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DE LA RÉFORMAT. A NOS JOURS (1517-1857) tutions, et renoncèrent à leur pouvoir temporel. Le grand maître, ALBERT de Brandebourg, était fortement persuadé des vérités évangéliques, et, avec le consentement des délégués de l'ordre et des états, il forma, des territoires qui appartenaient à l'ordre, un duché séculier et héréditaire qu'il tint comme fief de la couronne de Pologne 1, le séparant par là de l'empire d'Allemagne. Pour affermir ces nouveaux rapports 2, Albert de Brandebourg épousa DoROTHÉE, princesse de Danemark; car, dans ce dernier pays, auquel étaient unies la Norwége et l'Islande, CHRISTIAN II avait déjà favorisé la réformation, et son successeur, FREDERIC Ier3, s'attacha sincèrement à l'Évangile, qui, sous sa protection, se répandit parmi le peuple. En Norwége, au contraire, l'Église évangélique ne fut établie que depuis 1537, et, en Islande, après un combat sanglant qui eut lieu en 1550. Dans la Suède, que, depuis 1521, GusTAVE WASA avait délivrée du joug danois, les frères OLAF et LAURENT PÉTERSEN prêchaient dans le sens de la réformation; on prépara une traduction suédoise de la Bible, et le roi encouragea des efforts auxquels contribua pour beaucoup le désir de s'emparer des biens considérables de l'Église. Jusqu'alors, le clergé fit une forte résistance; Gustave Wasa accomplit néanmoins la réformation, et plus tard le catholicisme fut entièrement banni, et le luthéranisme rigide fut seul dominant. Mais les évêques qui s'étaient accordés pour le nouvel ordre de choses, demeurèrent membres des états du royaume et dignitaires de l'Église; ils furent néanmoins dépendants du roi et leurs pouvoirs furent limités par des consistoires.

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État et complication des affaires temporelles

ADRIEN VI, successeur de Léon sur le trône pontifical, fit demander par ses légats à la diète de Nuremberg l'exécution de l'édit de Worms contre Luther et ses sectateurs, et, en retour, il fit promettre une réformation légale de l'Église, dont il sentait lui-même la nécessité pour le chef et pour les membres de ce grand corps. Mais les états ne s'occupèrent que du second point, et élevèrent cent griefs sur les abus ecclésiastiques, pour l'abolition desquels un concile devait avoir lieu en moins d'un an, dans une ville allemande. CLÉMENT VII aussi, à la diète de Nuremberg, put seulement obtenir la promesse que l'édit serait exécuté autant qu'il serait possible dans chacun des états de l'empire; mais cela fut remis en question, lorsque, plus tard, on sut que l'empire même tenait à régler les affaires de l'Église dans une assemblée tenue à Spire. Cependant le légat CAMPEGGIO réussit, à Ratisbonne, à engager l'archiduc FERDINAND d'Autriche, les ducs de Bavière, et la plupart des évêques du midi de l'Allemagne, à bannir de leur pays les nouveautés sorties de Wittenberg. L'empereur interdit l'assemblée de Spire, et demanda avec menaces l'exécution de l'édit de Worms, et il en fut aussi délibéré à Dessau, parce que la réformation était opprimée par plusieurs princes du nord de l'Allemagne qui s'étaient prononcés contre elle. Les évangéliques durent, d'autre part, songer de même à s'unir étroitement entre eux. Dans ce but, l'électeur de Saxe et le landgrave de Hesse se rendirent à Gotha, en février 1526, et s'engagèrent à résis

1523-1534.

ter de toutes leurs forces à toute attaque contre la Parole de Dieu et contre l'abolition des abus. On nomme cette alliance, alliance de Torgau, parce que les actes furent expédiés à Torgau par la partie saxonne. En juin de la même année, les ducs ERNEST DE LUNEBOURG, PHILIPPE DE GRUBENHAGEN, HENRI DE MECKLENBOURG, le prince WOLF D'ANHALT, les COMTES GEBHARD et ALBERT DE MANSFELD et la ville de Magdebourg, se joignirent à l'alliance, et, peu de temps après, l'électeur de Saxe contracta avec le duc ALBERT de Prusse une alliance semblable. Ainsi les évangéliques constituèrent un parti qui devait conserver sa force jusqu'à la diète de Spire (1526). Là, après de longues délibérations, il fut arrêté, dans le recès de la diète, que jusqu'au concile général ou national, pour la convocation duquel on s'adressa à l'empereur absent, chaque État, dans les choses réglées par l'édit de Worms, adopterait un mode de vivre, de gouverner et d'agir, tel qu'il pût en répondre devant Dieu et devant la majesté impériale. Cette décision, à laquelle se réunirent les électeurs, les princes et les États de l'empire, et à laquelle ne fut pas étrangère la rupture qui existait alors entre l'empereur et le pape, contenait une révocation indirecte de l'édit de Worms, et était d'une grande importance. Car, quoique l'espérance d'une réunion dans l'avenir ne fût pas abandonnée, cependant la séparation de la nation sous le point de vue religieux y était en germe, et avec le principe que chaque État devait se conduire de manière à pouvoir rendre

