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sairement fondées sur l'organisation de la vie humaine qu'elles subsisteront toujours. La charité peut seule reméc. *nx inégalités, en leur ôtant ce qu'elles ont de pénible, et c'est sect dans une communauté spirituelle et intime qu'il est possible de réaliser une société où personne ne conserve ce qui lui appartient; c'est seulement par une entière communauté spirituelle dans la fi, dans la charité, dans l'espérance, qu'une communauté extérieure de biens peut s'in troduire et se conserver dans une réunion d'un petit nombre d'hommes. Tous les efforts du communisme moderne sont ou, comme chez les anabaptistes de Munster, les fruits du fanatisme et de l'égoïsme le plus sensuel, ou, du moins, des tentatives insensées pour remplacer par des théories arbitraires l'absence de l'amour chrétien et de la communauté spirituelle.

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Persécutions des chrétiens par les juifs. Propagation du christianisme. L'apôtre Paul

Au commencement, on laissa les chrétiens tranquilles à Jérusalem, mais bientôt ils furent d'autant plus haïs et persécutés par les Juifs, que le christianisme menaçait de porter atteinte au judaïsme. Pierre et Jean furent cités devant le sanhédrin, qui leur défendit d'enseigner plus longtemps au nom de Jésus1; mais les apôtres, joyeux de souffrir pour le nom de Christ, et résolus d'obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes, continuèrent à annoncer l'Évangile, et furent pour cela mis en prison et fouettés. Mais, bravant une nouvelle défense, ils ne cessèrent pas d'enseigner tous les jours dans le temple et dans les maisons, et d'annoncer l'Évangile de Christ. Étienne, un des diacres qui avaient été choisis, homme plein de foi et d'énergie, qui avait confessé avec joie sa foi devant le

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sanhédrin, et qui avait dénoncé avec courage l'endurcissement du peuple juif, fut le premier martyr chrétien; et avec sa mort commença la première persécution des chrétiens à Jérusalem. Aussi un grand nombre d'entre eux se virent forcés de quitter Jérusalem, et se dispersèrent dans les villes de la Judée, de la Samarie, et jusque dans la Phénicie, en Chypre et à Antioche '. Mais, de cette manière, la semence de l'Évangile fut répandue plus au loin, et de nouvelles communautés furent fondées; de sorte que, selon le conseil de Dieu, la persécution servit à propager le christianisme. Les apôtres étaient demeurés à Jérusalem, mais bientôt Philippe annonça l'Évangile à Samarie, et y fut suivi de Pierre et de Jean, pour affermir dans la foi les nouvelles Églises *.

Dans ce temps parut Paul, principal et ardent adversaire de la doctrine chrétienne. Il était né à Tarse en Cilicie, et destiné à devenir scribe; c'est pour cela qu'il vint de bonne heure à Jérusalem, où il reçut les leçons du célèbre Gamaliel, homme distingué par sa piété et par sa sagesse, et fut attaché au parti des pharisiens. Cependant, suivant l'usage des juifs, il avait aussi appris un métier: celui de faiseur de tentes ou de tapis, qu'il exerça comme apôtre pour n'être à charge à personne. Dès lors, il manifesta sa fureur contre les chrétiens, non-seulement à Jérusalem, mais encore au delà des limites de la Palestine, où il s'efforça de les poursuivre; d'un esprit plein de vigueur et de résolution, d'un caractère ferme et ardent, il se consacra tout entier à ce qu'il croyait avoir reconnu pour la vérité. Aussi ce fut un grand gain pour l'Église chrétienne, que cet homme, si éminent par les dons de l'esprit et du cœur, fùt converti subitement d'une manière

1 Act. VIII, 1. 2 Ibid. 14-40.

3

Voyez Luther sur Act. xvi, 3.

miraculeuse sur le chemin de Damas, et devint un disciple d'autant plus zélé pour le Seigneur'. Car, avec une haute vocation pour l'apostolat, il se sentait pressé de vouer toutes ses forces à la sainte cause de l'Évangile, tant la pensée de ses persécutions récentes contre le nom chrétien lui était pénible et douloureuse. Il comprit d'abord et sans hésitation que le christianisme était destiné à être la religion du monde, et ne voulut point que les chréliens fussent assujettis aux cérémonies judaïques. Aussi étaitil appelé l'apôtre des Gentils, dans le sens le plus étendu*. Il y avait alors à Antioche, capitale de la Syrie, une communauté qui se composait de membres autrefois païens pour la plupart, et qui désirait frayer le chemin de la vérité à ceux qui jadis avaient partagé leur croyance; elle peut, d'après cela, être considérée en quelque sorte comme l'Église mère du christianisme répandu chez les païens. C'est là aussi que prit naissance le nom de chrétien, tandis que jusque-là on avait appelé les sectateurs de Jésus, Galiléens ou Nazaréens.

