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aux Athéniens de confeiller non-feulement aux Romains, mais encore aux Etoliens, de préférer la paix à la guerre. Et fur le champ les Etoliens avoient envoyé d'Hypate une Ambaffade nombreufe, pour demander la paix que l'Africain leur fit efperer, « en leur « reprefentant que lorfqu'il avoit com- « mandé premierement en Efpagne, & « enfuite en Afrique, de plufieurs Na- « tions qu'il avoit foumifes au peuple Romain, il n'y en avoit aucune à «e qui il n'eut donné beaucoup plus de « témoignages de fa clémence & de fa « bonté, que de fa valeur & de fon « expérience dans la guerre. » L'affaire paroiffoit confommée, lorfque le Conful propofa aux Ambaffadeurs des Etoliens, quand ils fe prefenterent à lui les mêmes conditions qu'avoit fait le Sénat, avant de les chaffer de Rome & de l'Italie, fur le refus qu'ils avoient fait de s'y foumettre. Les Etoliens frappés d'une rigueur à laquelle l'interceffion des Athéniens, & la bienveillance de l'Africain ne les avoit pas préparés, répondirent qu'ils alloient rendre compte de leur commiffion à ceux qui les avoient envoyés.

Quand ils furent de retour à Hypa

te, les Chefs de la Nation fe trouverent fort embarraffés. Car ils n'étoient pas en état de fournir les mille talens qu'on exigeoit ; & ils craignoient, s'ils fe rendoient à difcrétion que les Romains né les maltraitaffent dans leurs perfonnes. Ils renvoyerent donc les mêmes Ambaffadeurs au Conful & à fon.frere l'Africain, pour les prier, s'ils avoient fincérement deffein de leur donner la paix, & non de les tromper par de vaines efperances, ou de leur remettre une partie de la fomme qu'ils demandoient, ou de les affurer, que quand ils fe feroient rendus on n'exerceroit aucune cruauté fur leurs perfonnes. Mais le Conful fut inexorable, & cette Ambaffade auffi inutile que les précédentes. Alors Echedemus le plus confidérable des Ambaffadeurs Atheniens, voyant que les Etoliens, confternés de la rigueur exceffivé du Conful, déploroient le malheureux fort de la Nation, & s'abandonnoient à des lamentations inutiles, leur donna un Confeil qui leur rendit un peu d'efperance: ce fut de demander une tréve de fix mois pour envoyer des Ambaffadeurs à Rome, & avoir la réponse du Sénat. «Que ce

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nent une tréve de fix mois.

délai n'ajoûteroit rien à leurs maux « prefens qui étoient extrêmes ; & que «< pendant cet interval, il pouvoit fur- « venir bien des chofes qui les dimi- «< nueroient. » Ils fuivirent ce Confeil, Ils obtien& les mêmes députés allerent retrouver-l'Africain à la priere duquel ils obtinrent du Conful la tréve qu'ils demandoient. Auffi-tôt le Siége d'Amphiffa fut levé, & Acilius. ayant remis fon armée au Conful, reprit le chemin de Rome pendant que L. Scipion s'en alla d'Amphiffa en Theffalie, dans le deffein de traverfer la Macedoine & la Thrace pour paffer en Afie. Alors l'Africain s'adreffant à fon frere : J'approuve, lui dit-il, la route que «e -vous voulez prendre; mais toute vo- « -tre fûreté dépend des intentions du « Roi Philippe. Car s'il nous demeure fidéle, il nous ouvrira lui-même les «< chemins, & fournira à notre armée « les vivres & toutes les autres provi- «e fions dont elle a befoin pour un fi « long voyage; mais s'il venoit à nous « trahir vous feriez expofé à de « grands dangers en paffant par la ce Thrace. C'eft pourquoi je vous con- ce feille, avant de vous engager, de fonder l'efprit de ce Prince. Less Fy

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»moyen le plus fûr de connoître fes difpofitions, c'eft de lui envoyer un >> Courier qui le furprenne avant qu'il >>ait pris aucunes mefures, & fait au>> cuns préparatifs. » On jetta les yeux, pour faire cette course, fur Ti. Sempronius Gracchus le plus vif & le plus entreprenant qu'il y eut alors dans toute la jeuneffe Romaine. Il partit d'Amphiffa, & avec les chevaux qu'il trouva difpofés fur la route, il fit une fi prodigieufe diligence, qu'il arriva à Pella dès le troifiéme jour. Le Roi étoit à table, & avoit déja bien bû quand Gracchus lui fut prefenté. Cette joye à laquelle il fe livroit fit tomber tous les foupçons qu'on auroit pû avoir de fon infidélité. Il le reçût dèslors avec toute la bienveillance poffible; & dès le lendemain il lui montra les convois qu'il tenoit tout prêts pour F'armée Romaine, les ponts dreffés fur les Rivieres, & les chemins rendus faciles & praticables. Il s'en alla avec la même vîteffe qu'il étoit venu, porter cette heureuse nouvelle au Conful qu'il Le Confut rencontra à Thaumaces. Auffi-tôt l'arprend le che mée remplie de confiance & de joye entra dans la Macédoine où tout étoit

minde l'Alie

prêt pour la bien recevoir. Philippe

Philippe avec

le, & trouve

rés pour fo

reçut les Scipions avec une magnifi- 11 eft reçû cence Royale, & les accompagna ci- à la Cour de vilement au départ de fa Cour. Ce une magnifiPrince avoit naturellement beaucoup. cence Royal-de politeffe, de dextérité & de gran- par tout des deur d'ame, qualités qui le rendirent vivres préraplus eftimable à Scipion. Car ce Ro- armée. main, avec les talens extraordinaires qui le mettoient au-deffus des autres hommes, n'étoit pas ennemi de la joye & de la bonne chere pourvû qu'on ne la pouffât pas jusqu'au luxe & à la profufion. Ils arriverent enfin aux bords de l'Hellefpont, toujours accompagnés de Philippe qui prenoit grand foin que rien ne leur manquât fur la route.

Flotte confi

Antiochus, depuis la bataille Na- Antiochus vale qu'il avoit perdue auprès de Co- prépare une ryce, ayant eu tout l'hyver pour re- dérable. mettre fur pied de nouvelles armées de terre, s'étoit fur-tout appliqué à équiper une nouvelle Flotte, pour ne pas abandonner entierement la poffeffion de la mer. Il faifoit réfléxion que les Romains l'avoient vaincu fans le fecours des Rhodiens. Que feroit - ce quand ils fe feroient joints à eux? Car ils fe donneroient bien de garde de leur manquer une feconde fois dans

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