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vorable, arriva en peu de jours au Pyrée, où il trouva l'ancienne Flotte. Eumenes vint au-devant de lui à Scyl lée avec trois Vaiffeaux, après être resté long-tems à Egine, incertain s'il retourneroit dans fon Royaume pour fe défendre contre Antiochus qui, fui vant le bruit commun, préparoit à Ephese des armées de terre & de mer, ou s'il demeureroit conftamment atta ché à la fortune des Romains, de qui dépendoit abfolument la fienne. A. Atilius ayant livré à fon fucceffeur vingt-cinq gros Vaiffeaux, partit pour retourner à Rome. Livius en mêmetems avec quatre-vingt Vaiffeaux de Guerre à prouë, & un grand nombre de moindres Bâtimens, partie à proue, mais fans ponts, partie fans prouë, propres feulement à aller à la décou verte, il paffa dans l'Ifle de Delos.

que

C'étoit à peu près dans ce tems-là

le Conful Acilius battoit la Ville

de Naupacte. Livius fut retenu pendant plufieurs jours à Delos par des vents contraires qui regnent affez fouvent entre les Cyclades, Ifles féparées les unes des autres par des bras de mer plus grands ou plus petits. Polyxenidas qui avoit appris par le moyen

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des Bâtimens legers qu'il avoit placés de distance en diftance, que la Flotte Romaine étoit à la rade de Delos, en donna avis au Roi. Auffi-tôt ce Prince abandonnant les affaires qui l'occupoient dans l'Hellefpont, retourna en diligence à Ephefe avec fes Vaiffeaux de Guerre à prouë, & fans differer tint confeil pour délibérer s'il étoit à propos de tenter la fortune d'un combat Naval. « Polyxenidas opina qu'il « falloit attaquer les ennemis avant que » la Flotte d'Eumenes & les Galeres «e des Rhodiens les euffent joints. Que « par ce moyen ils feroient au moins « égaux aux Romains par le nombre mais leur feroient fupérieurs par la « viteffe des Vaiffeaux, & la variété « des fecours que les Bâtimens des « Romains, par la façon groffiere dont « ils étoient conftruits, avoient peine « à fe remuer outre que venant de si « loin dans une terre étrangere, ils « étoient chargés de provifions; au « lieu que ceux du Roi n'ayant autour «< d'eux que des fujets, des amis ou «<< des Alliés ne portoient que des « Soldats & des armes : que d'ailleurs ce ils tireroient un grand avantage de la «< connoiffance des mers, des terres & «

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détermine à

mer.

>> des vents

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fit

dont l'ignorance feule » étoit capable de jetter beaucoup de » défordre parmi les ennemis. » Polyxenidas en donnant ce confeil d'autant plus d'impreflion fur les efprits, qu'il étoit en même-tems chargé Antiochus fe de l'executer. Ils employerent deux combattre les jours en préparatifs ; & dès le troifiéRomains par me Polyxenidas partit avec cent Vaiffeaux, dont il y en avoit foixante & dix de couverts, le refte fans ponts& beaucoup plus petits, & vint à Phocée. Comme le Roi ne devoit pas fe trouver à cette action, quand il eut appris que la Flotte ennemie approchoit, il fe retira à Magnesie près de Sipyle, pour mettre fes troupes de terre en état d'agir : & fa Flotte s'avança jufqu'à Cyffonte, qui eft un Port des Erythréens, comme dans un pofte où elle attendroit l'ennemi avec plus d'avantage. Quand les Aquilons, qui avoient retenu les Romains à Delos pendant plufieurs jours, furent tombés, ils s'avancerent à Phanes Port de l'Ifle de Chios, fitué vis-à-vis de la mer Egée: de-là ils firent faire le tour à leurs Vaiffeaux, pour aborder à la Ville qui porte le même nom que l'Ifle, & y ayant pris les provifions

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'dont ils avoient befoin, ils pafferent à Phocée. Eumenes étant allé prendre fa Flotte à Elée, retourna peu de jours après avec vingt-quatre Vaiffeaux pontés, & un peu plus de Batimens découverts, joindre à Phocée celle des Romains qui fe préparoit à donner bataille aux ennemis. De-là étant partis avec cent cinq Navires couverts & autour de cinquante fans ponts, ils furent d'abord repouffés du côté de la terre par les Aquilons qui leur donnoient en flanc, de façon que pour éviter de s'aller brifer, ils furent obligés de fe mettre à la queue les uns des autres, & de marcher fur une longue file. Mais quand la violence de ces vents fe fut peu à peu appaifée, ils tâcherent de gagner le Port de Coryce au-deffus de Cyffonte.

Polyxenidas qui ne cherchoit que l'occafion de combattre, apprit avec joye que les Romains venoient audevant de lui. Ainfi il mit fa Flotte en bataille, étendit l'aîle gauche vers la pleine mer, ordonna à fes Lieute nans de placer la droite du côté de la terre & en cet état il s'avançoit de front contre les ennemis. Le Ro

main s'étant apperçû de fa mancu

vre, fit plier les voiles, abaiffer les mâts, & remettant en même-tems tout le refte de l'appareil dans fa place, il attendit les Vaiffeaux qu'il avoit laiffez derriere lui. Il en avoit déja rangé environ trente de front dont il compofa fon aîle droite; & pour former une gauche qui lui fut égale, hauffant les petites voiles, il s'avança dans la pleine mer, ordonnant à ceux qui le fuivoient de tourner leurs prouës contre l'aîle droite des ennemis, rangée le long du rivage. Eumenes étoit à l'arriere-garde. Mais dès qu'il jugea, par le bruit qu'il entendoit, que les deux Flottes étoient prêtes de fe heurter, poussa lui-même fes Vaiffeaux avec le plus de viteffe qu'il pût. Lorfqu'ils furent tous à portée de fe voir, trois Vaiffeaux fe détacherent de la Flotte du Roi, & vinrent à la rencontre de deux Bâtimens Carthaginois qui précédoient celle des Romains. Comme la partie n'étoit pas égale, deux des Bâtimens d'Antiochus entourerent un des deux Carthaginois, & d'abord ceux qui les montoient lui rompirent toutes fes rames, fauterent dedans l'épée à la main, & s'en rendirent maîaprès avoir renversé ou tué

tres

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