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et Léonistes, parce que Lyon, dans le moyen âge, était appelé aussi Léona.

On employa tour à tour la persuasion pour gagner les Vaudois et la violence pour les anéantir. Mais en même temps parurent de nouveau les cathares (voy. § précédent). Ceux-ci furent nommés alors Albigeois, d'Albi leur principale résidence (l'ancienne Albiga des Romains). Cependant on comprit aussi sous ce nom les Vaudois et d'autres partis dans le midi de la France. INNOCENT III prononça l'excommunication sur les cathares, et envoya contre eux des légats. Mais, comme ils étaient, ainsi que les Vaudois, plus puissants que l'Église dans quelques endroits de la France méridionale, on ordonna une croisade, par laquelle on tira d'eux une cruelle vengeance, et l'on fit de leur pays un désert1. Dans d'autres endroits, on infligea aussi aux Vaudois des peines ecclésiastiques et civiles; plusieurs d'entre eux furent traduits devant le tribunal de l'inquisition, et l'on réussit à détruire le plus grand nombre de ces hérétiques. Cependant, un grand nombre de Vaudois, qui l'étaient en secret, continuèrent à exister en Provence et en Languedoc, malgré des persécutions multipliées, à la suite desquelles ils émigrèrent en grande partie et trouvèrent un asile dans le Wurtemberg; ils ont conservé jusqu'à présent, en Piémont et en Savoie, une organisation ecclésiastique particulière, dont on évalue les adhérents à environ 20,000.

1 1 1209. 2 1687.

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Les Stédings, les frères et sœurs du libre Esprit, et l'ordre des Apôtres

Dans les bas-fonds du Wéser habitait, dans les campagnes de Stéding, une tribu d'origine frisonne, les Stédings, qui attaquaient la noblesse et les prêtres, qui leur refusaient les dîmes et d'autres redevances, qui détruisaient les châteaux-forts du comte d'Oldenbourg, au moyen desquels celui-ci bouleversait le pays; de près et de loin, les paysans prirent parti pour leur cause. Après de longs combats, GRÉGOIRE IX fit prêcher une croisade contre eux, et, en 1234, la plupart périrent dans une sanglante bataille.

Au commencement du XIIIe siècle, et bien avant dans le xive, on trouve dans quelques endroits de la France, de l'Allemagne et de l'Italie, des partis qui, infectés de fanatisme, soutenaient de tout leur pouvoir l'idée que l'esprit seul donne la liberté et le bonheur, et rejetaient tout l'extérieur du régime ecclésiastique. Ils reçurent souvent plusieurs dénominations locales, comme celles de Beghards et de Vaudois, mais la plupart s'appelaient entre eux frères et sœurs du libre Esprit.

GÉRARD SEGARELLI, jeune fanatique de Parme, voulut renouveler la véritable pauvreté de la vie apostolique, et, en 1260, fonda dans ce but l'ordre des Apôtres, qui se composait de frères et de sœurs; il allait çà et là en mendiant, et annonçait la ruine de la papauté. Cet ordre fut interdit par les papes, et Gérard lui-même fut brûlé à Florence en 1300. Mais le milanais DOLCINO, qui était à la tête de l'ordre, poussa plus loin l'opposition contre l'É

glise il déclara qu'un grand nombre de papes étaient des prévaricateurs, que l'Église romaine était profondément démoralisée, et qu'il valait mieux s'abstenir de faire des vœux. Dolcino prit les armes contre l'inquisition, et dirigea, avec quelques mille hommes, une expédition hardie, jusqu'à ce que, en 1307, il succomba avec les siens par la faim et par l'épée.

