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vius.

Flotte. Ce Général qui n'avoit que Flotte à fa cinq Quinqueremes, ayant appris la place de Lidéfaite des Rhodiens, remena avec lui en Afie Epicrate & fes quatre Vaiffeaux. Il traverfa la mer Egée pour aller à Scio, où il fut auffi accompagné des Vaiffeaux couverts des Athéniens. Timaficrates Rhodien vint auffi de Samos, à la faveur de la nuit, avec deux Quadriremes, & dit à Emilius, quand il lui eut été preTenté , qu'on lui envoyoit ce fecours contre les Vaiffeaux d'Antiochus, qui fortant des Ports de l'Hellefpont & d'Abyde, infeftoient ces mers, & donnoient la chaffe aux Barques qui apportoient des provifions d'Italie. Lorfqu'Emilius paffoit de Scio à Samos, il rencontra deux Quadriremes de Rhodes envoyées par Livius, & le Roi Eumenes avec deux Quinquere mes, qui venoient au-devant de lui. Quand il fut arrivé à Samos, il prit le commandement de la Flotte des mains de Livius, & ayant fait un facrifice felon la coutume, il, affembla fon Confeil.« Alors Livius, qui fut prié « de parler le premier, dit qu'on devoit <<

*D'autres difent Chio: c'eft la même Ville.

» écouter préférablement aux autres » celui qui donnoit un confeil qu'il » auroit executé lui-même. Que pour » lui, il avoit formé le deffein, s'il eut » été plus long-tems en place, d'aller » à Ephese avec toute fa Flotte, & » d'enfoncer à l'embouchure du Port quelques Barques remplies de fable. » Que ce deffein étoit d'autant plus » facile à executer que l'entrée de ce >> Port étoit longue, étroite, & affez » femblable à l'embouchure d'un » Fleuve. Que par-là, en ôtant aux en» nemis l'ufage de la mer, on rendoit » leur Flotte inutile. »

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Ce projet ne fut goûté de perfonne. » Eumenes demanda à Livius ce que » feroient les Romains, quand ils au»roient ainfi fermé aux Ephefiens la » fortie de leur Port? Iroient-ils avec

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» toute leur Flotte devenue plus li»bre, fecourir les Alliés, & porter la » terreur parmi les ennemis, ou s'ils » refteroient , pour tenir la Ville bloquée, avec tous leurs Vaiffeaux ? » S'ils prenoient le premier parti, >> pouvoit-on douter que les ennemis »ne retiraffent ces Barques fubmer"gées, & ne rendiffent la liberté à leur >> Flotte avec encore plus de facilité,

qu'on ne la lui avoit ôtée ? Si d'un «<< autre côté, ils reftoient dans la même << place, tout le fruit qu'ils tireroient << de cette clôture, c'eft que les ennemis, « par le moyen d'un Port qui les met- << toit à couvert de toute infulte, joüi- « roient pendant l'Eté, des commodi- «< tés que toute l'Afie apportoit en abon- «< dance dans une de fes meilleures Vil- « les; tandis que les Romains battus << des flots & expofés à toutes les inju- « res de la mer, manqueroient de tout << dans une fituation auffi incommode << qu'inutile, & où ils auroient les bras «< liés

, pour ne rien faire de ce qui leur « pouvoit être avantageux, beaucoup plus que ceux qu'ils tenoient enfer-« més. » Eudamus Amiral de la Flotte Rhodienne, dit qu'il lui étoit plus facile de defapprouver le projet que propofoit Livius, que d'ouvrir lui-même un avis plus falutaire. Epicrate, Officier Rhodien, confeilloit à Emilius d'abandonner Ephese pour le prefent, & d'envoyer une partie des Vaiffeaux dans la Lycie pour attirer dans fon parti Patare, Capitale de cette contrée. Que cette acquifition lui procureroit un double avantage que les Rhodiens n'ayant rien à craindre de la

part de leurs voifins, pourroient donner toute leur attention à la Guerre d'Antiochus ; & empêcher la Flotte qu'Antiochus tireroit de la Lycie, de fe joindre à Polyxenidas. Voilà à quoi on s'en tînt. Cependant Regillus voulut fe prefenter avec toute fa Flotte devant le Port d'Ephefe, ne fût-ce que pour donner de la terreur aux en

nemis?

Mais il envoya C. Livius en Lycie avec deux Quinqueremes Romaines, quatre Quadriremes de Rhodes, & deux Vaiffeaux couverts de Smyrne, avec ordre de paffer auparavant à Rhodes, & de communiquer fon desfein au Confeil public de cette Ifle. II aborda en chemin faisant aux Villes de Milet, de Mynde, d'Halicarnaffe, de Cnide & de Cos, qui toutes executérent promptement les ordres qui leur furent donnés de la part des Romains. Quand il fut arrivé à Rhodes, & qu'il eut expofé fa commiffion dans le Confeil, tout le monde ayant approuvé le projet du Conful, il ajoûta à la Flotte qu'il avoit déja, trois Quadriremes que lui donnerent les Rhodiens conduifit le tout à Patares. Un vent

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favorable les ayant pouffés jufqu'au

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ils gagneforce de ra

près de la Ville, ils efperoient que l'a furprise & la crainte engageroit les habitans à fe rendre. Mais le vent devenu tout d'un coup contraire, ayant commencé à foulever les flots rent à la verité la terre à mes, mais ils ne trouverent autour de la Ville aucune rade où ils fuffent en fûreté ; & la mer étant irritée, ils n'étoient pas moins en danger devant le Port, furtout à l'entrée de la nuit. Ainfi ils pafferent outre, & s'en allerent à deux milles de-là, dans le Port de Pheniconte où les Vaiffeaux étoient à l'abri des vents & de la marée. Mais il étoit dominé par des rochers d'une hauteur extrême dont les habitans avec les Soldats d'Antiochus qui étoient en Garnifon dans leur Ville s'emparerent fur le champ. Livius malgré la difficulté des lieux, envoya contre eux les fecours d'Iffe & de Smyrne, troupes alertes, qui à coups de traits, & par de legeres incurfions, les foutinrent d'abord, fans cependant engager entierement le combat. Mais comme de moment à autre il fortoit de la Ville contre eux de nouvelles bandes d'ennemis, & qu'ils étoient prêts d'être inveftis, Livius craignant

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