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tyre fut une recommandation pour la nouvelle doctrine, accrut le zèle des Écossais, et, malgré de cruelles persécutions, la plus grande partie de la nation s'était, au bout de quelques années, prononcée pour la réformation. Le parti réformé se fortifia encore sous la faible régence qui gouvernait au nom de MARIE STUART encore mineure (depuis 1542). Il survint des troubles civils, et pendant que la régence demandait des troupes à la France son alliée, JEAN KNOX, ami intime de Calvin, enflammait les Écossais du désir de persévérer courageusement dans la réformation. Ses sectateurs posèrent à Édimbourg, en 1557, les bases d'une alliance défensive qu'ils nommèrent la Congrégation du Christ. En l'année 1560, on contraignit le parlement à rendre un décret qui établissait officiellement la doctrine de Calvin et la constitution ecclésiastique posée par ce réformateur, et qui déclarait dominante l'Église presbytérienne. Marie revint en Écosse', après la mort de son mari FRANÇOIS II, roi de France. Mais les mœurs légères et frivoles de sa cour, qui cherchait à imiter celle de France, formaient un frappant contraste avec les mœurs simples, rudes et sévères des Ecossais; son attachement au catholicisme remplit ses sujets de soupçons et d'inquiétude, et ses passions criminelles, qui coûtèrent la vie å DARNLEY, son cousin et son époux, changèrent à la fin en guerre civile l'irritation qu'on avait su contenir jusqu'alors. Marie fut déposée, obligée de fuir, et sa tête tomba en Angleterre sous la hache du bourreau, moins à cause de ses crimes, que par politique et par suite d'une vengeance de femme. A son point de vue catholique, en effet, Marie ne pouvait pas reconnaître comme légitime la naissance d'Élisabeth; aussi, dans des jours meil

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leurs, avait-elle, comme la plus proche héritière du trône, élevé des prétentions à la couronne d'Angleterre, et le zèle religieux des catholiques anglais était encore toujours prêt à éloigner par la force Élisabeth, pour ouvrir à Marie le chemin de la liberté et du pouvoir. Pendant la minorité de JACQUES VI, fils de Marie, qui, en 1576, fut couronné roi d'Écosse, les chefs réformés jouirent d'une grande autorité, et l'Église presbytérienne devint généralement dominante en Écosse.

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La Grande Bretagne sous les Stuart et sous
Cromwell

Avec Jacques VI, de la famille des Stuart, ou JACQUES Ier en tant que roi d'Angleterre, l'Angleterre, l'Irlande et l'Écosse furent réunies sous un seul chef. Mais lui, et encore plus son fils et successeur, CHARLES Ier 1, s'aliénèrent par leur despotisme le cœur de leurs sujets, et remplirent les protestants d'irritation et d'inquiétude. Les Écossais formèrent enfin une alliance, nommée le Covenant, et la guerre civile commença; mais les Irlandais, enflammés par les tendances catholiques de Charles Ier, massacrèrent, en 1641, deux cent mille protestants. Le roi mourut en 1649 sur l'échafaud, comme victime de sa domination arbitraire et du fanatisme politique et religieux qu'il avait lui-même excité. CROMWELL, le chef des indépendants, devint le protecteur de la jeune république, et sous lui les

1625-1649. 2 1639.

presbytériens et les indépendants conservèrent la prépondérance.

Les Stuart remontèrent sur le trône avec CHARLES II1; mais il gouverna d'une manière aussi insensée et aussi tyrannique que son père, et favorisa aussi le catholicisme; c'est pour cela que le parlement d'Angleterre décida, par l'acte du Test2, que personne ne pourrait recevoir un emploi de l'État, ni devenir membre du parlement, à moins qu'il ne reconnût la suprématie ecclésiastique du roi et la doctrine de l'Église épiscopale sur la sainte Cène. Son frère et successeur JACQUES II, avait, en 1671, ouvertement passé à l'Église catholique, et, pour en obtenir les faveurs, ne craignit pas de violer la constitution du royaume, tout en blessant les sentiments du peuple, jusqu'à ce que, déposé et fugitif, il fut remplacé par son gendre GUILLAUME D'ORANGE. L'Église épiscopale demeura dominante en Angleterre, et reconnue par les lois en Irlande, tandis que l'Écosse conserva la constitution presbytérienne. Cependant les Dissenters, nom sous lequel on comprend dans le sens le plus étendu tous les chrétiens qui n'appartiennent pas à l'Église dominante, conservèrent aussi le droit de célébrer leur culte publiquement. Mais l'acte du Test n'a été supprimé qu'en 1828 (émancipation des catholiques).

