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accordât une pleine liberté de conscience, et qui permît le mariage des prêtres. La confession auriculaire et les jeûnes devaient être laissés au libre arbitre de chacun; les cérémonies ecclésiastiques célébrées gratuitement, et le service divin fait non-seulement dans la langue du pays, mais encore accompli avec des formes modernes. Il se forma, il est vrai, quelques assemblées, mais elles manquèrent du ressort puissant de la vie spirituelle; aussi elles ne continuèrent à exister que misérablement jusqu'en 1842, où elles furent interdites par la police.

Le pèlerinage de Trèves, entrepris à l'occasion de la tunique sans couture de Christ', ce pèlerinage, auquel prirent part plus d'un million de personnes, donna lieu, dans le sein de l'Église catholique romaine, à un grand mouvement, à la suite duquel se formèrent plusieurs communautés catholiques allemandes. L'impulsion fut donnée par JEAN RONGE, né en 1813, chapelain catholique, alors instituteur particulier à Laurahutte, près de Beuthen; puis par JEAN CZERSKI, curé de Schneidemühl, petite ville du duché de Posen; le mouvement gagna en importance, grâce à la vive opposition des partisans de l'Église romaine, et à l'excommunication prononcée par le pape, et il excita la sympathie des gens éclairés. Czerski établit à Schneidemuhl, en 1844, la première communauté indépendante de Rome, sous le nom de catholique chrétienne apostolique. En janvier 1845, Ronge fonda à Breslau la première communauté catholique allemande, et bientôt des gens animés des mêmes vues formèrent de semblables réunions dans différentes villes. Ils étaient d'accord dans leur opposition à l'Église romaine, et dans le désir de faire un libre usage de la Bible, ainsi que de

transmettre aux communautés le pouvoir ecclésiastique. Mais, par rapport à la doctrine, une différence essentielle se manifesta entre les nouvelles communautés. Czerski, avec la sienne, demeura fermement attaché aux enseignements fondamentaux de l'ancienne Église, et, en particulier, il admit comme obligatoire le symbole des apôtres; plusieurs communautés se joignirent à lui. Mais d'autres, parmi lesquelles les communautés saxonnes, acceptèrent la confession plus libre de Breslau, et repoussèrent toute contrainte dogmatique. Pour concilier cette différence, on tint, à Leipzig, une assemblée ecclésiastique, qui reconnut, il est vrai, l'Écriture sainte comme le fondement de la foi, mais qui laissa à chaque individu le droit de l'interpréter comme il l'entendrait, et n'employa que des expressions vagues pour proclamer l'autorité divine du christianisme. Cependant, quelques communautés, surtout celle de Berlin, réclamaient pour la foi une base plus précise et l'adoption du symbole des apôtres, tandis que tels des catholiques qui s'étaient séparés de Rome se montraient disposés à se réunir aux amis de la lumière (voyez § 187). Ronge même n'était pas éloigné, comme il le prouva dans la suite, de mettre une œuvre purement humaine à la place du christianisme. La seconde assemblée générale, tenue en 1847 à Berlin, et où 151 communautés se trouvèrent représentées, s'attacha avec fermeté aux conclusions de Leipzig. Mais on put d'autant moins établir un lien unique pour les communautés dispersées, que l'on tenait fortement à ce que chacune conservàt pleinement le droit de se prononcer elle-même comme elle le voudrait. Au commencement de l'année 1847, il y avait environ 200 communautés, et à peu près 80,000 membres; mais, depuis lors, ce nombre a diminué.

