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les Etats de

la Gréce.

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mille boiffeaux de froment, & trois cent mille d'orge; & à Rome trois cens mille boiffeaux de froment, & deux cens cinquante mille d'orge; & qu'il envoieroit au Conful ManiusAcilius cinq cens cavaliers & vingt éléphans.

A l'égard des grains, on répondit aux uns & aux autres, que fi le peuple Romain les acceptoit, ce feroit à condition d'en payer le prix. On remercia les Carthaginois de leur flotte, fans rien accepter que les vaiffeaux qu'ils devoient en vertu du traité : & on leur déclara qu'on ne recevroit les fommes dont ils étoient redevables qu'à l'échéance de chaque payement.

Pendant que ces chofes fe paffoient Antiochus à Rome, Antiochus paffoit le quartier paffe l'hiver d'hiver à Chalcis ; & pour ne pas perà folliciter dre abfolument fon tems pendant cette faifon, il envoyoit de - là fes Ambaffadeurs dans les differens Etats de la Grece pour en folliciter les peuples; ou il y recevoit ceux qu'ils lui envoyoient d'eux-mêmes. Il lui en vint par exemple de la part des Epirotes & de celle des Eléens peuple du Peloponefe. Ceux-ci demandoient du fecours à ce Prince contre les Achéens;

par qui ils craignoient d'être attaqués les premiers, pour avoir refufé de fe joindre à eux contre lui. Il leur envoya mille hommes de pied commandés par le Crétois Euphanes. Les Epirotes n'agiffoient pas avec beaucoup de franchise & de fimplicité; ils cherchoient à s'affurer des bonnes graces du Roi, fans s'attirer la haine des Romains. Car ils le prioient de ne. les pas engager témérairement dans une guerre, où il leur faudroit, à caufe de leur fituation vis-à-vis de l'Italie, foutenir les premiers efforts des Romains pour tout le reste de la Grece. Que s'il pouvoit lui-même venir en Epire avec fes troupes de terre & de mer, les Epirotes le recevroient avec joye & avec empreffement dans leurs Ports & dans leurs Villes. Que s'il n'étoit pas en état de prendre ce parti, ils le conjuroient de ne les point expofer à la vengeance du Peuple Romain, nuds & defarmés comme ils étoient. Il étoit aifé de voir que le but de cette ambaffade, étoit, en cas que le Roi refufât de paffer en Epire, comme il y avoit beaucoup d'apparence, de fe ménager la liberté d'en ufer avec les Ro-. mains, felon, que leur interêt le de

manderoit. Et ils croyoient en avoir affez fait pour gagner l'amitié d'Antiochus, en lui offrant de le recevoir. Si d'un autre côté il fe déterminoit à ve→ nir chez eux, ils efpéroient que les Romains ne leur feroient pas un crime d'avoir cedé aux forces préfentes d'un Roi fi puiffant, dans un tems où le fecours qu'ils pouvoient recevoir. d'eux, étoit fi éloigné. Antiochus ne fachant que répondre fur le champ à une propofition qui lui paroiffoit cap tieufe, dit qu'il enverroit des Ambaffadeurs aux Epirotes, pour prendre avec eux les mefures qui conviendroient à leurs interêts & aux fiens.

Mais il paffa lui-même chez les Beotiens irrités, comme je l'ai déja dit, contre les Romains, à caufe de la mort de Brachyllas, & de la guerre que Quintius avoit déclarée à Coronée, pour venger le meurtre des foldats Ro mains. Mais à dire vrai depuis plu fieurs fiécles, la difcipline de cet Etat autrefois fi excellente, tomboit en dé cadance, tant en public qu'en parti culier ; & la plupart des Grands s'étoient tellement ruinés par leur luxe & leur déréglement, qu'il leur étoit im poffible. de fe foutenir, que par less

troubles & le renversement de la République. Les premiers du païs allerent donc en foule au-devant du Roi, & l'amenerent à Thebes, où toute la Nation s'affembla pour lui donner audiance. Alors, quoique le meurtre des foldats Romains à Delion, & la prife de Chalcis, puffent paffer pour une déclaration de guerre affez formelle & affez violente, cependant il parla à peu près dans les mêmes termes qu'il avoit fait ou par lui-même dans fa premiere conference avec les Chalcidiens, ou par fes Ambaffadeurs, dans l'affemblée des Achéens : c'est-à

dire, qu'il invita les Beotiens à accepter fon amitié, fans cependant exiger qu'ils renonçaffent à celle des Romains, ou priffent les armes contre eux. Tout le monde vit bien à quoi tendoit ce difcours artificieux; ainfi on fit un decret par lequel la Nation en gardant quelque ménagement pour les Romains qu'elle affectoit de ne point nommer, s'enga geoit cependant à faire la guerre contre eux pour le Roi. Antiochus s'étant aufli affuré de ce Peuple, retourna à Chalcis, & de-là ayant écrit aux princi- délibere avec paux des Etoliens, de fe trouver à fes Alliés fur la guerre des Demetriade pour déliberer avec lui de Romains.

Antiochus

leurs interêts communs, il y vint par mer au jour qu'il leur avoit indiqué. Aminander y fut auffi appellé de l'Athamanie; & Annibal qui depuis longtems n'avoit point été admis dans le confeil, fe trouva à cette affemblée : & comme tout le monde étoit d'avis qu'on fondât la difpofition des Thef-, faliens, ce fut le premier point qu'on mit en déliberation, Mais les fentimens étoient fort partagés à leur occafion. Les uns vouloient qu'on entamât cette. affaire fans attendre; les autres, voyant l'hiver bien avancé, la remettoient au, commencement du printems. Quelques-uns étoient d'avis qu'on fe contentât de leur envoyer des Ambaffadeurs ; d'autres enfin foûtenoient qu'il falloit marcher contre eux avec toutes les troupes, & les faire entrer dans la ligue de gré ou de force.

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Comme on ne convenoit pas du parti qu'il falloit prendre, Annibal qu'on pria de dire fon avis en particulier fit un difcours par lequel il ramena. le Roi & tous ceux du confeil, de cet article, qui feul les occupoit, à la confideration de tous les autres qui d'Annibal fur regardoient la guerre en general. » Si

Difcours

le même fu

jet » depuis que nous fommes paffés dans

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