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Les réformés en France

Les partis religieux des Vaudois et des Albigeois, qui s'étaient formés dès longtemps, la culture scientifique, et les libertés de l'Église gallicane, avaient préparé la France à recevoir la réformation; les doctrines des réformateurs y furent connues de bonne heure. Mais les Français qui s'attachèrent à l'Église protestante se joignirent aux Suisses, ce qu'il faut attribuer en grande partie à l'influence de Calvin et de Théodore de Bèze, qui étaient nés français et qui employèrent la langue française pour écrire sur les affaires de l'Église. On nommait dédaigneusement en France les réformés Huguenots, terme d'origine douteuse, mais qui, selon l'opinion la plus vraisemblable, dérive du mot Eidgnots, c'est-à-dire Eidgenossen ou confédérés, parce qu'ils suivaient la doctrine des confédérés suisses. Le gouvernement français favorisa, il est vrai, par politique, les protestants en Allemagne, et conclut plus d'une fois des alliances avec eux; mais ils furent persécutés dans leur propre pays par FRANÇOIS Ier et par HENRI II. Malgré cela, l'Église réformée s'étendit toujours davantage, et trouva, surtout dans la noblesse et dans la bourgeoisie lettrée, de nombreux sectateurs. En 1559, les réformés tinrent à Paris un synode, qui publia une confession de foi, et qui établit une constitution presbytérienne, fondée sur les principes de Calvin. Mais ce qui fut surtout d'une grande importance, ce fut de trouver une puissante protection chez les Bourbons qui régnaient sur la Navarre; car il survint des temps difficiles, lorsque la rusée et ambitieuse Catherine de Médicis en vint à gouverner au nom de

ses fils encore mineurs, FRANÇOIS II et CHARLES IX2, et lorsque les intérêts politiques et personnels se mêlèrent à la querelle religieuse. Les DUCS DE GUISE, catholiques zélés, et d'autre part les BOURBONS, se disputèrent la succession au trône de France, mettant à profit, pour atteindre leur but, les divisions religieuses, et CATHERINE entretenait la discorde entre ces puissantes maisons pour s'assurer la possession du pouvoir. Ainsi s'éleva une sanglante guerre en même temps religieuse et civile, qui recommença plusieurs fois, parce que le parti catholique violait constamment la promesse de liberté religieuse qu'il avait si souvent faite aux protestants. Enfin la Paix de SaintGermain, en 1570, procura aux huguenots la liberté de conscience, la permission de célébrer publiquement leur culte, si ce n'est à la cour et dans la ville de Paris, l'égalité des droits politiques, et des places fortes pour garantie. Mais cette paix même n'était pas sincère. On mit à profit le mariage du roi HENRI DE NAVARRE avec MARGUERITE DE VALOIS, sœur du roi de France, pour attirer les chefs des huguenots, et, lorsque les noces eurent été célébrées, Catherine, dans la nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), fit donner le signal convenu pour le massacre des réformés. Cet exemple fut imité dans les provinces, et plus de trente mille huguenots, parmi lesquels se trouvait l'héroïque amiral DE COLIGNY, tombèrent victimes de cette infamie. Mais le pape GRÉGOIRE XIII fit chanter un Te Deum et tirer les canons du château Saint-Ange, pour solenniser cette abomination.

Les réformés se soulevèrent alors de nouveau; la guerre civile éclata encore, et ni Charles IX, ni son frère et successeur HENRI III3, ne purent rendre la paix à la France.

1559-1560. 2 1560-1574. 31574-1589.

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