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l'Autriche, que la Bavière qui continua de soutenir la papauté, et il eût été facile aux protestants, grâce à la force de leur alliance, et vu la position de l'empereur, occupé de la guerre contre la France, d'obtenir une paix solide. Mais, livrés à l'indécision, divisés par des intérêts divers, et en partie empêchés de livrer bataille par leur respect pour la dignité impériale, ils temporisèrent, se laissèrent bercer de vaines promesses de conciles et de synodes nationaux, jusqu'à ce que le moment favorable eût disparu.

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Mort de Luther. Sa famille et ses amis

Dieu fit à Luther la grâce de ne pas survivre au commencement de la guerre. Appelé par le COMTE De MansFELD comme conciliateur dans une contestation qui était survenue à Eisleben, il mourut dans sa ville natale, avec résignation et piété, dans la nuit du 18 février 1546; à la question que lui adressaient le docteur JUSTUS JONAS et maître CŒLIUS: Notre respectable père, voulez-vous « mourir en vous confiant en Jésus et en sa doctrine, < telle que vous l'avez prêchée?» il fit une réponse claire et affirmative. Ce fut sa dernière parole. Son corps fut porté en grande pompe à Wittenberg, accompagné de tous les habitants des paroisses que traversait le convoi, et il fut déposé dans l'église du château.

Luther était bon époux et bon père; il goûtait avec reconnaissance, dans toute leur plénitude, les joies de la vie de famille, et, au milieu des plus grandes préoccupations, il badinait comme un enfant avec les enfants et se

réjouissait avec eux. Alors même que la maladie l'accablait, et que de tristes pressentiments remplissaient son âme, il était néanmoins plein de courage et de sérénité, et une paix supérieure brillait à travers tous les nuages de sa vie. La musique, le chant, des plaisanteries qui doivent ètre jugées d'après le caractère du temps où il a vécu, égayèrent, dans ses heures de loisir, son cercle domestique.

Il est naturel qu'il eût, soit auprès de lui, soit au loin, un grand nombre d'amis; nous avons déjà fait mention de plusieurs d'entre eux. Ses collègues s'attachèrent fidèlement à lui, et le soutinrent dans ses efforts pour réformer l'Église. Outre Mélanchthon et Carlstadt, c'étaient NICOLAS D'AMSDORF, JUSTUS JONAS et JEAN BUGENHAGEN3, de Poméranie, qui tous furent souvent employés hors de la Saxe pour organiser les Églises. Des artistes et des poëtes devinrent volontiers ses amis et illustrèrent sa vie par leurs ouvrages; ainsi, principalement, les deux peintres immortels ALBERT DURER et LUCAS CRANACH, et le fameux poëte HANS SACHSR.

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Guerre de Smalkalde

En 1544, Charles-Quint termina la guerre avec la France par la paix de Crépy, et un armistice de cinq années fut aussi conclu avec les Turcs. L'empereur jugea ce moment favorable pour anéantir la ligue de Smalkalde, une fois que les protestants se refusaient à reconnaître le concile ouvert à Trente en 1545, et à y envoyer des députés.

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Mais n'étant pas encore suffisamment préparé, il différa l'attaque, et s'allia, en attendant, avec le pape et le duc MAURICE DE SAXE. Ce dernier, qui joignait à des vues étendues la plus haute ambition, appartenait, à la vérité, ainsi que son pays, à la cause de la réforme, mais personnellement il vivait en discorde avec l'électeur. Fut-ce cette inimitié, ou la séduisante perspective de l'électorat, ou bien encore la prévision que la ligue de Smalkalde ne pourrait pas se soutenir, et, comme il le déclara luimême, le désir de conserver à la maison de Saxe les pays qu'elle possédait, qui influèrent sur lui? Quoi qu'il en soit, Maurice, gendre du landgrave Philippe, s'allia secrètement avec l'empereur. Ce dernier voulait éviter soigneusement d'être soupçonné de faire la guerre aux évangéliques pour cause de religion, et il déclara que son but, en prenant les armes, était de dissoudre une ligue qui attentait à la dignité de l'empereur et qui menaçait de diviser l'empire d'Allemagne. Le pape, au contraire, s'empressait de répondre que la guerre avait lieu contre les hérétiques.

