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qu'ils n'opprimaffent ces troupes auxiliaires, & n'attaquaffent enfuite fes Vaiffeaux de deffus la terre , envoya contre eux non-feulement les Soldats de fa Flotte, mais encore les Matelots & les rameurs en les armant comme il pût : ce qui n'empêcha pas qu'ils ne difputaffent long-tems la victoire

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ne lui tuaffent plufieurs Soldats, & même L. Apuftius, l'un de fes Officiers. Cependant à la fin les Lyciens furent vaincus & repouffés jufque

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dans leur Ville. Les Romains vainqueurs, mais fort maltraités, rentrerent dans leurs Vaiffeaux. Ils allerent de-là dans le Golphe de Telmeffe, qui d'un côté touche la Carie, & de l'autre la Lycie, & Livius renonçant à l'entreprise de Patares renvoya les Rhodiens chez eux. Pour lui en côtoyant l'Afie, il rentra dans la Grece pour conférer avec les Scipions qui étoient alors aux environs de la Theffalie, & de-là repaffer en Italie.

Emilius, que la tempête avoit obligé de retourner à Samos, après avoir inutilement tenté la Ville d'Ephefe apprenant de plus que Livius avoit abandonné l'expédition de Lycie, pour s'en retourner en Italie, ré

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te.

Emilius va

folut , pour effacer la honte que les Romains avoient effuyée devant Patares, d'aller attaquer cette Ville avec toutes fes forces. Après avoir paffé de- enLycie avec vant Milet, & rangé toute la côte des toute la Flot Alliés, il entra dans le Golphe de Bargylle, & fit une defcente auprès de Yaffe, où Antiochus avoit une Garnifon. Les Romains commencerent par ravager toute la campagne d'alentour. Enfuite le Préteur fit fonder l'efprit des principaux & des Magiftrats, qui lui répondirent que la Ville n'étoit pas en leur difpofition. Alors il fit approcher fes machines, & fe mit en devoir d'y donner l'affaut. « Mais il y avoit « parmi les Romains quelques exilés « de cette Ville, qui allerent tous de « concert conjurer les Rhodiens de ne « pas fouffrir qu'on ruïnât une Ville de « leur voifinage, dont les habitans, la « plûpart leurs parens & leurs Alliés, « n'avoient pas mérité qu'on les fit pé- « rir. Que pour eux, ils ne s'étoient « attiré leur exil que pour être demeu- « rés fidéles aux Romains: & que tout « ce qui étoit refté dans la Ville n'é- « toit retenu que par cette même vio- « lence qui les en avoit chaffés. Mais ce que tous les Yaffiens,fans exception, «

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>>ne fouhaittoient rien tant dans le >> fond,que de fe fouftraire à la tyrannie du Roi. » Les Rhodiens touchés de leurs prieres, & fecondés de la médiation du Roi Eumenes, obtinrent du Préteur à force de lui reprefenter leurs liaisons avec ceux de Yaffe, & la contrainte où les tenoit la Garnison d'Antiochus, qu'il laiffât cette Ville en repos. Les Romains fe retirerent donc de devant fes murailles, & ne trouvant fur tout le refte de la côte d'Afie que des amis & des Alliés, ils arriverent à Loryme, Port fitué en face de l'Ile de Rhodes. Là les Tribuns des Soldats commencerent à tenir dans leurs tentes contre la conduite d'Emilius, des difcours qui vinrent bientôt jufqu'à fes oreilles. Ils lui reprochoient de s'être éloigné d'Ephefe, le principal objet de fa commiffion, afin que l'ennemi, demeuré libre derriere lui, pût entreprendre impunément tout ce qu'il voudroit, contre les Villes alliées qui étoient dans leur voifinage. Ces murmures ayant fait impreffion fur l'efprit d'Emilius, il demanda aux Rhodiens fi le Port de Patares étoit affez grand pour contenir toute fa Flotte. Ils lui répondirent que non, ce

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qui fut une raifon pour lui de renoncer à cette entreprise, & de ramener fes Vaiffeaux à Samos.

va attaquer

Pendant ce tems-là Seleucus fils Seleucus fils d'Antiochus, qui avoit paffé tout l'hy- d'Antiochus ver dans l'Eolide avec fon armée, OC- Pergame. cupé tantôt à fecourir les Alliés du Roi, tantôt à ravager les terres de ceux qu'il ne pouvoit attirer dans fon parti, réfolut de paffer fur les confins du Royaume d'Eumenes, pendant que ce Prince, éloigné de fes Etats, attaquoit avec les Romains & les Rhodiens, les Villes Maritimes de la Lycie. Premierement, il s'approcha d'Elée fous les armes; puis, fans s'arrêter au Siége de cette Ville, après avoir ravagé la campagne, il alla pour attaquer Pergame même la Capitale de tout le Royaume. D'abord Attale fe pofta devant les murailles avec un corps de Cavalerie & de Soldats armés à la legere, & par de fréquentes efcarmouches, il harcelloit les ennemis. plûtôt qu'il ne les combattoit. Mais l'expérience de quelques jours lui ayant appris qu'il n'étoit en aucune façon capable de leur tenir tête, il fe renferma dans les murailles ; & auffitôt Seleucus en forma le Siége. A peu

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près dans le même-tems, Antiochus étant parti d'Apamée, campa premierement à Sardes, puis affez près de Seleucus, à la fource du Fleuve Caicus, avec une grande armée compofée d'un amas de plusieurs Nations. La partie de fes troupes qui répandoit davantage la terreur & la confternation dans le païs, c'étoient quatre mille Gaulois qu'il avoit pris à fa folde, & qu'il envoya avec un petit nombre d'autres qu'il leur affocia, ravager le territoire de Pergame au long & au large. Quand ces mauvaises nouvelles eurent été portées à Samos, Eumenes le premier partit pour aller défendre fon païs, & vint avec fa Flotte à Elée, où ayant trouvé des troupes de Cavalerie & d'Infanterie prêtes à le fuivre, il vola avec cette escorte, au fecours de Pergame, & y arriva avant que les ennemis fe fuffent apperçus de fa marche, & qu'ils euffent fait aucun mouvement pour l'empêcher. Auffi-tôt les efcarmouches recommencerent fans qu'Eumenes ofât hafarder un combat général. Mais peu de jours après, la Flotte Romaine & celle des Rhodiens vinrent de Samos à Elée pour tirer ce Prince de danger. En effet, dès qu'Antiochus fçût qu'ils

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