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que de Cologne, lorsque, dominé par le parti ultramontain, il se permit des mesures arbitraires contre les partisans d'Hermès, voulut rendre l'Église catholique le plus possible indépendante du gouvernement, et, contre sa promesse, défendit au clergé de son diocèse la bénédiction des mariages mixtes, si l'éducation catholique de tous les enfants n'était pas auparavant garantie. Après d'inutiles négociations, le gouvernement prussien fit arrêter l'archevêque, et le fit conduire à Minden'. GRÉGOIRE XVI protesta aussitôt contre cette mesure; la plupart des évêques des États prussiens approuvèrent l'archevêque; ses partisans les plus fanatiques se plaignirent de violence, et excitèrent les haines religieuses des catholiques. Le roi FRÉDÉRIC-GUILLAUME IV put seul rétablir la paix, et il n'y réussit qu'en faisant des concessions de tous genres.

Mais les mouvements qui ébranlèrent l'Europe depuis 1830 furent beaucoup plus riches en conséquences pour l'Église catholique. La révolution de juillet mit fin en France à la domination des jésuites, et plaça, dans ce pays, l'Église protestante sur le même pied que l'Église catholique. Le roi LOUIS-PHILIPPE chercha, il est vrai, par des concessions à réconcilier le clergé avec un changement de dynastie; les ultramontains s'efforcèrent de recouvrer l'influence qu'ils avaient autrefois dans l'enseignement, et les jésuites même travaillèrent à raffermir en secret leur édifice ébranlé; mais l'opinion publique était d'autant plus vigilante, et la constitution empêchait tout empiétement trop patent. La dernière révolution de 1848 a épargné d'une manière remarquable la position de l'Église, et LOUIS-NAPOLÉON a semblé accorder sa faveur au clergé catholique; mais, si nous ne sommes pas dans une

1 1837.

complète erreur, c'était surtout pour en recevoir les hommages, et pour trouver dans la consécration de l'Église un moyen d'affermir sa nouvelle domination.

L'Italie ressentit de la manière la plus profonde toutes les secousses de la révolution française; mais les révoltes qui éclatèrent à la suite de celle-ci furent étouffées par l'Autriche, et GRÉGOIRE XVI1, s'efforça d'empêcher toutes les innovations et de réprimer la liberté de pensée. Mais son successeur, PIE IX, se montra libéral, affable et plein de douceur, et le peuple romain l'accueillit avec une joie sans limites, comme le réformateur et le sauveur de l'État de l'Église. Il fit plusieurs changements utiles, et en prépara de plus nombreux; surtout il accorda une plus grande liberté à la presse, investit des laïques de hauts emplois dans l'État, appela des provinces des notables élus dans chacune pour en former un conseil d'État; les enthousiastes y virent un commencement de gouvernement constitutionnel. Puis il établit une garde nationale. Les gouvernements autrichien et français, qui craignaient qu'une telle influence ne réagît sur les États qu'ils dirigeaient, donnèrent des avertissements et firent même entendre des menaces; les partisans de l'ancien état de choses trouvèrent en eux un appui contre les innovations. Mais l'agitation était puissante, elle s'étendit sur toute l'Italie, et grande était l'espérance qu'avaient les libéraux de voir enfin leur idéal se réaliser. A cela vint encore s'ajouter le contrecoup de la dernière révolution française. Dans divers États de la péninsule italique éclatèrent des révoltes. CHARLESALBERT, roi de Sardaigne, opéra les réformes les plus étendues, il fit aussi, concernant l'Église, des ordonnances libérales, et voulut se mettre à la tête des efforts faits

1

1 1831-1846.

1 Né en 1792, pape depuis 1846.

pour conquérir l'unité italienne. Le pape s'enfuit de Rome à la suite d'une révolution (novembre 1848), et la république romaine fut proclamée (février 1849). Mais les armes victorieuses de l'Autriche et une expédition française contre Rome ont ramené partout l'ancien état de choses. Pie IX aussi est revenu de ses réformes, et a accepté de nouveau l'ancien système clérical. C'est seulement en Sardaigne que subsistent encore les lois libérales; mais elles y sont aussi mises en question par un parti rétrograde encore puissant.

En Belgique, où le parti ultramontain entretenait la haine du peuple contre son roi protestant, et où il avait pris part à la révolution de 1830, la séparation de la Hollande a eu pour résultat que la constitution belge accorde, il est vrai, la liberté de conscience, mais que les jésuites et les prêtres y ont une grande influence', et agissent de là dans un esprit tout ultramontain sur l'Allemagne qui en est voisine.

