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ces reliques royales et celles des victimes qui s'étaient brûlées avec leur maître1. »

Si la femme, la mère, l'épouse, la compagne de l'homme est ainsi traitée, quel sort peut espérer, dans une société où règne un pareil despotisme, l'enfant, le faible enfant, qui est, du moins aux premiers jour de son existence, bien moins une consolation qu'un fardeau, pour des parents si étrangers aux saints devoirs de la famille? Sous ce nouveau rapport, la société domestique indienne est l'extinction de tout sentiment. L'Indostan est une affreuse boucherie. <<< Dans l'Inde, dit M. Dubois, il n'est pas rare de voir des parents, pénétrés de l'infaillibilité des influences célestes, délaisser en secret, sur une grande route, d'innocentes créatures nées en certains jours, que les impertinents pronostics de l'astrologie judiciaire ont signalés comme néfastes, ou les livrer à quiconque ose affronter le péril de se charger d'un fardeau de si mauvais augure. Il est mème de ces parents dénaturés qui poussent la barbarie jusqu'à étouffer ou noyer de sang-froid ces victimes de la plus stupide comme de la plus atroce extravagance 2. Depuis un temps

Le docteur Benet, médecin du roi de Lahore. — Voyez un autre fait plus atroce encore, Catéchisme de perséverance, t. VIII, fète de l'Annonciation.

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immémorial l'infanticide est journellement pratiqué chez les Indous ils ont mis à mort leurs filles par milliers1. Dans certaines provinces, on n'élève que les petits garçons 2. Toutefois ce privilége d'oppression sanglante qui là, comme partout ailleurs, pèse sur la fille d'Ève, ne lui est pas exclusif. Dans la vaste province de Madras, les fermiers et cultivateurs de cette résidence sont dans l'horrible habitude d'engraisser de petits enfants et de les tuer ensuite. Avant de faire mourir l'innocente victime, ils lui font des incisions dans le corps, en découpent des morceaux de chair, qu'ils envoient dans les différentes parties de leurs champs et de leurs plantations, et laissent couler tout le sang du malheureux enfant sur la terre, avant qu'il meure. Ils sont persuadés que la terre arrosée du sang tout chaud d'un enfant devient plus fertile. Des soldats anglais, envoyés dans un seul village, n'y trouvèrent pas moins de vingt-cinq enfants confiés à des prètres chargés de les engraisser, pour en faire plus tard l'infâme usage que nous ve nons de dire3. Ainsi le vieux paganisme faisait de l'enfant une victime, le nouveau en fait un engrais!

John Beck, Researches in medecine, etc. In-8, p. 15. 2 Dubois, t. II.

3 Ce fait est consigné dans les journaux anglais de 1840.

Enfants, rendez grâces, mille fois gràces au Dieu sauveur qui, pour vous arracher à tant de tyrannie, a daigné se faire enfant lui-même. Parmi vous tous qui lirez ces lignes, il en est peut-être plus d'un, peut-être beaucoup, qui ne devez qu'au christianisme le bienfait de l'existence et de la conservation.

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Nous voici aux portes de cet empire mystérieux dont Voltaire et son école vantèrent si haut les mœurs, les connaissances, les arts, la civilisation, le bonheur. Grâce à ce tissu d'élégants mensonges, le peuple chinois devint pour plus d'un Européen l'idéal de la perfection. La tactique de la philosophie incrédule avait un double but mettre nos livres saints en défaut en leur opposant des chronologies plus anciennes et plus certaines; montrer l'inutilité du christianisme par la civilisation des peuples. Quant aux tables chronologiques du Céleste Empire, la science actuelle en a fait bonne et prompte justice1. On

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William John, Asiativ. Researches; Abel Rémusat, Mėmoires sur les Chinois; Klaproth, etc. M. Delambre parle ainsi des Tables astronomiques des Chinois, base principale de leur prétendue chronologie: « Les Chaldéens, dit-il, les Chinois et les Indiens sont étrangers à l'astronomie mathématique... Nous ne possédons aucun monument un peu ancien de leurs connaissances. Tout se borne pour les Chinois et les Indiens à des ouvrages assez modernes ; et quant aux Chaldéens et aux Égyptiens, on ne cite en leur faveur que quelques témoignages vagues et insignifiants d'écrivains qui

sait que les Jésuites furent obligés d'apprendre aux Chinois à faire des almanachs, et une foule d'autres choses qui ne comptaient pas davantage parmi les connaissances presque infinies dont Voltaire faisait honneur aux illustres descendants de Fo-hi. S'agit-il de la civilisation proprement dite, qui consiste essentiellement dans la connaissance et la pratique des vertus sociales? nous allons en juger par les mœurs publiques et privées des Chinois. Voici le tableau qu'en tracent nos missionnaires.

Plusieurs fois, dans le cours de cet ouvrage, nous avons eu occasion de citer le témoignage de ces hommes admirables: il est bon, puisque nous allons l'invoquer encore, d'en apprécier la valeur. Le missionnaire n'est pas un voyageur qui parle d'un pays dont il n'a vu que la surface, rapidement, et de la portière de sa voiture; ce n'est pas même un voyageur qui a longtemps séjourné dans une ville particulière, dans un port de mer, souvent ignorant la langue du pays ou ne le connaissant qu'imparfaitement; ne jugeant le plus ordinairement que sur des ouïdire; ne se trouvant en relation personnelle qu'a

ne sont pas juges bien compétents en ces matières... Il n'existe aucun moyen de se faire une idée précise de la science des anciens en astronomie. Si cette science a existé, les preuves en sont perdues. » Hist. de l'Astr, du moyen dge, Disc. prelim.

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