Aussitôt que les États évangéliques eurent la certitude des vues agressives de l'empereur, ils se préparèrent promptement à la résistance; dans une adresse respectueuse à l'empereur, ils se justifièrent de l'accusation de désobéissance, et déclarèrent que la guerre qui les menaçait était un emploi abusif de l'autorité impériale. La réponse à cet écrit fut la mise au ban de l'empire, qui fut prononcée par l'empereur contre l'électeur de Saxe et le landgrave de Hesse, pour crime de haute trahison envers l'empereur et l'empire (20 juillet 1546). L'armée des protestants s'était promptement rassemblée sur les frontières de la Souabe et de la Bavière: elle était de beaucoup supérieure à celle de l'empereur; mais elle manquait d'unité

dans le commandement supérieur; on ne voulut agir qu'avec la plus grande prudence; le zèle se refroidit, et l'on perdit ainsi le moment favorable. L'armée des confédérés demeura en Souabe jusqu'en octobre 1546, sans avoir frappé un coup décisif, lorsque arriva la nouvelle que le duc Maurice s'était emparé des États de Saxe pour exécuter la sentence impériale. Là-dessus, l'électeur s'empressa de retourner avec ses troupes sur son territoire, et le reste même de l'armée des confédérés se sépara. Plusieurs membres importants de la ligue, comme le comte palatin du Rhin, le duc de Wurtemberg, les villes d'Ulm et d'Augsbourg, furent réduits à s'humilier, et durent se soumettre à l'empereur, et, jusqu'au printemps de l'année 1547, tout le midi de l'Allemagne fut soumis à son pouvoir. L'électeur avait, à la vérité, bientôt reconquis son pays, et même s'était emparé d'une partie des États du duc; mais alors l'empereur pénétra en Saxe avec une puissante armée, et força l'électeur à accepter la bataille dans la forêt de Lochau, près de Muhlberg, le 24 avril 1547. Les Saxons furent battus, et l'électeur, avec le duc ERNEST DE BRUNSWICK, fut fait prisonnier. L'empereur prononça contre lui la peine capitale, mais il l'adoucit sous la dure condition que l'électeur renoncerait, pour lui et pour sa postérité, à la dignité électorale et à une grande partie de ses États en faveur de Maurice. D'autre part, néanmoins, Jean Frédéric refusa avec fermeté de se soumettre aux décisions du concile de Trente.

Effrayé par le sort de ses alliés, le landgrave Philippe chercha à nouer avec l'empereur des négociations, dans lesquelles Maurice et l'électeur de Brandebourg se portèrent comme médiateurs. L'empereur demandait la soumission de ce prince, qu'il obtînt grâce ou non, tandis qu'on donnait l'assurance aux médiateurs que le landgrave

demeurerait en possession de ses États et n'aurait pas å subir la moindre captivité. Mais, comme il s'était présenté à Halle, le 19 juin, à l'empereur, il fut retenu prisonnier, et dans les actes le mot moindre fut changé en celui d'éternelle 2.

Les autres membres de la ligue de Smalkalde se soumirent aussi à l'empereur, et il n'y eut que quelques villes de la basse Allemagne qui eurent le courage de refuser toute soumission. Magdebourg, entre autres, fut, pour ce motif, mis au ban de l'empire.

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L'intérim

L'empereur montra, après sa victoire, plus de modération qu'on ne l'aurait attendu; il ne souffrit pas qu'on troublât les exercices religieux des protestants, et s'efforça sérieusement d'apaiser les divisions religieuses de l'empire. Seulement il désirait qu'on reconnût le concile, et, en retour, il promettait qu'on y serait traité d'une manière bienveillante et chrétienne. Il décida, par l'intérim d'Augsbourg, publié par lui en 1548, comment, dans l'empire d'Allemagne, on traiterait les affaires religieuses durant l'intervalle de temps qui s'écoulerait jusqu'à la décision du concile. D'après cela, les protestants conservèrent seulement le mariage des prêtres, l'usage de la coupe dans la communion, et quelques explications assez vagues de la doctrine catholique. La remise des biens de l'Église devait s'opérer à l'amiable par une transaction.

Ewige remplaça einige.

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