Paul vécut à Antioche à diverses reprises et y déploya son activité, il fut consacré solennellement, par les anciens de cette Église, comme apôtre du salut parmi les païens; aussi, accompagné de Barnabas, il commença son premier voyage comme missionnaire dans des pays éloignés; en tout on compte trois voyages pareils. Il fonda des Eglises nombreuses dans l'Asie Mineure, dans la Macédoine et dans la Grèce. Après son troisième voyage, Paul se rendit à Jérusalem, aux environs de Pentecôte, ayant le pressentiment de sa mort. A peine y fut-il arrivé, que la haine éclata contre lui; il fut, à la vérité, soustrait à la fureur du peuple par la garde romaine, mais il fut mis en

1 Act. IX, 1; XXII, 6; xxvi,

12. Rom. II, 13. Gal. II, 1, 9.

-

prison, et conduit à Césarée auprès de Félix, gouverneur romain. Il y demeura captif pendant deux années, jusqu'à ce que Festus, successeur de Félix, le fit partir pour Rome, parce qu'il en avait appelé à l'empereur comme citoyen romain. Après une traversée orageuse, il arriva à Rome au printemps de l'année suivante, il y passa deux ans captif. Cette captivité fut peu étroite, il eut occasion de se lier avec la communauté chrétienne qui était dans cette ville, et de contribuer par son influence à la propagation du christianisme dans les contrées de l'Occident; il subit le martyre sous Néron.

Pendant la vie de Paul, une deuxième persécution frappa les chrétiens en Palestine, elle fut suscitée par le roi Hérode Agrippa Ier, qui voulait se rendre agréable au peuple. Jacques le Majeur y souffrit le martyre, et Pierre échappa au péril qui le menaçait par une délivrance miraculeuse1. Mais bientôt il devint impossible aux juifs de persécuter les chrétiens, une révolte générale des premiers contre les Romains, ayant fini, après une lutte désespérée, par la ruine de Jérusalem, la destruction de l'État des juifs, et leur dispersion dans tout le monde*.

1. Ce n'est que sur des traditions tardives, dont on ne peut garantir la vérité, que repose l'opinion que Paul, délivré de sa première captivité, parvint jusqu'aux frontières des contrées occidentales, et qu'il fut mis à mort avec Pierre, après avoir été pour la seconde fois mis en prison à Rome.

2. Dans l'histoire de la vie de Paul, on ne peut fixer les années avec une entière exactitude; ordinairement on date sa conversion de l'an 37 ou 38 de l'ère chrétienne, ses premiers grands voyages de 44 ou 45, et sa captivité de 58 ou 59.

Act. XI, 1, 19,

L'an 70 après Jésus-Christ.

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L'empire romain et l'Église. Persécutions par les païens

Aussi longtemps que les Romains n'envisagèrent les chrétiens que comme une secte juive, ils ne les persécutèrent point. Mais, comme les païens passaient toujours plus au christianisme, comme, depuis la révolte sanglante et l'anéantissement final de la nation juive, l'an 70, les chrétiens n'étaient plus confondus avec les juifs, et que, soit pour cette raison, soit par la nature du christianisme, l'Église chrétienne se développait d'une manière toujours plus indépendante, et se séparait toujours plus du judaïsme; comme enfin l'opposition, quant à la manière de penser et de vivre, devenait toujours plus frappante entre les chrétiens et les païens, les premiers devinrent un objet de haine et de persécution, soit de la part du gouvernement romain, soit de la part de la population païenne. Des ouvriers et des artistes, qui, par leur profession même, trouvaient de l'occupation et du gain dans la religion païenne; les prêtres, qui voyaient leur considération et leurs revenus menacés par l'extension du christianisme; les hommes d'État, qui croyaient l'unité, la puissance, la prospérité de la nation, attaquées en même temps que les anciennes idoles, nourrissaient cette haine et augmentaient la persécution.

Mais lorsque la haine du peuple eut été excitée, et que l'esprit de parti se fut changé en fureur aveugle, tout servit à accuser et à suspecter le christianisme: les maux de la nation passèrent pour la vengeance de divinités offensées; l'adoration en esprit d'un Dieu spirituel fut de l'athéisme;

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