compte à Dieu et à l'empereur, la transmission des pouvoirs les plus élevés de l'Église aux chefs du pays était introduite, et la base d'églises nationales allemandes était posée, alors mêmə qu'en rédigeant cette décision l'on put bien n'avoir pas présentes à l'esprit de telles conséquences.

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Diète de Spire, en 1529. Protestants

Cette position, relativement favorable pour les évangéliques, cessa de l'être, et s'assombrit peu à peu lorsque l'empereur, après ses victoires en Italie, se fut réconcilié avec le pape, et que des conférences pour la paix eurent commencé avec François Ier, roi de France, conférences qui, un peu plus tard, amenèrent la paix de Cambrai, en 1529. En effet, Charles, qui pouvait alors, avec plus de liberté, disposer de toutes ses forces, n'employa plus sa politique à inquiéter le pape au moyen de l'Allemagne; il songea beaucoup plus à ses obligations envers lui et envers la population catholique de ses domaines héréditaires, en sorte qu'il agit énergiquement contre les évangéliques, et insista pour l'exécution de l'édit de Worms. Dans ces dispositions, il convoqua, en 1529, une diète à Spire, où la majorité catholique fit annuler la résolution dont nous avons parlé plus haut, et fit arrêter que ceux qui jusque-là avaient observé l'édit de Worms continueraient à s'y conformer; que, dans les pays où l'on s'en était écarté, on n'admettrait aucune autre nouveauté, et qu'on n'empêcherait personne de célébrer la messe; de plus, qu'aucun établissement ecclésiastique ne serait lésé dans ses droits. Cette résolution, si elle eût été exécutée, non-seulement eût arrêté les progrès de la réformation en Allemagne, mais encore eût mis en péril la position à laquelle elle était jusque-là parvenue. Aussi une protestation fut-elle aussitôt déposée par les évangéliques, le 19 avril 1529, et, le 25 avril, on rédigea un appel circons

tandé à l'empereur, et l'on publia partout une convocation, da reste nin chligatoire, mais aussi prochaine que possible, de la chrétienté, ou même on demanda une convocation de la nation allemande. A ces déclarations prirent part JEAN, électeur de Saxe, PHILIPPE, landgrave de Hesse, GEORGES, margrave de Brandebourg, ERNEST et FRANÇOIS, dues de Brunswick-Lunebourg; WOLFGANG, prince d'Anhalt, et 14 villes de l'empire s'y joignirent aussi. On y signalait, entre autres, que, dans les choses de religion et de conscience, la majorité ne peut pas l'emporter sur la minorité, et que la décision antérieure de Spire, prise à l'unanimité, et à laquelle on était redevable du repos dont on avait joui jusqu'alors en Allemagne, ne pouvait être partiellement abrogée; et, sans doute, rien de ce qui existe ne pourrait être assuré, si en tout temps la fluctuation naturelle d'un pouvoir prononçant au gré de la majorité pouvait remettre tout en question. Ce fut à cette protestation que les évangéliques durent alors le nom de protestants. Ce nom ne nous rappelle, il est vrai, qu'un événement historique, mais il indique aussi un caractère des plus essentiels : c'est que, dans les choses de religion, les protestants ne reconnaissent, comme avant force de loi, ni majorité, ni autorité humaine.

Mais on ne put songer tout de suite à agir sérieusement contre les protestants, car on avait besoin de leur aide contre les Turcs, qui, cette mème année, sous le sultan SOLIMAN, avaient fait une incursion en Allemagne, et assiégeaient Vienne depuis le 26 septembre. Dans ce péril, Luther, par son écrit sur la guerre contre les Turcs, exhorta les princes à protéger l'empire, et à suivre la bannière de l'empereur, et il montra ainsi comment il savait partout séparer le spirituel du temporel. Il détermina par ce moyen les protestants à fournir leur contingent,

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