La plus grande partie de la population protestante a

montré beaucoup de sympathie et de faveur au catholicisme allemand. Mais les gouvernements de l'Allemagne se dirigèrent, dans leur manière d'agir à son égard, selon les vues politiques et religieuses de ceux qui en firent partie, et d'après les circonstances du temps. L'Autriche et la Bavière cherchèrent, par des déclarations et des défenses, à l'éloigner de leurs frontières; la conduite de la Prusse fut pleine d'hésitation et de variations, et les petits États, tantôt lui accordèrent la liberté, tantôt le tolérèrent dans certaines limites, tandis que l'électeur de Hesse refusa de lui reconnaître le caractère chrétien. Après les années 1848 et 1849, qui permirent à la communauté catholique allemande de se mouvoir en toute liberté, sans en avoir pour cela favorisé les progrès, la réaction des dernières années a pris contre elle, dans la plupart des contrées, des mesures sévères, et un grand nombre de ses réunions ont été défendues, soit parce qu'on veut rester étranger à ces nouveautés, soit parce que plusieurs communautés catholiques allemandes n'ont pas su s'abstenir de la politique, et que plusieurs d'entre elles n'étaient que des réunions de mécontents. De plus, comme le rôle d'opposition avait donné de la force au catholicisme allemand, les années 1848 et 1849, en lui laissant une liberté complète, contribuèrent à l'affaiblir et à le dissoudre. Et si l'on ajoute que les chefs de ses communautés n'ont pas eu pour eux la force victorieuse d'une grande personnalité, que leurs pensées dirigeantes n'ont pas été subordonnées à un principe solide sur lequel pût reposer leur Église, on en pourra conclure que le catholicisme allemand, dans son état actuel, n'a pas devant lui un grand avenir. Mais il est une preuve qu'un grand nombre de catholiques sont en désaccord avec Rome, avec ses doctrines, avec ses institutions, et que

plus d'une âme élevée soupire après le temps où l'ancienne idée d'une Église allemande nationale se réalisera sur la base du christianisme apostolique. Et c'est là sa justification.

CHAPITRE III

L'ÉGLISE CATHOLIQUE GRECQUE

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Coup d'œil général

L'Église grecque trouva sa doctrine complétement formulée dans le catéchisme que composa le métropolitain de de Kiew, PIERRE MOGILAS'. Ce livre fut admis par tous les patriarches de cette Église, et obtint l'autorité d'un symbole. La constitution même qu'on adopta, confia aux synodes le pouvoir législatif, et aux patriarches le pouvoir exécutif. Le patriarche de Constantinople s'appelle œcuménique; il est élu par le synode permanent qui se trouve auprès de lui, et il est confirmé par le sultan. Le service divin est tombé au point d'être devenu un culte extérieur. Les prédications et les instructions catéchétiques sont rares; la messe est considérée comme l'objet essentiel du culte. Les prêtres lisent devant le troupeau des passages de la sainte Écriture, des légendes des saints, des prières et la confession de foi, à laquelle ils invitent l'assemblée

à s'unir en chœur. Celle-ci ne participe pas au chant, mais il y a des chœurs spéciaux de chanteurs. L'orgue et les autres instruments de musique sont bannis du service divin.

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L'Église en Russie et en Grèce

L'Église russe dépendit des patriarches de Constantinople jusqu'en 1589, où un patriarche particulier fut établi à Moscou. PIERRE LE GRAND institua, en 1721, le saint synode directeur, ou collège de hauts dignitaires, formant la plus haute juridiction ecclésiastique de son empire; d'abord il avait son siége à Moscou, mais il l'a maintenant à Pétersbourg. Le synode dépend de l'empereur, qui est pour cela vénéré par les Russes comme la première autorité de l'Église. Le clergé se divise en prêtres réguliers et séculiers, ou en ecclésiastiques noirs et blancs, ainsi nommés par le peuple d'après leur costume. Parmi les premiers se rangent les métropolitains, les archevêques, les évêques, les abbés et les moines; les blancs sont les pasteurs des simples paroisses. Pierre le Grand déjà avait cherché à réveiller la vie de l'Église; il avait fait composer un catéchisme et traduire aussi la Bible en russe. L'empereur ALEXANDRE n'oublia pas non plus d'élever ses peuples, ainsi que l'Église, à un plus haut degré d'instruction. Il fit établir des écoles de village dans tous les domaines de la couronne; il améliora les séminaires, et favorisa les sociétés bibliques, par lesquelles, sous l'inspection du saint synode, la Bible fut traduite en 31 langues et idiomes populaires différents. Sous l'empereur NICOLAS, depuis 1825, on a commencé à préserver, non-seulement l'éducation natio

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