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clergé s'est appliqué à donner aux âmes pour pâture une superstition qui ne s'est introduite que lentement dansl'Église, le dogme de l'immaculée conception de la vierge Marie, proclamé à Rome le 8 décembre 1854'. Il est parvenu, par un concordat passé avec l'empereur d'Autriche, à renverser les bornes opposées par Joseph II aux empiétements de l'ultramontanisme, et à ressaisir par là une bonne part de son ancienne influence sur l'éducation publique et sur l'état civil des personnes. Il a tenté de reconquérir en Belgique la position qu'un sage libéralisme lui avait enlevée, et de faire rendre par une loi aux corporations le droit qu'elles avaient jadis d'hériter et d'administrer les dons constitués pour œuvres pies: démarche qui a failli compromettre son existence, et qui a eu pour résultats le retrait du projet de loi et des élections libérales à la fin de 1857.

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Activité du protestantisme à notre époque

Pendant que l'Église romaine cherchait à reconquérir l'influence qu'elle avait perdue, la science théologique et la chaire chrétienne ont vu s'éteindre, il est vrai, de grandes lumières en Allemagne, le pieux NÉANDER* et le savant GIESELER3, ces hommes qui ont rajeuni et agrandi l'histoire ecclésiastique; en France, VINET, VERNY, ADOLPHE MONOD, ces littérateurs et ces penseurs chrétiens, dont on ressentira longtemps la perte. Mais la vérité reli

1 Cette fête avait déjà été sanctionnée par le concile de Bâle dans sa 36me session. 2 † en 1850. — 3 † en 1854.

† en 1847.

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gieuse n'est pas destinée à périr; non-seulement des théologiens et des prédicateurs, mais encore des sociétés diverses, exploitant fidèlement leurs sillons divers dans le champ du Seigneur, ont continué à ranimer le zèle et la vie. Ainsi la Société de Gustave-Adolphe (voy. § 179) a continué avec sollicitude à s'occuper des communautés protestantes dont les idiomes germaniques et slaves sont la langue ordinaire, et, grâce aux sympathies qu'elle excite tous les jours davantage, elle réussit toujours mieux à pourvoir à leurs besoins spirituels. De l'autre côté du Rhin, les Sociétés des protestants disséminés, de l'est, du midi de la France, ou encore de Bâle et de Genève, ayant en vue les mêmes intérêts, ont donné des temples, des pasteurs, des écoles, des instituteurs, à des populations qui en étaient dépourvues. — En Angleterre et ailleurs, il s'est constitué une alliance évangélique, dont le but est de propager les doctrines de la réformation. Sous l'empire d'une même pensée, des jeunes gens se sont réunis pour créer, sous le nom d'Union chrétienne, dans les deux mondes, les sections différentes d'une société destinée à nourrir leur foi et à les préserver des tentations de la vie. Enfin, durant même la révolution de 1848, des hommes pleins de zèle ont voulu en Allemagne opposer une barrière aux mauvaises passions de l'époque, et dans ce but ils ont fondé soit l'œuvre de la mission intérieure, à la tête de laquelle s'est placé le pieux Wichern, et qui a déjà doté l'Allemagne d'une foule d'institutions utiles, soit une sorte de diète ecclésiastique, Kirchentag, qui s'est réunie successivement chaque année, à Stuttgart, à Elberfeld, à Brême, à Berlin, à Francfort et à Lubeck, pour traiter les questions qui se rapportent à la religion et à la morale chrétienne.

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Toutes ces sociétés ont fait du bien, beaucoup de bien, et en feront encore; mais les trois dernières pourraient en

faire davantage, si elles ne s'étaient mises sous l'influence de symboles dogmatiques, inconséquence positive, non envers la réformation, dont elles ont conservé les doctrines, mais envers le principe protestant du libre examen.

La Société pastorale suisse s'est établie sur une base plus large. Elle réunit dans son sein des hommes appartenant aux différents clergés nationaux, et des pasteurs d'Églises libres; elle contribue à les rapprocher les uns des autres, pour le plus grand bien des âmes qui leur sont confiées. Parmi les sessions annuelles qu'elle a déjà eues dans les chefs-lieux des divers cantons protestants, nous mentionnerons tout particulièrement celle qui s'est réunie à Lausanne en 1857; animée d'un véritable esprit de prière et de charité, elle a montré que le véritable fondement de l'Église doit se chercher ailleurs que dans des formules théologiques, et se trouve dans le dévouement à Jésus-Christ, Fils de Dieu, et dans la vie en Christ. C'est là en effet que l'Église trouvera sa véritable unité, l'unité de l'esprit par le lien de la paix; c'est par là qu'elle pourra faire du bien à des âmes lasses de stériles débats, et que, malgré les divergences de vues encore possibles, elle réunira les cœurs par l'amour de Dieu, par l'amour de Christ, par la charité, et préparera peu à peu le temps où, suivant la parole du Maître, il n'y aura plus qu'un seul troupeau, dont il sera le seul berger.

FIN

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Augustins déchaussés, 246; moi- Boccace, 268.

nes, ibid.

Bockelsohn, 357.

Boëce, 150.

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