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CHRISTINE DE SUÈDE, fille de GUSTAVE-ADOLPHE, se fit catholique, à Bruxelles, en 1654, et la perspective du trône de Pologne engagea l'électeur de Saxe, FRÉDÉRIC-Auguste, à abandonner l'Église protestante'. Quelquefois ce furent des voyages dans le sud-ouest de l'Europe, et principalement en Italie, qui occasionnèrent de tels changements. Il en fut ainsi pour_FRÉDÉRIC II, landgrave de Hesse-Cassel, et pour FRÉDÉRIC IV, duc de Saxe-Gotha et d'Altenbourg, qui étaient devenus catholiques avant leur entrée au gouvernement; puis pour FRÉDÉRIC-FERDINAND, duc d'AnhaltCöthen, qui, en 1825, passa à Paris dans l'Église romaine. Des hommes très-distingués dans les sciences et dans les arts crurent aussi trouver, pour les besoins de leur cœur, ou plutôt encore pour la surabondance de leur sentiment artistique ou poétique, ou même pour leurs études, plus de satisfaction dans l'Église catholique. A cette catégorie appartiennent l'archéologue WINCKELMANN, LÉOPOLD, comte de STOLBERG, FRÉDÉRIC DE SCHLEGEL ®, ADAM DE MULLER, ZACHARIE WERNER, et LOUIS DE HALLER', qui ont changé de confession.

Mais, d'un autre côté, l'esprit et la doctrine de l'Église protestante se répandent en silence chez les catholiques, et les défections qu'elles subies d'autre part sont déjà compensées par là; d'ailleurs ce ne sont plus seulement des individus, mais encore des communautés entières, qui continuent à abandonner pour elle l'Église romaine. Ainsi, en 1822, HENHÖFER, curé à Muhlhausen, village du duché de Bade, a passé dans l'Église évangélique, avec une grande partie de sa communauté, et avec la riche famille de GEMMINGEN; et en 1837, quatre cents individus

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du Zillerthal, contrée du Tyrol, où on leur interdisait de passer dans l'Église évangélique, ont émigré à Erdmannsdorf en Silésie, et y ont établi une communauté évangélique1.

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Missions

Les missions destinées à propager la foi chrétienne furent surtout favorisées par l'Église romaine, qui s'y prêtait avec d'autant plus de zèle, que les pertes qu'elle avait endurées par la réformation lui étaient plus sensibles. Elles furent établies au moyen des relations politiques du pape, à l'aide de ses richesses, et particulièrement par le grand nombre des moines qui pouvaient y être employés; les jésuites surtout y déployèrent une grande activité. Pour favoriser les missions, GRÉGOIRE XV institua, en 1622, la Congrégation pour la propagation de la foi, qui a aussi pour but la conversion des protestants, et URBAIN VIII y joignit, en 1627, un collège pour les missionnaires.

L'Église protestante a rivalisé de zèle pour les missions avec l'Église catholique, et l'a surpassée dans les derniers temps, depuis que la navigation, la puissance maritime et les colonies sont tombées entre les mains des États protestants. Au commencement, les missions furent surtout

En France, tout récemment, le célèbre professeur d'histoire ROSSEUW SAINT HILAIRE, et l'illustre avocat ISAMBERT, ont suivi la même voie. Et quant aux communautés entières, pour n'en citer que deux, nous mentionnerons Estissac et Sainte-Opportune. (Note du trad.)

entreprises par les moraves et les méthodistes; mais, dès 1647, des membres de l'Église anglicane fondèrent, pour la propagation du christianisme, une société, qui reçut, d'une décision du parlement, sa confirmation officielle. Le médecin VAN DER KEMP fonda, en 1779, dans les PaysBas, une association pour la propagation de la religion chrétienne. En 1795, la grande Société des missions prit naissance à Londres, et celle de Berlin, en 1800. Dès lors se sont établies en divers autres lieux, comme à Boston', à Bâle, à New-York et à Hambourg, des associations et de nombreuses sociétés auxiliaires, qui en dépendent, et qui tendent au même but. Toutes ces sociétés recueillent des contributions, attirent vers elles des hommes capables d'annoncer l'Évangile, s'occupent à les former davantage dans des instituts particuliers de missions, les envoient dans des pays étrangers, les entretiennent, dirigent leur activité, et cherchent à conserver leurs jeunes colonies chrétiennes. Maintenant, 2570 missionnaires de l'Église protestante travaillent dans les diverses contrées de la terre, et les différentes sociétés emploient pour cette œuvre, environ seize millions de francs par année.

