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gente jufqu'au Promontoire de Pachin; & l'autre depuis Pachin jufqu'à Tyndarie, & qu'il reftât lui-même dans la premiere, tandis que L. Valerius, avec vingt vaiffeaux longs, défendroit les côtes maritimes de l'autre. On ordonna aumême Préteur d'exiger des Siciliens une double dixme, de faire voiturer ces blés au bord de la mer, & de les faire tranfporter dans la Grece. On donna le même ordre à L. Appius, Préteur de Sardaigne, fi ce n'eft qu'on fît porter à Rome, & non dans la Grece, les blés de Sardaigne. On commanda au Préteur C. Livius, Général de la flotte, de paffer inceffamment en Grece avec trente vaiffeaux qu'il auroit foin de tenir prêts, & d'y joindre ceux qu'il recevroit d'Atilius: & au Preteur M. Junius de faire radouber & armer les vieux vaiffeaux qui étoient dans les Arcenaux, & de lever parmi les Affranchis les foldats qui les devoient monter.

On envoya fix Ambassadeurs en Afrique, trois à Carthage, & trois

* Quand les Romains avoient befoin d'une plus grande quantité de blé qu'à, l'ordinaire, ils exigeoient des Peuples tributaires de Sicile, une double dixme,

dont la premiere leur étoit fournie gratis fuivant le traité au lieu qu'ils payoient le prix de la feconde en argent,

dans la Numidie, les uns & les autres pour y acheter des blés qu'on devoit porter en Gréce: & on étoit tellement occupé des foins & des préparatifs de cette guerre, que le Conful Pub. Cornelius défendit par un édit à tous les Sénateurs, à tous les Citoyens qui avoient droit de dire leur avis dans le Sénat, & même aux Magiftrats du fecond ordre, de s'éloigner de Rome de plus d'une journée; ni qu'il fe trouvât en même tems plus de quatre Sénareurs abfens de la ville. Le Préteur C. Livius qui fe preffoit de mettre fa flotte en état de partir, fut arrêté pendant quelque tems par la réfistance qu'il trouva dans les habitans des Colonies maritimes; car quand il les voulut enroller pour fervir fur fes vaiffeaux, ils en appellerent aux Tribuns, qui les renvoyerent au Sénat. Tous les Sénateurs d'une commune voix déclarerent que ces Colonies n'avoient aucun privilege qui les exemptât de fervir fur mer. Celles qui avoient refufé d'obéir aux ordres du Préteur étoient Oftie, Fregelle, * Chateau-neuf, la Tour, Antium, Terracine, Mintur

* J'ai ainfi traduit Caftrum novum, & Pyrgi, quí fignifie Tour en Grec,

nes, & Sinueffe. Enfuite le Conful Manius Acilius renvoyé aux Feciaux par un arrêt du Sénat, confulta ces Ma-. giftrats, pour favoir s'il devoit déclarer la

guerre à Antiochus en parlant à fa perfonne, ou s'il fuffifoit de s'adreffer à quelqu'une de fes Places ou Garnifons: & s'il la falloit déclarer féparément aux Etoliens; & s'il étoit befoin, avant de le faire, de les avertir qu'on renonçoit à leur alliance & à leur amitié. Les Feciaux répondirent qu'ils avoient déja décidé quand on les avoit confultés à l'occafion de Philippe, qu'il étoit indifférent que la déclaration de guerre fe fît à ce Prince en perfonne, ou à fes Lieutenans, & à fes Troupes, ou à fes Places. Qu'on avoit affez fait connoître aux Etoliens qu'on fe détachoit de leur amitié par le refus tant de fois réiteré à leurs Ambaffadeurs, de leur accorder des demandes que le Sénat & le peuple Romain jugeoient déraisonnables; qu'au furplus ils s'étoient fuffifamment déclarés la guerre à eux-mêmes, lorfqu'ils avoient employé la fraude & la violence pour s'emparer de Demetriade, ville alliée des Romains, qu'ils avoient attaqué Chalcis par mer & par terre,& avoient

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appellé Antiochus en Europe pour y faire la guerre au Peuple Romain. Lorf qu'on eut pris à Rome toutes les me fures & toutes les précautions qui convenoient, Manius Acilius ordonna aux foldats que L. Quintius avoit enrollés, & à ceux que lui avoient fournis les Alliés du nom Latin, tous deftinés à paffer avec lui dans fa Province, & aux Tribuns des foldats de la premiere & de la troifiéme Légion, de fe trouver à Brindes aux Ides de Mai. Pour lui il fortit de la ville avec les ornemens de General le cinquiéme des Nones de ce mois. Les Préteurs partirent les mêmes jours pour leurs départemens.

Dans le même tems lesAmbaffadeurs de Philippe Roi de Macedoine, & de Ptolomée Roi d'Egypte, arriverent à Rome, où ils venoient offrir aux Romains des troupes, de l'argent & des vivres pour la guerre qu'ils alloient commencer. Ceux de Ptolomée apportoient d'avance quinze cens marcs d'or & trente mille marcs d'argent, qu'on ne voulut point accepter. On remercia ces deux Princes de leur générofité & de leur attention. Et fur ce qu'ils offroient l'un & l'autre de venir dans

Ceux de Ma

offrent aux

PEtolie avec toutes leurs forces,& d'y faire la guerre pour la République,le Sénat en marqua à Ptolomée fa reconnoiffance, mais le difpenfa de ce foin. Pour Philippe, on répondit à fes Ambaffadeurs que le Sénat & le peuple Romain lui feroient bien obligés, s'il vouloit bien donner au Conful Manius Acilius les fecours dont il auroit befoin. Ceux des Carthaginois & du Roi Mafiniffa arriverent enfuite. Les finiffa & des premiers promirent que leur Républi- Carthaginois que feroit porter* mille boiffeaux de Romains des froment, & cinq cens mille boiffeaux vivres en d'orge à l'armée du Conful moitié de cette quantité à Rome. Ils prioient le Sénat de vouloir bien accepter ces provifions à titre de préfent. Que de plus elle équiperoit à fes dépens une flotte toute compofée de Car thaginois, & payeroit comptant toutes les fommes qu'elle devoit acquitter en differens termes & pendant plufieurs années.Les Ambaffadeurs de Mafiniffa affuroient que leur Maître feroit voifurer dans l'armée de Grece cinq cens

* Cette quantité de bled froment eft fi modique en comparaison de celle que promet un moment après

& la

Mafiniffa, qu'il y a indu
bitablement une erreur de
calcul en ce paffage.

abondance.

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