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m'a suggéré l'idée d'une autre explication qui paraît la véritable.

Le hasard m'ayant offert une pierre cariée, dans un des trous de laquelle se trouvait une pièce mobile, par suite de la disparition de l'argile interposée, je l'examinai avec attention, et m'assurai que la pierre mobile pouvait s'enlever de la même manière que, dans une planche de sapin, on enlève le nœud formé par le vestige d'une branche desséchée sur l'arbre.

La cavité, laissée dans la pierre, me donna sur-lechamp l'idée de la manière dont les pierres percées avaient pu se former. Je la basai sur l'explication donnée à l'occasion des orbiculites, Act. Div., 1833, P. 21, 22.

En effet, à l'époque où le Carbonate calcaire de ces pierres était en dissolution dans l'eau, il était mélangé avec beaucoup d'argile ou avec une sorte de marne. La force d'affinité de chacune de ces substances a réuni les molécules des dernières qui ont alors pris des formes cylindriques plus ou moins ramifiées, comme on le voit dans la pierre branchue, ou pierre figurée marneuse des environs de Pise. Nouv. Dict. Sc. nat., tom. XIX, p. 318. Par succession de temps, ces masses moins durcies que la chaux carbonatée, ont été détruites soit par l'action des eaux, soit par celle d'un autre agent inconnu aujourd'hui; et la place qu'elles occupaient, restant vide, présente le singulier aspect offert par les pierres percées.

Cette théorie est d'autant plus certaine qu'elle est conforme à celle admise pour se rendre compte des cavités des pierres meulières, de celles de géodes, et pour expliquer la formation des rognons de silex pyromaque dans la craie. A la vérité la dureté de ces silex les a

conservés entiers, tandis que dans les pierres percées, la place, occupée par les moules intérieurs, est restée vide par la disparition de ces derniers. La pierre à ra-vet, ou pierre calcaire celluleuse de Saint-Domingue, dans les trous de laquelle les Blattes se retirent, est formée de la même manière. Je ne connais que M. Haldat et M. Grateloup qui se soient occupés de ces sortes de pierres. Elles paraissent cependant dignes de fixer l'attention des savans, surtout à une époque où la géognosie et la géogénésie occupent une multitude de naturalistes. J'ai toujours été surpris de ne trouver dans aucun des Recueils, que nous ont laissés nos prédécesseurs en histoire naturelle de la Bourgogne, aucune note sur les pierres percées de la montagne Sainte-Anne; je sais seulement que « dans l'arrondissement de Bel«<ley (département de l'Ain), on remarque ce cal«< caire carié percé d'un grand nombre de trous et tra« versé de tubulures produites par la destruction de

polypiers lamellifères. » Journ. de la Soc. d'émulation de l'Ain, 1835, fév., p. 50. Ces pierres ressemblent-elles aux nôtres? La comparaison pourra seule décider cette question.

Explosion d'un OEuf.

Lorsque le hasard rend témoin d'un phénomène extraordinaire, il est important de le signaler et de le rapprocher d'autres semblables ou analogues. Ce motif m'a engagé à communiquer ( 16 janvier 1833) à l'Académie le fait suivant.

En explorant avec une baguette une cavité laissée dans un mur, je fus surpris d'entendre immédiatement une vive détonation pareille à celle d'une arme à feu. En recherchant la cause du bruit, j'aperçus les fragmens d'une coquille d'œuf de poule, dont plusieurs

avaient été lancés à une assez grande distance par l'effet du dégagement des gaz produits par la putréfaction de l'œuf. L'effort exercé par ces gaz contre les parois de la coquille a causé leur rupture, lorsque le contact brusque de la baguette l'a fait céder sur un point.

J'avais perdu de vue ce fait, lorsqu'en parcourant le Journ. compl. du Dict. des sc. méd., je trouvai, t. vII, p. 272, un fait analogue rapporté par M. Geoffroi Saint-Hilaire, et signalé par lui comme nouveau dans nos laboratoires. Il s'agissait de deux œufs d'autruche apportés du Sénégal par M. Morénas. Ces œufs avaient subi l'incubation pendant quelque temps'avant d'avoir été recueillis. Environ un an après, on s'oc cupa de les vider; mais la coquille, à peine entamée, se rompit avec explosion; les fluides qui y étaient renfermés furent lancés à une grande distance et dans toutes sortes de directions. Les foetus renfermés dans ces œufs n'avaient nullement participé à l'état de putréfaction des fluides qui les baignaient. M. Geoffroi attribue ce singulier résultat à la force et à l'épaisseur de la coquille de l'œuf d'autruche, qui oppose une barrière insurmontable aux gaz condensés qui tendent à s'échapper: la forte pression que ces gaz exerçaient contre tous les points de la surface du foetus les a ainsi préservés de la putréfaction.