On comprend que les missions agissent de la manière la plus efficace là où des États chrétiens exercent la domination, ou jouissent de quelque influence, et là où l'évangélisation se trouve liée à l'existence des colonies chrétiennes. Mais il est indispensable que l'Évangile y soit annoncé, non d'après la forme rigoureuse d'une doctrine ecclésiastique, mais plutôt suivant la simplicité apostolique.

Les derniers temps ont aussi vu s'établir des sociétés pour

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la conversion des juifs; Londres a commencé en 1810, et bientôt se sont formées, en Amérique, comme dans les villes allemandes, et principalement à Berlin, des associations semblables, sous le nom d'Amis d'Israël.

Les données sur les proportions numériques des sectateurs des diverses religions, sont loin d'être les mêmes. Ordinairement, on compte, sur toute la terre, 290 millions de chrétiens, 5 millions de juifs, 110 millions de mahométans, et 463 millions de païens.

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Conversions en Asie

Comme les Portugais, au xvime siècle, possédaient des territoires considérables dans les Indes orientales, ce furent d'abord des catholiques qui dirigèrent vers ces rivages leur zèle de conversion. Le jésuite FRANÇOIS XAVIER se rendit dans ces contrées, et, depuis 1542, baptisa un grand nombre de natifs de la classe inférieure; il établit à Goa un séminaire pour instruire les jeunes Indiens dans le christianisme. On invoqua même le secours de l'inquisition. Au commencement du XVIIe siècle, le jésuite NOBILI travailla à la même œuvre, et non sans succès; mais, depuis que le Portugal a perdu la plupart de ses possessions dans les Indes orientales, l'œuvre missionnaire de l'Église catholique est bien tombée, quoique là encore il y ait toujours des établissements catholiques poursuivant le même but. A leur place se sont installées des missions protestantes, dirigées par des Hollandais, par des Danois et surtout par des Anglais. Le roi de Danemark, FREDERIC IV.

établit, en 1706, la mission de Tranquebar; l'Église anglicane a, depuis 1815, un évêché à Calcutta, et des missionnaires anglais travaillent avec activité dans les Indes et dans les îles qui en dépendent. Dans le royaume d'Annam, situé à l'est des Indes, l'Église chrétienne a enduré, en ces derniers temps, de cruelles persécutions, qui ont surtout compté pour victimes des moines et des prêtres.

Xavier déploya aussi son activité au Japon, et, de concert avec d'autres jésuites, assit, dans ces contrées, l'Église catholique sur de larges fondements. Mais, comme l'empereur craignait que le nombre croissant des chrétiens ne devînt dangereux pour l'empire, et comme les Européens avaient réellement aussi des vues politiques, des persécutions répétées eurent lieu, depuis 1587, contre les chrétiens japonais; toute entrée au Japon fut interdite aux étrangers, et, au milieu du XVIIme siècle, le christianisme en fut entièrement banni. En Chine, où de bonne heure on avait tenté de l'introduire, il était tombé en décadence par l'exclusion des étrangers; ce furent encore les jésuites qui y fondèrent des communautés nombreuses, tout en s'accommodant aux mœurs du peuple, et même en laissant subsister plusieurs usages païens. Plus tard, des dominicains se rendirent aussi en Chine, et se plaignirent à Rome du mélange qu'on faisait là du christianisme avec le culte des idoles. Le pape se prononça en faveur des dominicains; mais il en résulta que, depuis 1746, les chrétiens endurèrent de sanglantes persécutions, qui, renouvelées de temps à autre, ont réduit leur nombre à 50,000 à peine. Les protestants ont, dès lors, fait des tentatives de conversion en Chine et au Japon, et principalement GUTZLAFF a travaillé avec un grand dévouement à répan

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1 + en 1552.

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