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noient à enlever encore au Roi quel-« que portion de l'Afie, pourvû qu'ils « la défignaffent de façon à ne laiffer aucune équivoque, il fouffriroit,pour << le bien de la paix & de la concorde, «< que leur cupidité & leur ambition<<< l'emportaffent fur fa modération & «< fon défintereffement. » Les Romains trouverent trop médiocres ces offres qui paroiffoient à l'Ambaffadeur plus que fuffifantes, pour obtenir la paix. Car il leur paroiffoit que le Roi devoit payer tous les frais d'une Guerre qu'il avoit occafionnée ; & qu'il devoit retirer fes Garnifons non-feulement de l'Eolide & de l'Ionie, mais encore de toutes les Villes Grecques de l'Asiẹ afin qu'on pût dire que la Grece entie re avoit été mise en liberté. Ce qui ne pourroit s'executer, à moins que le Roi ne bornât fon Empire au Mont Taurus, en abandonnant tout ce qui étoit au-delà.

chus tâche de

des offres

Heraclides trouvant injuftes les con L'Ambaffa ditions qu'on lui propofoit dans le deur d'Antio Confeil, réfolut de fonder l'efprit de gagner l'APub. Scipion, comme fon Maître le lui fricain_par avoit recommandé ; & avant toutes très-considé chofes, il l'affura que le Roi lui renvoiroit fon fils fans rançon : & jugeant

rables

part

,

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fort mal & du caractere de l'Africain en particulier, & des mœurs des Romains en général, il lui promit de la d'Antiochus une fomme confidérable * & jufqu'à la moitié de fes Etats, où il ne conferveroit que le nom de Roi de plus que lui, s'il pouvoit lui faire obtenir la paix. Quand il eut » ceffé de parler, je fuis moins étonné, Réponse ad- lui répondit Scipion, que vous ne » connoiffiez ni les Romains, ni moi à qui on vous envoye, quand je vois » que vous ne connoiffez même la pas > fortune de celui de la part de qui » vous êtes venu. Il falloit conferver "Lyfimachie, fi vous vouliez nous difputer l'entrée de la Cherfonnefe; » & nous fermer le paffage de l'Helles» pont, fi vous aviez deffein de nous »propofer la paix, comme à des enne mis qui font en peine du fuccès de la Guerre. Mais après qu'Antiochus

mirable de Scipion à l'Ambaffa

deur.

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دو

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* Quelques-uns trouvent peu de vrai-femblance dans tout ce qui fe paffa entre Heraclides & les Romains. Il leur paroit qu'il y a trop de hauteur dans le procédé des uns, & trop de baffeffe dans celui d'Antiochus. Etoit il affez abbattu pour céder

tant de Villes & de païs, offrir au peuple Romain. des fommes fi confidéra bles, & à P. Scipion en particulier,jufqu'à la moitié de fon Royaume, le tout pour obtenir une paix qui devoit le couvrir de confusion?

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nous a laiffé paffer dans l'Afie, après « qu'il s'eft laiffé mettre le frein, & im- « pofer le joug, peut-il efperer qu'il « traitera d'égal à égal avec un peuple « dont il ne peut fe difpenfer de rece- « voir la Loi? Pour moi je recevrai « mon fils comme le don le plus pré- « cieux que je puiffe tenir de la géné- « rofité du Roi. A l'égard des autres «< biens qu'il m'offre, faffent les Dieux « que ma fortune n'en ait jamais be- «. foin mais je puis vous affurer que « mon cœur ne les defirera jamais. Si « Antiochus, pour un bienfait parti'culier, n'exige de moi qu'une recon- « noiffance particuliere, je lui ferai « connoître que je ne fuis point ingrat. Mais je ne veux ni recevoir de lui, ni re lui rendre aucun fervice qui intéreffe «< la République. Quant à prefent, tout « ce que je puis lui donner, c'eft un « confeil bon & fidéle. Allez, dites-lui « de ma part qu'il renonce à la Guer- «<< re, & ne refufe aucune des con- « ditions qu'on lui propofe. » Le Roi ne fut point touché de ces remontrances. Il étoit perfuadé qu'il ne rifquoit rien à faire la Guerre à des ennemis, qui, avant de combattre, lui impofoient déja les mêmes Loix, que s'ils l'a

Le Conful

va chercher Antiochus

battre.

voient vaincu. Ainfi fans plus parler de paix, il ne fongea qu'à fe préparer à la Guerre.

Le Conful ne voyant plus rien qui dût l'arrêter, partit des bords de

pour le com- l'Hellefpont, vint d'abord à Dardane, puis à Rhetée, & trouva les habitans de ces deux Villes, qui venoient avec joye & avec empreffement au-devant de lui. Il s'avança enfuite jufqu'au près d'Ilion, & ayant campé fon armée dans la plaine au-deffous des murailles, il entra dans la Ville, & monta jufqu'à la Citadelle, où il offrit un facrifice à Minerve Patrone de la Pla-' ce, les Iliens recevant les Romains leurs defcendans avec tout l'honneur la bienveillance & la diftinction qu'ils pouvoient defirer; & les Romains de leur côté témoignant à ceux d'Ilion une joie infinie de voir une Ville de laquelle ils étoient originaires. Etant partis de-là, ils arriverent en fix campemens aux bords du Fleuve Caicus. Le Roi Eumenes, après le paffage de l'Hellefpont, tâcha de ramener fa Flotte à Elée pour y paffer l'hyver.. Mais étant repouffé par des vents contraires qui ne lui permettoient pas de doubler le promontoire de Lecte, il fe remit à

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terre & prenant le chemin le plus court, il fe rendit auffi dans le camp des Romains avec un petit corps de troupes, pour ne point manquer à fes Alliés dans les premieres expéditions. If fut enfuite renvoyé du Camp à Pergame pour en tirer des vivres ; & les ayant délivrés à ceux que le Conful avoit chargés de les tranfporter à l'armée, il s'en revint dans le même camp. Alors ayant fait aprêter de la nourriture pour plufieurs jours, ils avoient deffein d'aller aux ennemis fans attendre l'hyver. Le Roi étoit campé dans le voifinage de Thyatire. Là, ayant appris que Pub. Scipion s'étoit fait porter malade à Elée. Il lui envoya des Ambaffadeurs qu'il chargea de lui remener fon fils. La vûte d'une perfonne fi chere répandit dans fon efprit une joie qui fut falutaire à fon corps. Après avoir fatisfait aux premiers tranfports de la tendreffe paternelle, Allez, dit-il aux Ambaffadeurs, allez dire au Roi que je fuis extrêmement fenfible à fa généreuse attention. Mais je ne puis luž en témoigner aujourd'hui ma reconnoiffance, qu'en lui confeillant de ne point combattre qu'il n'ait appris mon retour dans le camp. Antiochus

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