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dre l'Évangile dans ces contrées. Il existe aussi, en Allemagne, une association évangélique particulière pour convertir les Chinois. Quant aux tentatives de conversion dans d'autres contrées de l'Asie, par exemple, au Thibet, elles n'ont jamais eu, jusqu'à nos jours, que peu de succès.

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Propagation du christianisme en Amérique

L'extension de l'Église chrétienne en Amérique a pris des proportions incomparablement plus grandes (voy. §74). Suivant que la mère patrie, en Europe, était catholique ou protestante, l'une ou l'autre Église s'établit dans les contrées américaines soumises à son empire. Le catholicisme domina dans les contrées du sud et dans les Indes occidentales, découvertes et conquises par les Portugais et les Espagnols; et la partie du nord de l'Amérique sur laquelle la France exerçait sa domination, devint un des territoires soumis à l'Église gallicane. Ce qui est particulièrement remarquable, c'est l'État que les jésuites fondèrent, en 1610, au Paraguay, dans le sud de l'Amérique, État qui, après avoir été longtemps sous la domination espagnole, se constitua en république ', après que les colonies du sud de l'Amérique se furent séparées de l'Espagne, et qui, sous le dictateur et docteur FRANCIA, fut fermé au monde entier. Les jésuites, en représentant å Madrid que la cruauté et la dépravation des mœurs espagnoles empêchaient le christianisme de se répandre, obtinrent la permission de fonder, parmi les Indiens en

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DE LA RÉFORMAT. A NOS JOURS (1527-1857) core libres, des colonies chrétiennes auxquelles tout commerce avec les étrangers demeurerait interdit. Ainsi se formèrent, peu à peu, quarante établissements ou comptoirs, qui furent habités par les Indiens convertis, sous l'inspection d'un prêtre. Les jésuites tinrent les Indiens dans un rigoureux assujettissement, et recueillirent de leurs travaux des bénéfices considérables.

L'extension de l'Église protestante, en Amérique, est d'une égale importance, surtout dans la partie du nord, où l'influence des Anglais s'exerça d'une manière fructueuse. Ce fut JOHN ELLIOT, l'apôtre des Indiens, qui, depuis 1646, déploya son zèle dans l'Amérique du nord, qui traduisit l'Écriture sainte dans la langue de la Virginie, et fonda des communautés chrétiennes et des écoles bien dirigées. Dès lors, les tentatives de conversion, parmi les natifs, n'ont pas cessé, et l'Amérique sera, tôt ou tard, gagnée à l'Église chrétienne, surtout par les milliers d'Européens qui y émigrent chaque année.

Soutenu par le gouvernement danois et par une société commerciale, le pasteur norvégien HANS EGÈDE employa toute son activité et son dévouement, dès 1721, à la conversion des Esquimaux dans le Groënland (voy. § 64). Ce pays, depuis 1348, n'avait aucune relation avec l'Europe; mais, depuis lors, il y existe des colonies et des missions danoises, luthériennes et moraves.

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Conversions en Afrique et en Australie

On a fait beaucoup moins en Afrique pour la propagation du christianisme. Des capucins ont, il est vrai, travaillé en divers temps, et avec beaucoup de zèle, dans les royaumes de Congo et d'Angora, mais ils ont eux-mêmes avoué que les habitants de ces contrées étaient encore trop grossiers pour qu'on pût en faire des chrétiens. Là, ainsi que sur les côtes voisines de la Guinée, le commerce des esclaves devint encore un obstacle à la propagation du christianisme. Dans le nord de l'Afrique, la conquête d'Alger, par les Français, en 1830, et l'étendue toujours plus grande de leur domination, a ouvert un nouveau champ à l'Église catholique. En 1838, un évêché y a été établi; en 1840, la grande mosquée de Blidah a été érigée en Église chrétienne, et en 1843 on y a fondé une colonie de trappistes.

Les missionnaires protestants agissent surtout sur les côtes de Sierra-Léone, dont le climat malsain menace malheureusement leurs colonies. Ils travaillent aussi dans le sud de l'Afrique parmi les Cafres et les Hottentots, ainsi que dans les îles de l'Afrique. Une société rhénane des missions a, entre autres, fondé au Cap un établissement connu sous le nom de WUPPERTHAL'.

Dans ces derniers temps, des missionnaires anglais ont eu des succès en Australie; ils ont réussi à gagner au christianisme la reine POMARÉ d'Otahiti, et å y maintenir

'Ce nom n'est que la reproduction de celui d'une contrée de la Prusse rhénane. (Note du trad.)

aussi les chefs les plus récents de cette ile. Ce pays a vu fonder de même des établissements chrétiens, qui se sont répandus dans les îles voisines. Aux îles Sandwich, le culte des idoles avait déjà disparu avant l'arrivée de missionnaires américains', et, depuis lors, partout où dans ces contrées existe une mission anglaise évangélique, l'Église chrétienne s'est toujours plus affermie.

CHAPITRE II

L'ÉGLISE CATHOLIQUE ROMAINE

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Achèvement et affermissement de l'Église romaine. Concile de Trente

Les peuples et les princes avaient demandé un concile général pour rétablir la paix de l'Église et pour en opérer la réformation d'une manière légale. Mais, après avoir convoqué le concile de Trente, qui fut interrompu à plusieurs reprises, de 1545 à 1563, les papes surent le diriger si bien dans leur sens, qu'on affirmait malicieusement que le Saint-Esprit venait tous les jours de Rome en malleposte éclairer les membres du concile. En même temps, l'opposition contre le protestantisme fit que l'Église catholique établit sa confession de foi d'une manière plus déterminée,

et confirma les enseignements et les usages qu'elle avait professés jusqu'alors. Cependant, les abus les plus criants de l'administration ecclésiastique furent écartés, et les indulgences cessèrent d'être plus longtemps mises en vente. Le résultat du concile fut la condamnation des protestants comme hérétiques, et la persévérance du catholicisme dans sa doctrine et dans sa constitution. Ses conclusions forment la clef de voûte de la papauté, et les papes même s'en sont réservé l'interprétation, pour pouvoir prévenir toutes les déviations et toutes les vues individuelles. PIE IV fit, en 1564, rédiger la confession de foi du concile de Trente, et dressa, d'après ses décisions, pour tous les ecclésiastiques et les docteurs de l'Église, une formule de serment, par laquelle ils s'engageraient à en professer les doctrines. Sous PIE V, son successeur, un catéchisme général, appelé catéchisme romain, fut publié pour empêcher l'introduction de catéchismes particuliers, qui pourraient troubler l'unité de la foi. Il détermine avec plus de détails le sens de certains canons des conciles, et il possède l'autorité d'un symbole dans l'Église catholique. La défense de lire certains livres eut aussi pour but de préserver des hérésies. Le premier Index de livres défendus parut en 1557; un second, qui prohibe les traductions de la Bible en langue vulgaire, suivit en 1564; et, dès lors, ce catalogue a été augmenté chaque année. Même des ouvrages catholiques et classiques furent mutilés et publiés de cette manière; et, afin que le clergé ne fût pas ébranlé par l'esprit de liberté qui régnait dans les universités, on préféra pourvoir à son instruction dans des séminaires épiscopaux. Pendant longtemps, les sectateurs du système de COPERNIC passèrent pour hérétiques, parce que l'idée du soleil en repos paraissait contraire à la Bible; et GA

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