Obrazy na stronie
PDF
ePub

maine réussit cependant, surtout dans les pays gouvernés par des princes de sa communion, et dans les parties schismatiques de l'Église grecque, à trouver un grand nombre d'hommes qui se sont unis sur le fondement de la convention de Florence; de là est venue la distinction, dans l'Église grecque, des Grecs unis et non unis. Il y eut aussi, dans cette Église, des hommes qui penchaient pour l'Église latine, et qui, pour cette raison, furent appelés Grecs latinisants.

78

Notion de l'Église catholique grecque

La désignation d'Église grecque provint, dans l'origine, des peuples chez lesquels régnaient la langue et la civilisation grecques. Dans la suite, ce nom fut donné à l'Église dont l'union et le principe politique appartenaient à l'empire d'Orient ou à l'empire grec, et dont le chef ecclésiastique était le patriarche de Constantinople. Mais l'empire grec fut resserré toujours plus, et disparut enfin entièrement du nombre des États. L'Église grecque subit aussi par là de grands dommages; mais elle fit des progrès parmi les peuples nouveaux, et surtout parmi les Slaves, dont l'histoire, depuis cette époque, commence à faire mention. Dès lors, la langue grecque cessa d'être un des signes de communauté, et l'union reposa seulement sur l'enseignement, l'organisation et le culte, et n'eut plus de chef unique.

L'Église grecque, non-seulement se nomme catholique et apostolique, mais se dit aussi orthodoxe; elle prit cette dernière dénomination pour se distinguer des sectes chrétiennes qui existaient en Orient. Elle est aussi souvent

désignée sous le nom d'orientale, et, dans les premiers temps ces deux désignations exprimaient la même chose; mais la dernière a un sens plus étendu, car elle comprend aussi les communautés qui, comme les nestoriens et les monophysites, s'éloignent de la confession de foi et du culte de l'Église grecque, ainsi que celles qui ont une organisation ecclésiastique particulière.

79

Signes distinctifs de l'Église grecque

L'Église grecque est, en général, demeurée, pour la doctrine, la constitution et les usages, au point où elle était dans la période précédente. Elle admet, avec l'Église romaine, la confession de foi établie dans les conciles généraux; seulement elle nie que le Saint-Esprit procède aussi du Fils; mais, pour le reste, les deux Églises sont parfaitement d'accord dans leur enseignement sur la Trinité, et surtout sur la personne de Jésus-Christ. L'Église grecque a reçu aussi, peu à peu, la doctrine de la transsubstantiation, et en a fait une profession publique. D'autre part, elle n'a pas reçu les autres points adoptés plus tard en Occident, comme les indulgences, le trésor des bonnes œuvres, le purgatoire, etc. Le baptême se pratique par une triple immersion du corps, et dans la Cène la coupe est accordée aux laïques, elle se sert aussi de pain levé; tandis que l'Église romaine fait usage de pain sans levain. Une différence essentielle consiste encore en ceci, c'est que l'Église grecque ne reconnaît pas le pape comme son chef, et n'accorde pas à ses patriarches le pouvoir qu'a le pape en Occident; de plus, elle permet aux prêtres sé

culiers le mariage avec une vierge; mais l'évêque doit vivre dans le célibat, et être choisi parmi les ecclésiastiques d'un cloître. Les ordres établis durant cette période, en Occident, sont demeurés étrangers à l'Église grecque; ses moines et ses nonnes, qui ne sont pas fort nombreux, suivent la règle de Basile.

80

État des progrès et de la science dans l'Église grecque

Ainsi que la vie du peuple, l'Église grecque se trouva aussi dans un état d'engourdissement et hors d'état de travailler à de nouveaux progrès, ou d'apporter de la variété dans l'uniformité de ce qui avait été fait jusque-là. Comme actuellement l'histoire expose le développement et la marche de la société, l'histoire générale de l'Église n'a que peu de chose à en dire, et les efforts et les changements qui ont eu lieu dans de petites localités, ne peuvent avoir de la signification et de l'importance que pour une histoire particulière. Cependant, l'exemple des travaux chez les mahométans et de la nouvelle culture qui avait lieu en Occident, donna une impulsion aux Grecs, et les porta au moins à ne pas laisser complétement inutiles les trésors de connaissances des premiers siècles. Il y eut aussi quelques empereurs, dont les uns furent des savants et des auteurs, et dont les autres soutinrent au moins les établissements et les travaux de la science. Aussi l'époque byzantine a-t-elle, à côté d'un grand nombre de mauvais auteurs, de bons écrivains à nous présenter, et, depuis le milieu du Ixe siècle, Constantinople devint le siége d'une activité scientifique qui n'eut, cependant, que peu d'originalité et de génie créateur.

Parmi les docteurs savants de l'Église, Photius (voy. § 75) fut particulièrement remarquable. Il contribua à améliorer les établissements d'instruction, et laissa des écrits estimés. Sa bibliothèque contient, avec de courts. extraits, des notices sur 280 ouvrages, soit chrétiens, soit païens, qui, plus tard, ont été perdus en grande partie. Un autre de ses écrits est son Monocanon, qui est un recueil des règlements ecclésiastiques, et qui, par un usage librement établi, est devenu le livre des règlements de l'Église.

THÉODORE BALSAMON, patriarche de Constantinople, y ajouta un éclaircissement au XIIe siècle. Dans le xe siècle, SIMEON METAPHRASTES donna, d'après d'anciennes légendes, une biographie remarquable de 122 saints. MICHEL PSELLUS, dans le xe siècle, se distingua par des connaissances variées, et écrivit sur des sujets divers. THÉOPHYLACTE, archevêque des Bulgares, mort en 1107, et EUTHYMIUS ZIGABENUS, moine à Constantinople, mort en 1118, appartiennent aux commentateurs les plus distingués des Grecs de la décadence, quoiqu'ils aient emprunté, pour la plupart, leurs explications aux Pères de l'Église. Euthymius écrivit, sous le nom de Panoplie*, une controverse contre les hérétiques et les mahométans. Les temps qui suivirent eurent aussi leurs savants et leurs écrivains, sans qu'ils aient exercé néanmoins une influence particulière sur la science et la vie de l'Église.

1 Arsenal.

TROISIÈME SECTION

L'Eglise catholique romaine 1

CHAPITRE [e

LA PAPAUTE

81

Les papes du IXe siècle

L'Église catholique romaine est arrivée à l'unité, nonseulement dans son enseignement, sa constitution, ses usages, mais encore en ceci, que le latin est devenu la langue officielle pour tous les actes ecclésiastiques, et que le pape est considéré comme son unique chef. Aussi la papauté est-elle le point de départ et le centre de toute la vie ecclésiastique. Jusqu'à GRÉGOIRE VII, elle combattit pour dominer sur l'Église, mais ensuite, lorsqu'elle fut arrivée à la gouverner, ce fut pour la rendre entièrement indépendante de la puissance temporelle, et pour s'élever au-dessus. Mais la victoire qu'elle remporta ne pouvait être durable, parce que chaque victoire, qui n'apaise ou n'éteint pas la discorde, ne peut être longtemps profitable au vainqueur même.

Déjà après Charlemagne, qui gouverna non-seulement

Il est à peine besoin de dire que, partout où cela n'est pas formellement exprimé dans cette section, il ne s'agit que de l'Église catholique

romaine.

« PoprzedniaDalej »