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Wiclef

JEAN WICLEF, né à Wicliffe', près de Richemond, dans le comté de York, fut professeur à l'université d'Oxford, et obtint aussi la cure de Lutterworth. Distingué par sa piété, et renommé par l'étendue de ses connaissances, il attaqua d'abord seulement les ordres mendiants, puis, plus tard, les prétentions des papes. Il défendit surtout son roi ÉDOUARD III, qui refusait de payer plus longtemps au pape le denier de Saint-Pierre, et d'admettre les prétentions pontificales relatives aux dignités ecclésiastiques. Le pape condamna un grand nombre de ses doctrines; mais Wiclef, appuyé par des amis puissants, et toujours plus éclairé par la lumière de l'Évangile, s'éleva, par ses écrits et par ses discours, d'une manière toujours plus décidée contre la papauté et les abus de l'Église catholique. Il rejeta les excommunications du pape, le purgatoire, l'obligation de la confession auriculaire, la doctrine du trésor des bonnes œuvres, les indulgences, et le culte rendu aux saints et aux images. Il ne s'éleva pas moins contre

1 1324.

l'avidité, l'ambition, la débauche et l'esprit matériel des ecclésiastiques. Mais il était surtout important qu'il en appelât de nouveau à la Bible comme à l'unique source de la doctrine chrétienne; et, par ses prédications, comme par une traduction de la Vulgate en anglais, il en fit connaître au peuple les enseignements. Cependant il fut enfin forcé d'abandonner Oxford. Alors il se retira dans sa cure de Lutterworth, et là, jusqu'à sa mort, il continua sans obstacle à combattre les abus. La haine le poursuivit encore après sa mort, comme cela avait eu lieu autrefois pour HENRI IV, et, en 1414, il fut condamné comme hérétique par le concile de Constance. Mais le nombre de ses sectateurs était grand, et il en existait encore au temps de la réformation. Ses écrits se répandirent toujours plus parmi les savants les plus distingués de l'Europe, et ils servirent à allumer les flammes qui, de la Bohême, pénétrèrent dans les ténèbres de l'Église, et menacèrent en même temps de détruire la papauté.

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Jean Huss

Depuis le milieu du xive siècle, quelques hommes éclairés de la Bohême avaient découvert les abus de l'Église, et s'étaient élevés avec zèle contre les moines mendiants, et contre la corruption du clergé. Ce fut JEAN Huss qui entreprit la lutte contre le pape, et qui, dans l'intérêt du peuple, manifesta le désir d'une complète réformation de l'Église. Il était fils de pauvres gens, et naquit en 1373, à

1 1384.

Hussinecz, village de la Bohême méridionale. Distingué par sa piété, par son désir de s'instruire, et surtout par son application, il fut nommé, en 1398, professeur à l'université de Prague, et peu après prédicateur et confesseur de la reine SOPHIE. Il jouissait d'une grande considération et d'une grande influence, et travailla surtout à faire obtenir à la nation bohême plus de droits sur l'université, et à faire retirer aux Allemands les priviléges qu'ils avaient. Pour cette raison, ils abandonnèrent Prague en grande partie, et fondèrent, à cette occasion, l'université de Leipzig1. Mais Huss s'attira ainsi la haine des Allemands. En lisant assidûment l'Écriture, et en étudiant les écrits de Wiclef, il connut toujours plus les besoins et les vices de l'Église; il se prononça toujours plus librement contre les nombreux abus, et blâma encore plus ouvertement la conduite d'un grand nombre de moines et d'ecclésiastiques; il se déclara surtout contre les indulgences, la dîme, la confession auriculaire, le culte des images, le jeûne, la vie des cloîtres, et le retranchement de la coupe à la sainte Cène; il prétendit que la papauté n'était pas nécessaire, et réclama les droits que les différentes Églises avaient dans l'origine.

Au commencement, le roi WENCESLAS et la noblesse protégèrent Jean Huss contre les attaques du haut clergé, et même contre l'excommunication qui fut prononcée contre lui2. Mais, en 1413, Prague, le lieu de son séjour, fut frappé de l'interdit; alors il abandonna cette ville, et continua à Hussinecz, et dans d'autres lieux, à déployer son activité par ses écrits et par ses discours. Enfin, il fut mandé pour se justifier devant le concile de Constance. Se confiant dans le sauf-conduit de l'empereur SIGISMOND,

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