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DE LA RÉFORMAT. A NOS JOURS (1527-1857) domir en 1570, sous une confession de foi assez large. La réformation s'étendit surtout dans les villes, auxquelles le roi SIGISMOND AUGUSTE accorda volontiers la liberté religieuse'. Durant l'interrègne ', il se conclut une paix religieuse qui accordait les mêmes droits civils aux diverses communautés ecclésiastiques. Mais, déjà sous SiGISMOND III, catholique exagéré, la couronne et le parti catholique réussirent, par des séductions de divers genres, à gagner de nouveau à l'Église romaine une grande partie de la haute noblesse. C'est ainsi que les sujets protestants perdirent la protection dont ils avaient joui jusque-là.

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Réformation en Angleterre

La réformation en Angleterre avait été préparée par WICLEF et de jeunes Anglais qui avaient étudié à Wittenberg, et aussi par des marchands qui avaient apporté les enseignements de Luther dans leur patrie. Mais HENRI VIII*, prince passionné et despote, était opposé à la réformation; il chercha à l'étouffer par la force, et il écrivit même contre Luther sur les sept sacrements; cela provoqua de la part de Luther une opposition violente, mais engagea le pape, d'un autre côté, à honorer Henri du titre de défenseur de la foi. Peu de temps après, le roi s'enflamma d'un amour passionné pour ANNE DE BOULEN; et alors il fit pour la première fois une affaire de conscience de ce que sa femme CATHERINE D'ARAGON était la veuve de son frère. Il s'adressa au pape pour obtenir le divorce; mais

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ce dernier traîna en longueur, pendant six années, les négociations à cet égard, parce qu'il ne voulait se brouiller ni avec le roi, ni avec CHARLES-QUINT, dont Catherine était la proche parente. Alors le roi s'adressa aux évêques de son royaume, qui, de concert avec le parlement, prononcèrent la nullité du mariage, et Henri épousa, en 1532, Anne de Boulen. L'excommunication que le pape lança contre lui eut pour résultat que le roi s'affranchit, lui et son royaume, de tout lien avec Rome, et se fit, en 1534, déclarer chef de l'Église anglicane par le parlement, qui dès lors dépendit entièrement de sa volonté. Les ecclésiastiques durent lui prêter serment de suprématie, c'està-dire jurer qu'ils le reconnaissaient pour chef de l'Église; plusieurs couvents furent supprimés, et les biens et les chefs-d'œuvre de l'art qui leur appartenaient furent confisqués. Mais la réformation de Henri ne concerna essentiellement que la constitution de l'Église, et entre autres ses rapports avec le pape; il ne voulut rien changer à la doctrine, et dans les six articles de foi de l'année 1539, il fut expressément spécifié, sous peine du feu et de la corde, que personne ne nierait la transsubstantiation dans la Cène, ne refuserait de la célébrer sous une seule espèce, ne soutiendrait le mariage des prêtres, ne déclarerait les vœux de chasteté sans valeur, les messes privées et la confession auriculaire superflues. Aussi les catholiques, les protestants et les wicléfites, qui rejetaient le serment de suprématie, ou qui refusaient de jurer les six articles de foi, furent exécutés; parmi eux étaient JEAN FISHER, évêque de Rochester, et le chancelier d'État THOMAS MORUS, c'est-à-dire deux des hommes les plus distingués du royaume. Toutefois la violence du roi ne put empêcher que les principes des réformateurs ne se répandissent en Angleterre, et ce fut en particulier l'archevêque

THOMAS CRANMER qui introduisit, en 1537, une version anglaise de la Bible et l'usage de la langue du pays dans le service divin.

Sous la minorité d'ÉDOUARD VI, fils d'Henri', Cranmer put introduire la réformation en Angleterre. Les lois d'Henri VIII furent supprimées, le mariage des prêtres rendu libre, la communion donnée sous les deux espèces; et divers hommes, comme MARTIN BUCER, furent appelés de l'étranger pour hâter l'œuvre de la réformation. Un synode, en 1551, rédigea, dans l'esprit du protestantisme, une confession de foi, que les luthériens, aussi bien que les réformés, purent souscrire. Elle se composait de 42 articles; mais, sous ÉLISABETH, elle fut réduite à 39, qui forment encore à présent la principale confession écrite de l'Église anglicane.

