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Mais, d'un côté, je suis demeuré nécessairement tributaire de mon correspondant, au point de départ, et c'est ce qui doit expliquer l'économie de la première partie de mon étude dans son plan général. D'un autre côté, s'il faut l'avouer, tout engagé que j'étais déjà dans mon exposition, je n'eus pas le courage de revenir sur mes pas, pour me mettre pleinement au courant de la littérature du sujet avant de passer

outre.

C'est seulement une fois mon siège fait, et le mémoire déjà prêt à passer chez l'imprimeur, que je me préoccupai de combler cette lacune.

Peut-être aurais-je été découragé de parler publiquement à mon tour si j'avais, au préalable, pris connaissance de la bibliographie de la question.

Je constate néanmoins que si, dans certaines directions, j'ai fait appel aux mêmes éléments que mes devanciers, et je serais plutôt flatté

de cette rencontre, je n'en tire pas, en somme, le même parti. De plus j'en verse beaucoup d'autres au dossier. Enfin mon enquête statistique comparée peut avoir, à elle seule, un certain intérêt. Pour tout dire, le terrain sur lequel je place résolument la question me paraît assez nouveau pour que, définitivement, mes considérations, aussi bien que mes textes, sous l'angle où je les envisage, se présentent encore avec une originalité suffisante et méritent de retenir l'attention.

Voilà tout le mystère de la métamorphose de mon urceus, je veux dire de ma lettre, l'occasion du mémoire et la façon dont je l'ai composé.

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P.-S. Pour comble de disgrâce, un fâcheux concours de circonstances a retardé sans fin l'impression de ce travail, achevé depuis un an; ainsi le Dr Burn a été obligé de faire paraître son Nicétas, avant d'avoir obtenu la petite consultation que je lui devais, qu'il attendait, et dont je lui réservais, comme de juste, la primeur, en temps utile. Je suis mortifié, plus que je ne saurais dire, du contretemps auquel vient aboutir, en apparence, mon premier désir de faire mieux. Une fois de plus, le mieux aura donc été l'ennemi du bien. Je demande au Dr Burn de vouloir bien agréer mes humbles excuses, à titre de

réparation. Mes regrets sont d'autant plus vifs que j'arrive à un résultat assez différent du sien, et que je semble ainsi contredire le savant qui m'avait fait l'honneur de me demander mon avis.

Il reste, heureusement, que ce travail n'aurait jamais vu le jour si le Dr Burn ne m'y avait en quelque sorte provoqué, par l'occasion qu'il m'en a fournie. C'est de lui qu'est venue l'impulsion: c'est donc à lui que doivent revenir et l'honneur de l'initiative, dans la mesure où c'est un honneur, et, pour une bonne part, l'intérêt du programme que j'ai cherché à remplir.

INTRODUCTION

L'Illatio Mozarabe de Pâques et le Te Deum

Il y a, dans la liturgie mozarabe, une Illatio fort curieuse, entre autres textes intéressants et curieux dont est rempli le missel de cette liturgie. L'Illatio, dans la liturgie mozarabe, ai-je besoin de le rappeler ? n'est autre chose que ce qu'on appelle la Préface dans la liturgie romaine, la Contestatio, Contestata, Immolatio missae dans la liturgie gallicane, et, jusqu'à un certain point, l'anaphore dans les liturgies d'Orient. La curieuse Illatio dont je veux parler, se lit, dans le missel mozarabe, au jour de Pâques, et l'on sait que les trois derniers jours de la semaine sainte, le jour de Pâques et la première semaine pascale sont au nombre des jours où les liturgies ont parfois conservé le plus de traits et de textes antiques. Il faut avoir cette observation présente à l'esprit pour entrevoir les petites révélations archéologiques que cette Illatio tient peut-être en réserve.

Il ne s'agit de rien moins, en effet, on va le voir, que d'y retrouver le 7e Deum à un moment donné, fort ancien, de son évolution.

Je prends cette pièce telle qu'elle nous est donnée par le P. Lesley, dans son édition du Missel de Ximénès. Peut-être le rapprochement a-t-il été déjà fait depuis longtemps. En tout cas, on n'en parle guère. Je constate même que le P. Lesley, si attentif pourtant à ne rien laisser passer d'intéressant dans ses notes, est absolument muet sur ce chapitre. Et enfin, quand bien même quelque fureteur se serait avisé de verser la chose au dossier du Te Deum, il paraît bien qu'on n'en tire aucun parti. J'espère qu'on me pardonnera d'attirer, (ou de ramener, si c'est le cas), l'attention sur un document qui me paraît devoir contribuer sérieusement à la solution du problème, longtemps débattu, des origines du Te Deum. L'Invention des reliques n'épuise pas toute leur histoire; il y a encore l'Élévation, la Translation, l'Illation, etc. Au moins, ma petite découverte des reliques du Te Deum, si ce n'en est pas une, demeurera toujours — qu'on me passe l'équivoque, une Illation (1).

Avant de lire le texte mozarabe, il est bon d'avoir sous les yeux ou dans la mémoire celui du Te Deum. Je le reproduis donc ici tout entier, bien que sa partie finale ne soit autre chose qu'un agrégat de versets déprécatoires empruntés souvent aux psaumes, et se succédant sans lien logique bien apparent. On sait que quelquesuns de ces versets sont même plus ou moins intégralement associés à d'autres cantiques, en sorte qu'on peut se demander s'ils appartiennent même, originellement, plutôt au Te Deum qu'au Gloria in excelsis, qui les retient encore dans la liturgie

(1) Le trouble apporté par les événements de ces dernières années, dans la vie des religieux français, commande cette prudente réserve. Et bien m'en a pris d'être circonspect à cet endroit, sachant trop bien les lacunes d'une information si souvent déconcertée par tant de bouleversements. A la fin de ce travail, j'ai l'occasion de jeter les yeux sur les Nachrichten de l'Académie des Sciences de Göttingen. Or, je m'aperçois que M. W. Meyer, dans une étude métrique qu'il y publie (Philologisch-historische Klasse, 1903,

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