Ces deux explosions sont pareilles à celles dont on est quelquefois témoin dans les caves où des bouteilles, remplies de vin mousseux, légèrement frappées, se brisent en éclats. Elles ont également du rapport avec l'explosion qui a lieu en débouchant une bouteille de bière ou une bouteille de vin de Champagne, dont le gaz acide carbonique se dégage avec impétuosité. Lorsqu'on débouche une bouteille de bière, de vin

mousseux, etc., l'écume qui s'échappe est produite par le gaz acide carbonique qui, n'étant plus comprimé, s'échappe tumultueusement et se répand au dehors.

Les bulles emprisonnées dans le fluide sont retenues par une forte pression exercée à sa surface, et c'est lors de la cessation de cette pression que l'écume se manifeste. Bull. Fér. 1830, Sc. technol., tom. xv, p. 151.

Emphysème stéarique des Mouches.

Cette singulière affection a été décrite par Latreille dans son histoire de la Mouche des appartemens. On en ignore la cause. Le ventre, extraordinairement enflé, est alors rempli d'une matière grasse, onctueuse, de couleur blanche. Hist. nat. des ins., par Latreille, tom. xiv, p. 371; Nouv. Dict. Hist. nat., éd. 2, tom. 22, p. 77.

J'ai été témoin de la même maladie sur une mouche fort commune sur le laurier-rose; beaucoup d'entre elles sont retenues par la trompe dans le tube de la corolle, entre les filets qui terminent les anthères. Act. Soc. linn. Paris., 1822, tom. 1, p. 37-39. Act. Divion., 1825, p. 43. Latreille attribue cet effet à la liqueur visqueuse qui retient la trompe. Nouv. Dict. Hist nat., éd. tom. 22, p. 78.

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- J'ai vu une mouche, fixée sur les feuilles, offrant un développement considérable de l'abdomen, dont les anneaux très-distendus laissaient apercevoir la membrane blanche qui les unit. Les ailes étaient relevées perpendiculairement sur le thorax gonflé lui-même.

Au mois de septembre j'ai vu beaucoup des mouches, si communes alors dans la grand'salle de l'hôpital, atteintes de la même maladie, et offrant tous les carac

tères signalés par Latreille, qui ne lui avait donné aucun nom; j'en ai adopté un caractéristique, puisqu'il indique et l'apparence, et le résultat de la maladie.

Cette affection des mouches me paraît avoir beaucoup de rapports avec celle que j'ai signalée dans les Criquets. Act. Div., 1829, p. 119.

Il ne faut pas la confondre avec cette sorte d'Emphysème qui se manifeste quelquefois entre les deux membranes des ailes des insectes mal conformés.

P. 396, 988, 1000. Limaces, Escargots.

Dans divers passages, Paré rappelle les limaces et les escargots, auxquels il attribue des vertus thérapeutiques qui n'ont point été confirmées par les expériences subséquentes; il n'a point envisagé ces mollusques sous le point de vue de leur histoire naturelle. Cependant, il est certaines considérations très-curieuses sur lesquelles j'ai pensé qu'il ne serait point inutile de fixer l'attention des naturalistes. Mon but est d'expliquer l'opercule à ressort, dont un Bourguignon a parlé le premier.

Tous les naturalistes systématistes ont négligé une curieuse observation, faite par un de nos compatriotes, et consignée dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Paris. Daubenton, si célèbre par ses travaux, s'est le premier occupé de l'étude spéciale des. coquilles, en conseillant d'y faire entrer la considération des animaux. Il avait été probablement amené à cette idée par les recherches de Réaumur, connues par leur grande exactitude. ·

Daubenton, désirant faire partie de l'Académie des sciences, présenta à cette compagnie un Mémoire dans lequel il développa ses idées. L'historien de l'Académie, en rendant compte de ce travail, signale la description

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