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le rang d'Emerite dans les armées de Scipion l'Africain, mais qui s'enrollerent volontairement fous les enfeignes de fon frere, & le fuivirent avec joye en Afie. Dans le tems du départ du Conful, pendant qu'on célébroit les jeux Apollinaires le cinquiéme des Ides de Juillet, en plein jour, & dans un tems fort clair, les ténébres prirent tout d'un coup la place de la lumiere le globe de la Lune s'étant placé immédiatement au-deffous de celui du Soleil. L. Emilius Regillus Commandant de la Flotte partit en même-tems que le Conful. Le Sénat donna à L. Auronculeius la commiffion de faire conftruire trente Quinqueremes & vingt Triremes , parce que le bruit s'étoit répandu qu'Antiochus, après la bataille Navale qu'il avoit perdue, équipoit une Flotte beaucoup plus confiderable que la premiere. Les Etoliens ayant appris au retour de leurs Ambaffadeurs qu'il n'y avoit point de paix à efperer pour eux, moins frappés. des ravages que les Achéens avoient

*Quelques Aftronomes trouvent dans ce paffage, une difficulté par rapport à la Chronologie. Mais cette difcuffion eft trop

longue & trop pénible, pour entrer dans un recit hiftorique, où une erreur de quelques jours, n'est pas fort importante.

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exercés fur toutes les côtes de l'Eto-
lie qui font tournées vers le Peloppon-
nefe, que du péril qui les menaçoit de
la part des Romains, allerent s'empa-
rer du Mont Corax, pour fermer le liens fe pré-
paffage à leur armée. Car ils ne dou- parent à la
toient point que dès le commencement

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du Printems, ils ne vinffent tout de nouveau affiéger Naupacte. Mais Acilius qui les fçavoit occupés de cette pensée, jugea à propos de les furprendre par un projet auquel ils ne s'attendoient point, & alla attaquer* Lamie. Il n'ignoroit pas que quelque tems auparavant, Philippe l'avoit déja réduite aux dernieres extrémités ; & il étoit perfuadé qu'il étoit alors aifé d'emporter cette Place qui paroiffoit ne rien craindre. Il partit donc d'Elatie, & d'abord vint camper dans le païs ennemi aux environs du Fleuve Sperchius : & la nuit fuivante il partit, & vint investir la Ville dès que le jour parut.

Les Eto

Quoiqu'une attaque fi imprévue eut Lamie atta jetté la terreur & la confternation dans quée & prife l'efprit des habitans, cependant ils dé

*Il est marqué ailleurs que cette Ville avoit déja été renduë aux Romains. Mais apparemment qu'elle s'etoit révoltée, & que T. Live a oublié de le marquer.

par Acilius.

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fendirent ce jour-là leur Ville avec plus de conftance qu'un péril fi fubit fembloit n'en devoir faire attendre d'eux, les hommes combattant de deffus les murailles, pendant que les femmes leur y portoient des traits de toutes les efpeces, & des pierres qu'ils jettoient contre les Romains qui montoient à l'escalade en plufieurs endroits en même-tems, Acilius ayant fait fonner la retraite ramena fes gens dans le camp vers le midi ; & après leur avoir fait prendre de la nourriture & du repos, il les avertit de fe tenir prêts le lendemain avant le jour pour attaquer la Ville, leur déclarant en même-tems qu'ils ne rentreroient point dans leur camp qu'ils ne l'euffent mife en fon pouvoir. Elle fut donc efcaladée à la même heure que la veille par plufieurs côtés; & comme les affiégés manquoient d'armes & qu'ils ne la défendoient pas avec les mêmes forni avec le même courage que la premiere fois, elle fut prife au bout de quelques heures. Acilius ayant fait vendre une partie du butin, & diftribué le reste à fes Soldats, tint confeil pour fçavoir ce qu'il devoit entreprendre après ce premier avantage. Per

ces

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attaquée par

Tonne ne fut d'avis qu'on affiégeât Naupacte, tandis que les Etoliens occupoient les paffages du Mont Corax. Mais pour ne pas demeurer dans l'inaction pendant l'Eté, & empêcher que Les Etoliens ne joüiffent en attendant d'une paix que le Sénat leur avoit refufée, Acilius réfolut d'aller attaquer Amphia Amphiffa. Il y conduifit fon armée le même Ac par le Mont Eta. Quand il fe fut cam- lius. pé près des murailles, il n'entreprit pas de les efcalader comme il avoit fait celles de Lamie, mais de les renverfer à force de machines. Ainfi il commença à les battre de plufieurs Beliers tout à la fois. Les habitans qui n'avoient point de défense à oppofer à cette forte d'attaque, & qui avoient mis toute leur efperance dans leurs armes & dans leur audace, faifoient de fréquentes forties fur les troupes du Conful, & tâchoient de déconcerter ceux qui étoient occupés aux travaux, & qui faifoient agir les machines.

Cependant on avoit déja fait bréche en plufieurs endroits, quand Acilius apprit que fon fucceffeur avoit débarqué à Apollonie, & qu'il traversoit Epire & la Theffalie pour le venir joindre à la tête de treize mille hom

mes de pied & cinq cens cavaliers. Quand il fut arrivé au Golphe de Maliac, il envoya devant lui des gens. pour ordonner de fa part à ceux d'Hypate de lui livrer leur Ville. Mais ils répondirent qu'ils ne feroient rien que par un decret de l'Affemblée générale des Etoliens. Alors pour ne pas s'arrêter au Siége d'Hypate, avant qu'Amphiffa fut rendue, il envoya devant lui fon frere l'Africain au camp des affiégeans, où il le fuivit de près. Un peu avant leur arrivée, tous les habitans, tant les Soldats, que le Peuple, abandonnerent leur Ville, dont les murs avoient été la plupart abattus, & fe retirerent dans leur Citadelle qui étoit imprenable. Le Conful s'étoit campe à fix milles de-là, lorfque les Ambassadeurs des Athéniens , après s'être adreffés à son frere, qui, comme nous avons dit, avoit pris les devans, le vinLes Eto- rent trouver pour implorer fa clémenliens fongent à faire leur ce en faveur des Etoliens. L'Africain leur avoit fait une réponse affez favorable. Ce grand homme qui ne cherchoit qu'un prétexte honnête d'abandonner la guerre d'Etolie afin de tourner toutes les forces de la République conare Antiochus & l'Afie, avoit ordonné

paix.

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