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fés eux-mêmes de fatigues & de veilles, avoient déclaré qu'ils ne pouvoient plus réfifter aux efforts des Romains, & permis aux Magiftrats d'aller trouver Livius, pour traiter avec lui de la reddition de la Place. Le feul article qui les arrêtoit étoit la fortie des Soldats de la Garnifon, Livius voulant qu'ils livraffent leurs armes, & eux les voulant conferver. A cette difficulté près, l'affaire alloit être terminée lorfque la nouvelle de la défaite des Rhodiens arracha à Livius la victoire d'entre les mains. Car ce Général craignant que Polyxenidas enflé de ce fuccès n'opprimât la Flotte qui étoit à Canes, abandonna le Siége d'Abyde, le Siege d'A-& la Garde de l'Hellefpont, pour l'al1er retirer du Port, & la mettre en mer. En ce tems-là Eumenes vint à Elée ; & Livius avec toute fa Flotte, à laquelle il avoit joint deux Triremes de Metelin, s'en alla à Phocée. Mais apprenant que cette Ville étoit défendue par une forte Garnifon de Syriens, & que Seleucus étoit campé dans le voifinage, il fe mit à ravager tout le païs le long de la côte, & ayant embarqué fon butin, qui confiftoit furtout en prifonniers, il attendit qu'Eumenes le

Livius leve

byde.

vint joindre, après quoi il prit la route de Samos. Les Rhodiens furent Affliction des confternés de la défaite de leur Flotte. Rhodiens. Car avec leurs Vaiffeaux & leurs Soldats, ils avoient perdu l'élite & la fleur de la jeuneffe Rhodienne, la plûpart des Nobles ayant fuivi Paufiftrat qui étoit extrêmement aimé & confideré des fiens à caufe de fon rare mérite. Mais bien-tôt faifant réfléxion qu'ils avoient été vaincus par la fraude & non par la valeur des ennemis, & que c'étoit un de leurs citoyens qui les avoit attirés dans ce piége, paffant de la douleur à l'indignation, ils équiperent fur le champ dix Galeres, & quelques jours après dix autres dont ils donnerent le commandement à Eudamus perfuadés que s'il avoit moins d'habileté & d'expérience dans la Guerre que Paufiftrat, ce feroit pour lui une raifon d'être plus circonfpect, & de fe tenir davantage fur fes gardes. Livius & Eumenes aborderent d'abord aux côtes d'Erythre où ils pafferent la nuit, & le lendemain arriverent à Coryce, promontoire de la dépendance des Teiens. Mais voulant de-là paffer dans le voifinage des Samiens, fans attendre le lever du Soleil par où les

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Pilotes auroient jugé de la difpofition ils s'expoferent aux orages

du tems,

qui pouvoient s'élever. En effet, ils n'eurent pas fait la moitié de leur courfe, que l'Aquilon ayant commencé à foulever les flots, leurs Vaiffeaux fu rent battus d'une furieuse tourmente.

Polyxenidas qui avoit bien jugé que les ennemis navigeroient vers Samos pour se joindre à la Flotte des Rhodiens, partit d'Ephefe, & vint moüiller à Myonnefe: d'où il paffa à I'Ifle appellée Macris, pour attaquer de-là l'arriere-garde de la Flotte ennemie quand elle pafferoit, ou au moins enlever leurs Vaiffeaux qui s'écarteroient du gros. Mais quand il vit toute la Flotte difperfée par la tempête, & que la violence du vent l'empêchoit de fondre deffus comme il avoit voulu faire d'abord il paffa dans l'Ifle d'Ethalie, afin de fe jetter de-là le lendemain fur la Flotte, quand elle voudroit s'avancer de la pleine mer à Samos. Une petite partie des Batimens Romains entra au commencement de la nuit dans un Port defert de la côte des Samiens, où tous les autres les fuivirent, après avoir lutté toute la nuit contre les Flots en pleine

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mer.

mer. Ils apprirent en ce en ce lieu, par des gens de la campagne, que les ennemis étoient à la rade d'Ethalie; ce qui obligea Livius d'affembler le Confeit, pour examiner s'il étoit à propos de les combattre fur le champ, ou d'attendre la Flotte des Rhodiens. On prit le parti de differer, & ils retournerent à Coryce d'où ils étoient venus. Polyxenidas ayant attendu quelque-tems, s'en retourna auffi-tôt à Ephese, sans avoir rien fait. Alors la Flotte Romaine n'ayant plus rien à craindre de fa part, passa à Samos, où les Rhodiens la vinrent joindre peu de jours après. Et Livius, pour leur faire voir qu'il n'attendoit qu'eux pour aller aux ennemis, partit auffi-tôt pour Ephefe, La Flotte afin de leur donner bataille ou de Romaine deleur arracher l'aveu de leur lâcheté, vant Ephefe. s'ils la refufoient, ce qui feroit un effet admirable fur l'efprit des Alliés. Il rangea fes Vaiffeaux de front, vis-à-vis l'embouchure du Port: mais voyant que perfonne ne fe prefentoit pour combattre, il laiffa une partie de fa Flotte à l'ancre près de l'entrée du Port, pendant que l'autre débarqua les Soldats pour aller piller les campagnes voifines de la côte. Ils emmeTome 11. G

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,

noient déja un grand butin & s'approchoient des murailles de la Ville Torfqu'Andronicus Macédonien, qui étoit en Garnifon à Ephese, fit une fortie fur eux, & après leur avoir ôté la plus grande partie de leurs dépoüilles les força de rentrer dans leurs Vaiffeaux & de regagner la mer. Le lendemain les Romains ayant placé une embuscade dans le milieu du chemin s'avancerent en corps vers la Ville, pour attirer le Macédonien hors des murailles. Mais cet Officier qui s'en étoit douté, ne paroiffant point ils retournerent à leurs Vaiffeaux; & ne pouvant joindre les ennemis, ni par mer ni par terre, ils s'en retournerent à Samos d'où ils étoient partis. De-là Livius envoya deux Galeres des Alliés d'Italie, & deux Rhodiennes commandées par Epicrate, pour gar der le détroit de Cephallenie. Car Hybriftas de Lacédemone à la tête des jeunes Cephalleniens, exerçoit des brigandages continuels fur cette mer, & empêchoit qu'on ne pût faire venir les convois d'Italie.

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Emilius vient Epicrate rencontra au Pyrée L. Emilius Regillus qui venoit fuccéder à Liment de la vius dans le commandement de la

prendre le

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