; & on leur déclara chaffés de
avant qu'ils partiffent, qu'on traite- Rome & de
FItalie, fans
roit dans la fuite comme ennemis,tous avoir obtenu
les Ambaffadeurs qui viendroient de la paix,
leur part, à moins qu'ils n'euffent ob-
tenu la permiffion du Général Romain
qui commanderoit dans la Grece, &
qu'ils ne vinffent accompagnés d'un
Lieutenant du Peuple Romain. C'eft
ainsi qu'ils furent congédiés.

Alors on traita dans le Sénat des dé-
partemens des Généraux; & il fut dé-
cidé que celui des Confuls à qui le fort
auroit donné l'Afie pour fon partage,
prendroit le commandement de l'armée.
de L. Scipion, à laquelle on ajoûteroit
quatre mille hommes de pied & deux
cens cavaliers Romains huit mille

fadeurs des

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