A Édouard succéda MARIE, fille d'Henri VIII et de Catherine d'Aragon, et elle-même épouse de PHILIppe II, roi d'Espagne. Zélée catholique, appelée même pour cela MARIE LA CATHOLIQUE, ses principaux efforts, dès qu'elle fut montée sur le trône, eurent pour but d'étouffer la réformation et de rétablir le catholicisme dans son royaume. Elle y travailla avec un zèle effréné, et fit exécuter des centaines de gens, au nombre desquels fut Cranmer lui-même.

Élisabeth, au contraire, fille d'Anne de Boulen, s'était prononcée pour la réformation; et, sous son long règne de 1558 à 1603, eut lieu le changement ecclésiastique depuis lequel l'Église anglicane a conservé jusqu'à nos jours sa constitution et sa forme. Lors de ce changement, on n'adopta ni la réformation helvétique ni la réformation de Luther; mais l'Église anglaise, quoique regardée comme protestante, tint à peu près le milieu entre le catholicisme

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et le protestantisme. La doctrine est protestante, plus calviniste que luthérienne, mais plusieurs usages catholiques ont été conservés. La constitution de l'Église est hiérarchique, en ce qu'elle admet l'institution divine de l'épiscopat, l'ordination, la succession des évêques non interrompue depuis les apôtres, et par cela même cette Église attache plus d'importance aux décisions de l'antiquité chrétienne que les autres Églises de la réformation; aussi la nomme-t-on Église épiscopale ou haute Église. Le roi y possède la suprématie ecclésiastique. Élisabeth chercha à faire prévaloir généralement cetted octrine et cette constitution en Angleterre, et elle promulgua en 1562 l'acte d'uniformité, qui fut confirmé par un synode à Londres, en 1563. On employa même des châtiments pour soumettre les esprits à l'observation de ces décisions ecclésiastiques.

Un grand nombre d'Anglais, dont les chefs s'étaient formés principalement à Genève, furent mécontents du caractère de l'Église épiscopale; ils désapprouvaient ce qu'on avait conservé des usages catholiques; ils niaient l'institution divine de l'épiscopat, et la dépendance de l'Église à l'égard de l'État; ils supprimaient toute différence de rang parmi les ecclésiastiques, et introduisirent la constitution presbytérienne; un culte simple et sans pompe, et une sévère discipline. Ils furent pour ce motif appelés presbytériens ou puritains, donnant à entendre par là qu'ils étaient purs de tout usage et de toute pratique catholique; et, comme ils ne se soumettaient pas à l'acte d'uniformité, ils furent aussi appelés non-conformistes. Ils forment encore à présent, en Angleterre, des communautés nombreuses.

Un troisième parti sortit encore des rangs des presbytériens: il fut fondé par ROBERT BROWN, en 1581, et fut

nommé les indépendants ou congrégationalistes. Chez eux, chaque Église est regardée comme entièrement indépendante des autres, et comme ne relevant que d'elle-même. Plus tard, ils se sont étendus en Amérique et y ont formé des Églises.

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Réformation en Irlande et en Écosse

Les gouvernements qui introduisirent la réformation en Angleterre, cherchèrent aussi à la faire prévaloir en Irlande, et, d'après la loi, l'Église épiscopale fut aussi là dominante. Mais, pour la plus grande partie, la terre d'Érin demeura attachée au catholicisme, et les diverses persécutions que ses habitants eurent à souffrir des Anglais ne firent que contribuer à accroître leur irritation et à affermir leur attachement à l'Église catholique. De fréquentes révoltes eurent pour résultat de faire conférer à des Anglais les fiefs royaux, dans lesquels les propriétés libres jusque-là et communes aux tribus irlandaises avaient été transformées, et de faire tomber peu à peu la totalité des biens ecclésiastiques au pouvoir de la haute Église anglicane. Et cependant les trois quarts de la population appartiennent encore maintenant à l'Église catholique.

En Écosse, dans ce pays habité par un peuple brave et généreux, quoique grossier et inculte, les doctrines de la réformation furent introduites en 1524, et PATRICK HAMILTON surtout, qui les avait étudiées avec soin en Allemagne, travailla avec le plus grand zèle à la réforme de l'Église. Pour cette raison, il dut monter sur un bûcher, en 1528, et d'autres personnes partagèrent son sort. Mais ce mar

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