En Suisse, les changements qui survinrent à la suite de la révolution de 1830, affaiblirent la grande influence des jésuites dans plusieurs cantons; de nouvelles constitutions, plus démocratiques, furent introduites; des cloîtres furent supprimés, et l'expulsion des jésuites réclamée. Mais le parti romain se crut assez puissant pour opposer aux innovations la plus opiniâtre résistance; les jésuites furent appelés à Lucerne, et le déchirement devint plus général et plus prononcé. Des violences eurent lieu, et deux fois, savoir à la fin de 1844 et au commencement de 1845, des corps de volontaires tentèrent une attaque sur Lucerne, comme le principal foyer de résistance du parti

'Il ne faut pas oublier que ces lignes étaient écrites en 1852; car, en 1857, l'auteur n'eût pas pensé de même. (Note du trad.)

prêtre. Comme on pensait alors à modifier aussi dans un sens libéral la constitution fédérale, sept cantons, Lucerne, Uri, Schwytz, Unterwald, Zug, Fribourg et Valais, avaient formé une alliance particulière, le Sonderbund, pour soutenir l'ancien état de choses. En 1847, on en vint à une guerre civile, dans laquelle la majorité libérale de la diète remporta bientôt la victoire. A la suite de ce triomphe, le Sonderbund fut dissous, un Conseil fédéral fut mis à la -tête des cantons suisses, la puissance du parti ultramontain fut brisée, quoiqu'il n'ait pas renoncé à de nouveaux efforts pour l'emporter sur ses adversaires.

En Portugal, la chute de don Miguel' fut également celle de la domination du clergé; le gouvernement revendiqua tous les droits ecclésiastiques de patronage, et destitua les prélats qui, sur la présentation de Miguel, avaient reçu de Rome le poste qu'ils occupaient. Les couvents de moines et les dîmes furent supprimés, et tous les biens de l'Église furent déclarés propriété de l'État. Cependant, en 1841, une réconciliation eut lieu avec le pape, qui avait menacé de l'excommunication, réconciliation par laquelle une partie de ses droits fut rendue à l'Église, et d'autre part, trois évêques nommés par le gouvernement recurent la confirmation du pape.

En Espagne, les rapports ecclésiastiques suivirent le même cours. Comme le parti prêtre était pour don CARLOS, la reine CHRISTINE s'appuya sur le parti libéral, qui était plus nombreux. Dans la guerre civile qui éclata en 1833, après la mort de Ferdinand VII, et après la victoire du parti constitutionnel des CHRISTINOS, les cloîtres furent supprimés, les biens de l'Église déclarés propriété de l'État; un grand nombre de vases sacrés furent même

1 1833-1834.

vendus pour couvrir les frais de la guerre; la dîme fut abolie, et toute intervention de Rome repoussée. Il semblait qu'une Église indépendante et véritablement nationale allait se former. Mais, comme ESPARTERO fut renversé, el qu'Isabelle II fut déclarée majeure', le gouvernement changea de ton. Les biens ecclésiastiques vendus ne pouvaient pas, il est vrai, être restitués; mais le quart, à peu près, n'ayant pas été vendu, fut conservé à l'Église; les droits les plus essentiels du pape furent reconnus, les couvents rétablis, et les prêtres expulsés furent installés de nouveau. D'autre part, le pape reconnut la reine, et confirma six évêques nommés par le gouvernement. Dans les temps actuels, le catholicisme ultramontain gagne toujours plus de terrain, et si, précédemment, en Espagne, on comptait 2386 couvents de nonnes, il y en a maintenant à peu près 6310.

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Nouveaux ordres religieux

Outre l'ordre des Jésuites, il en est d'autres qui se sont élevés depuis la réformation. De celui des Franciscains (voy. § 91) sortit, fondé par MATTEO DE BASSI, l'ordre des Capucins, ainsi appelé du capuce en pointe qu'ils portent pour se couvrir la tête, comme étant, à ce qu'on dit, le costume authentique de SAINT-FRANÇOIS. Ils partagent tous les priviléges des autres ordres mendiants, et se sont acquis, de bonne heure, de la réputation comme prédicateurs et bons confesseurs pour le peuple. Les Pères de l'Oratoire forment des sociétés de clercs, sans s'astreindre

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