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manière la plus grossière. De plus, Jean Mathis parvint au pouvoir souverain, sous le nom du prophète HÉNOCH; et comme, déjà aux environs de Pâques', il périt dans une sortie, Bockelsohn, autrement dit JEAN DE LEYDE, devint roi de ce nouveau royaume. Des prophètes furent envoyés pour le propager; et celui qui, dans Münster, osait résister ou s'opposer aux désirs des chefs de la multitude, était puni corporellement ou mis à mort. Longtemps Münster fut assiégé par des princes voisins, auxquels le landgrave Philippe fournit un puissant secours; mais il fut défendu avec audace et avec courage, et ce ne fut qu'après que la ville eut été réduite à la famine, et qu'on eut enfin trouvé un traître, qu'elle fut conquise, le 24 juin 1535. Les flots de sang que répandirent le désespoir, la rage et la vengeance, furent épouvantables. Rottmann trouva la mort au gros de la mêlée. Knipperdolling, Jean de Leyde et Krechting furent déchirés, sur la place du marché de Münster, avec des tenailles rougies, et leurs cadavres furent suspendus dans des cages de fer à la tour de Saint-Lambert, à Munster.

Des mesures rigoureuses continuèrent d'être prises, encore longtemps après, contre tous ceux qui penchaient vers les opinions des anabaptistes; mais plus tard on commença à les tolérer, lorsque leur zèle farouche et leurs dispositions à la révolte eurent fait place à un caractère plus doux, et qu'ils se furent réconciliés avec l'autorité séculière. MENNON SIMONIS, jadis ecclésiastique catholique, contribua par ses efforts à ce changement; en 1536, il s'était associé aux anabaptistes, et jusqu'à sa mort, il ne se lassa point, dans de continuels voyages, de réunir par sa parole et par ses écrits, de petites communautés,

1 1534. 21561.

d'adoucir la violence de leur zèle, et de les réconcilier avec l'ordre civil. Ses adhérents obtinrent peu å peu une tolérance légale dans plusieurs pays, surtout dans les Pays-Bas, en Angleterre et en divers endroits de l'Allemagne; ils participèrent aussi dans l'Amérique du Nord à la liberté religieuse qui y est en vigueur. D'après Mennon, ils sont appelés ordinairement Mennonites, et leur nombre peut s'élever maintenant à environ 400,000. Ils pratiquent une discipline sévère, regardent comme une œuvre sainte de se laver réciproquement les pieds, et rejettent le baptême des enfants, le serment, la guerre, les procès, et le divorce, excepté en cas d'adultère. En général, ils se distinguent par leur activité, par des mœurs simples et par une conduite honorable, Ils se divisent en divers partis, savoir: les raffinés ou les rigides, et les grossiers ou mitigés. Ces derniers, c'est-à-dire le plus grand nombre, ont une discipline ecclésiastique plus douce, et sont revevenus de plusieurs écarts dans leur vie et dans leurs

mœurs.

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Situation politique de la réformation
Les négociations continuent

Après que Philippe de Hesse eut, à main armée, rétabli dans ses États ULRICH, duc de Wurtemberg', la réformation y fut introduite suivant les principes de Luther. Elle triompha aussi dans d'autres parties de l'empire d'Allemagne, par exemple, dans les États du margrave BERNARD de

Bade, et dans ceux du comte PHILIPPE de Hanau, de même que dans les contrées encore catholiques du duché d'Anhalt. Augsbourg et Francfort furent aussi entièrement gagnés à sa cause.

Cependant les négociations continuaient; Charles-Quint pressait la convocation d'un concile général, et le pape PAUL III en fixa enfin la réunion à Mantoue, pour l'année 1537. Les protestants étaient disposés à accepter le concile, pourvu qu'il eût lieu en Allemagne et qu'il fût libre. Luther rédigea les articles de Smalkalde, qui devaient être présentés au concile comme la confession de foi des protestants, et qui devaient exprimer de la manière la plus tranchée l'opposition à l'Église romaine. Mais la ligue de Smalkalde qui, dans l'intervalle, s'était fortifiée de nouveaux membres, ne voulait pas entendre parler d'un concile réuni dans une ville italienne; elle était surtout poussée vers cette résolution par l'électeur JEAN FRÉDÉRIC, qui avait succédé à son père Jean le Constant'. Aussi le concile n'eut-il pas lieu; mais, à sa place, les États catholiques formèrent à Nuremberg une sainte ligue pour le maintien de leur foi, et pour se défendre contre les attaques de leurs ennemis. Alors les États catholiques et les protestants furent en présence les uns des autres, se menaçant réciproquement, et la guerre semblait déjà inévitable. Cependant on ménagea de nouvelles négociations, et plusieurs conférences religieuses eurent lieu; mais elles demeurèrent sans résultat comme les précédentes. Les diètes de Ratisbonne, en 1541, et de Spire, en 1542 et 1544, finirent par renouveler et par prolonger la paix religieuse de Nuremberg.

Parmi les princes allemands, il n'y eut, en dehors de

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l'Autriche, que la Bavière qui continua de soutenir la papauté, et il eût été facile aux protestants, grâce à la force de leur alliance, et vu la position de l'empereur, occupé de la guerre contre la France, d'obtenir une paix solide. Mais, livrés à l'indécision, divisés par des intérêts divers, et en partie empêchés de livrer bataille par leur respect pour la dignité impériale, ils temporisèrent, se laissèrent bercer de vaines promesses de conciles et de synodes nationaux, jusqu'à ce que le moment favorable eût disparu.

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Mort de Luther. Sa famille et ses amis

Dieu fit à Luther la grâce de ne pas survivre au commencement de la guerre. Appelé par le COMTE DE MANSFELD comme conciliateur dans une contestation qui était survenue à Eisleben, il mourut dans sa ville natale, avec résignation et piété, dans la nuit du 18 février 1546; à la question que lui adressaient le docteur JUSTUS JONAS et maître CŒLIUS: «Notre respectable père, voulez-vous << mourir en vous confiant en Jésus et en sa doctrine, « telle que vous l'avez prêchée? » il fit une réponse claire et affirmative. Ce fut sa dernière parole. Son corps fut porté en grande pompe à Wittenberg, accompagné de tous les habitants des paroisses que traversait le convoi, et il fut déposé dans l'église du château.

Luther était bon époux et bon père; il goûtait avec reconnaissance, dans toute leur plénitude, les joies de la vie de famille, et, au milieu des plus grandes préoccupations, il badinait comme un enfant avec les enfants et se

Bade, et dans ceux du comte PHILIPPE même que dans les contrées encore cat d'Anhalt. Augsbourg et Francfort f ment gagnés à sa cause.

Cependant les négociations co pressait la convocation d'un PAUL III en fixa enfin la rév 1537. Les protestants étai cile, pourvu qu'il eût lic Luther rédigea les art présentés au concile testants, et qui d

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cile réunicatiers ses amis et illustrèrent sa vie par leurs ainsi, principalement, les deux peintres immorBRT DURER et LUCAS CRANACH3, et le fameux JANS SACHS

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Guerre de Smalkalde

En 1544, Charles-Quint termina la guerre avec la France la paix de Crépy, et un armistice de cinq années fut aussi conclu avec les Turcs. L'empereur jugea ce moment favorable pour anéantir la ligue de Smalkalde, une fois que les protestants se refusaient à reconnaître le concile ouvert à Trente en 1545, et à y envoyer des députés.

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